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La gauche retrouvée !

On peut ne pas aimer Mélenchon, le courant qu’il représente, etc., douter de la réalisation possible du programme de la NUPES (Nouvelle Union populaire écologique et sociale)… en se disant de gauche. C’est vrai surtout des socialistes de la génération de François Hollande si bien complété sur CNews par Julien Dray, dans un entêtement libéral mortifère du PS. Mais l’ensemble de la classe ouvrière se réjouit qu’enfin toutes les composantes ou presque de la gauche se retrouvent sous un seul sigle, dans un nouveau combat qui bouleverse le paysage politique français d’entre les deux tours des législatives et qui ira bien au-delà, quels que soient les résultats des élections du dimanche soir.
La NUPES dispense la gaieté et l’espoir au milieu du cimetière des illusions perdues de l’ensemble de la classe politique, entraînant la colère et la hargne de ceux qu’elle réveille et menace, à commencer par la bande à Macron et ses réservistes en voix du PR.
La Nupes dérange, les médias sont unanimes, ils veulent que cette coalition reste un OVNI et disparaisse de l’espace politique. Ils ont des arguments, par exemple les positions opposées des Ecolos et des Insoumis sur le nucléaire, les délicatesses morales du PS sur les bouleversements économiques du programme NUPES. Pour ces derniers, après le score d’Anne Hidalgo (1,7 %) à l’élection présidentielle, ce n’est pas le moment de faire la fine bouche.
Bref, la NUPES emmerde ces messieurs-dames des appareils des partis, c’est justement ça qui est formidable. La gauche existe enfin après un endormissement que l’on croyait éternel, sur l’assurance (fausse) que la majorité du peuple français portait à droite, comme il seyait jadis, chez les tailleurs chics.
Cette fin de campagne est un feu d’artifice qui durera quel que soit l’état de la NUPES après le deuxième tour. Quel est le parti des coalisés qui voudrait revenir avant l’accord ? C’est-à-dire faire au mieux dix pour cent des voix et se retrouver avec quinze députés au Parlement, sans poids à chaque débat ?

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Prémices du renouveau, Valls, Zemmour et Blanquer sont « out ». On a appris qu’enfin Valls avait pris la bonne résolution de ne plus faire de la politique, tandis que Zemmour s’obstine et va poursuivre « petit » à la présidence de son parti pendant cinq ans, une affaire qu’il jugeait une dernière chance à saisir d’urgence pour la France. Il faut croire que cinq ans d’attente en plus ne feront rien à l’affaire !
Sur le temps qu’à l’Élysée et en visite en Afrique, Macron rabâche ses discours du vote utile. En-dehors du cercle du président, Mélenchon vole d’un parti coalisé à l’autre, soutient des candidats et semble gonflé à bloc. Il fait merveille dans les assemblées. Même ses ennemis lui reconnaissent un grand talent oratoire.
C’est toutes les affaires : des Gilets Jaunes, Pandémie et Ben Alla qui reviennent à nouveau sous les feux de la critique d’un parti duquel il ne fait plus bon se moquer aujourd’hui !
Les enjeux se sont embrouillés. Le lapin blanc des conformistes n’est pas sorti du chapeau de la première journée législative. Si Madame Borne a des chances d’être la première ministre de ce quinquennat, on ne peut pas en dire autant d’une partie de ses ministres.
Le Président croit s’en sortir en allant prendre des bains de foule, dont ses services ont au préalable contrôlé le degré de ferveur du « bon choix ». Il perd aussitôt le bénéfice de son déplacement en envoyant ses gendarmes contrôler une lycéenne qui n’avait pas posé « les bonnes questions » !
L’exemple de Zemmour – mort au vaincu comme dans les jeux de Rome – devrait interpeller Macron
sur la campagne autodestructrice de Zemmour, adulé par les chaînes d'info, puis jeté en pâture aux téléspectateurs anthropophages. La Roche Tarpéienne n’est pas loin du Capitole !
Depuis la NUPES, ceux qui croyaient les citoyens d’inutiles intermédiaires, lorsqu’ils confiaient le pouvoir aux experts et aux spin-doctors, adoptent une attitude plus prudente. Ils attendent de Macron qu’il les débarrasse de la bête immonde quitte à repleurer sur les taux d'abstention croissants.
Enfin, le processus démocratique qui s’était éloigné de l’électorat semble s’en rapprocher grâce à la NUPES.
Les classes sociales dominées relève la tête, Mélenchon s‘y emploie. Je partage l’avis de tous ceux qui voient dans cette coalition le moyen efficace d’arrêter les inégalités et le chômage de masse, de dénoncer l'assistanat coupable, d’incriminer l'égalité au nom d'une méritocratie hypocrite, de culpabiliser l'hospitalité au nom d’une suspicion de tout qui est étranger est automatiquement ostracisé.
La Nupes a déjà bouleversé la répartition des rôles et remis à l’ordre du jour les débats de fond.
Que les Insoumis à la base de ce chambardement magnifique en soient remerciés par ceux qui désespéraient de voir revenir la possibilité du « Front popu » façon Léon Blum.
Gilles Deleuze décrivait le «devenir révolutionnaire» comme des moments qui libèrent des champs de possibles.
Ils le sont redevenus. Le Peuple n’est plus absent. C’est l’essentiel.

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