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Le modèle américain

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Il avait été bien promis à Michaël Gorbatchev par le président des États-Unis que l’OTAN ne chercherait pas à faire de nouveaux membres parmi les États libérés de la dépendance à l’URSS, selon des documents américains déclassifiés et mis à la disposition des journalistes.
Quelques temps plus tard, la Pologne et certains pays des Balkans se mettaient sous la protection de l’OTAN.
En 2005 Poutine faisait table rase des promesses non tenues sur les États ralliés à l’OTAN et souhaitait passer à une politique collaborationniste commerciale avec l’Europe. Il y mettait une seule réserve à propos de l’Ukraine, que celle-ci reste en-dehors de l’Union Européenne et de l’OTAN.
Il n’est pas question de justifier l’agression russe. Une guerre est toujours la pire des choses. Elle débouche rarement sur des accords de paix raisonnables et raisonnés. On savait que Poutine ne s’en tiendrait pas à l’annexion de la Crimée. Il avait des fers au feu au Donbass.
Sautant le pas, Poutine a fait tomber l’Europe de haut en envahissant l’Ukraine ; mais, sa fuite en avant n’était pas exempte de raisonnements depuis les promesses non-tenues américaines.
C’est toute la politique américaine en Europe qui est en cause et principalement depuis le président Reagan, reprise par Bush junior, de lutter pour la démocratie, partout où elle n’existe pas ou serait menacée par des entreprise dictatoriale, gros travail pour des objectifs assez flous, voilà les Américains détenteurs de la vérité en démocratie, distribuant les bonnes et mauvaises notes ! On se rappelle le discours de Bush à ce sujet au moment de l’invasion de l’Irak par l’Armée américaine au motif de casser le régime dictatorial de Saddam Hussein.
Sur le fond, la restauration de la démocratie, toute la presse européenne passa de l’incrédulité au rire !
On mit en avant l’échec du père, président avant Junior dans son intention de se défaire de Saddam Hussein, et l’obligation « morale » de Junior de terminer le travail. Là-dessus, on ne parla plus de rien.
Cette mission, promouvoir partout la démocratie, Jo Biden s’en croit aussi investi à l’instar de ses prédécesseurs, à l’exception de Trump.
Déjà avant Reagan, la CIA le faisait clandestinement il y a vingt-cinq ans, sous couvert d’une Fondation pour la démocratie : la NED, une association américaine à but non lucratif aux objectifs particulièrement vertueux : promouvoir les droits de l’homme et la démocratie.
Bien avant, la Central Intelligence Agency (CIA) finançait, à l’étranger, des syndicats, des organisations culturelles, des médias, ainsi que des intellectuels réputés.
Bien qu’à sa création en 1947, la CIA fut mandatée pour ce type d’activité, le président Lyndon Johnson demanda l’ouverture d’une enquête. « Nos hommes politiques ont eu recours à des actions secrètes pour envoyer des conseillers, des équipements et des fonds dans le but de soutenir des médias et des partis politiques en Europe, car, même après la seconde guerre mondiale, nos alliés restaient confrontés à des menaces politiques. »

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La guerre froide commençait, il s’agissait de contrer l’« influence idéologique » de l’Union soviétique.
A partir de 1975, la CIA fut l’objet d’une enquête du Sénat des Etats-Unis, notamment pour sa responsabilité dans des complots et des crimes perpétrés contre plusieurs dirigeants politiques à travers le monde (Patrice Lumumba, Allende, Fidel Castro).
Dans un certain nombre de cas, les organisations financées ont réussi à affaiblir, voire à éliminer, les opposants aux gouvernements amis de Washington. En même temps, elles ont créé des espaces favorables aux intérêts américains. Le changement de Régime mettant en Russie le président Eltsine au pouvoir n’interrompit nullement l’activité de la CIA, dans les pays jadis satellites de l’URSS.
En Allemagne de l’Ouest, les fondations des quatre principaux partis (Stiftung) sont financées par leur gouvernement, comme instruments de la guerre froide, en particulier la Fondation Konrad Adenauer, liée au parti chrétien-démocrate (CDU).
Le 8 juin 1982, Ronald Reagan mit au point une « infrastructure pour « mieux contribuer à la campagne globale pour la démocratie qui existe encore. Elle avait pour mission de coordonner de manière étroite les efforts effectués en politique étrangère, diplomatiques, économiques, militaires et se mettre en relation serrée avec les secteurs suivants de la société américaine : travail, affaires, universités, philanthropie, partis politiques, presse (...) ».
Ainsi le lien entre les marchands d’armes américains est définitivement prouvé dans la politique américaine extérieure et son imbrication dans la guerre en Ukraine.
Reste le sort des Ukrainiens entraînés dans ce bras de fer entre la Russie et les USA et accessoirement l’Europe des 27, poussée par la magie du verbe de ses américanolâtres à partager avec les parangons de la vertu de la démocratie à l’américaine, la politique du néolibéralisme garantie 100 % démocratique.

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