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« J’ACCUSE » un nouveau Zola est né !

Tout le condominium réuni, fleur de sel de ce que l’on fait de mieux dans la politique belge, serait-il une girouette poussée aux quatre vents ? Pourrait-il y avoir des défections parmi les partis traditionnels qui contrediraient que la Belgique soit un pays hautement libéral, dans ses quatre points cardinaux francophones : MR, PS, Écolo & Les Engagés (1), excluant d’emblée le PTB, décrété par essence, antinomique au progrès, au commerce et à la concurrence ?
On suppose d’emblée que non. À première vue, tous se sont engagés dans le système libéral. Un retrait serait s’exclure des bienfaits d’une prime de fidélité du commerce et des banques.
Un canard boiteux serait-il possible dans la haute-cour des illustres faisant de celle-ci une basse-cour où caquèterait au moins, un volatile hostile ?
Entre dieu et les hommes qui font ce pays, un Juda se serait-il glissé parmi les partis de gouvernance alternée, dans l’herméneutique d’un faux Hermès ?
Parfois par une mésentente particulière entre les compères fédéraux, l’un ou l’autre parti franchement libéral est écarté d’une coalition de gouvernement. Ce n’est pas grave. Pour un bon déroulement de l’alternance, une opposition joue à plein pour la montre d’une démocratie qui fonctionne. Le parti écarté grommelle un peu, dénonce quelques détails dans la finition du programme. Il râle surtout parce qu’il cesse d’en croquer et que ses leaders sont à replacer dans le futur.
Mais jamais, au grand jamais, celui qui est sur la touche ne change d’avis sur le fondamental. Il reste un libéral farouche, fier de l’être, respectant Adam Smith et Alexis de Tocqueville. Il proteste juste ce qu’il convient à une opposition de protester, dans la convenance du chic bon-genre, au fair-play.
Les débats entre Didier Reynders et Elio Di Rupo par le passé et ceux entre Georges-Louis Bouchez et Paul Magnette d’aujourd’hui sont d’aimables assauts à fleurets mouchetés pour le plaisir d’une guerre en dentelles. Personne n’est dupe. Ils ont signé un pacte. Ils se doivent entraide et protection.
A quoi rimerait un gouvernement Vivaldi s’il n’y avait que des épinettes dans l’orchestre ?
Les temps seraient-ils en train de changer ?
Les libéraux ardents, PS, Ecolo, Défi & Engagés se sentent pris au piège d’un MR qui ne promet rien de bon pour l’avenir. C’est à qui sautera le premier de la plateforme du tramway en marche.
Qu’il n’y ait plus, dans une vison du futur, que le seul Georges-Louis Bouchez sur le radeau de la méduse, hissant son caleçon souillé de la merde du trouillard sur un mât de fortune, vu le bilan actuel du libéralisme néo ou pas, c’est vraisemblable. L’espace d’un mois ou deux d’hiver, il va dériver du capitalisme prospère au capitalisme banqueroutier. Pour qu’un steamer américain de passage le recueille, par sensibilité olfactive de sa merde, il n’y a qu’un pas. Il restera le premier libéral montant un gouvernement d’exil à Washington. C’est fort possible. Parfois l’Histoire s’accélère et soudain, tout va tellement vite !

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Des usucapions serrés sur la plateforme du tramway, un vient de sauter.
À ne pas croire, c’est son parti qui a dominé la Belgique pendant cent ans ! D’abord Chrétien dans un magister PSC, puis CDH jusqu’à Lutgen, le voilà « Les Engagés » sous Maxime Prévot.
On va crier au scandale, dire, une fois de plus, que le chroniqueur pousse le bouchon trop loin.
La preuve est écrite que dorénavant, le parti « Les Engagés » se pose en concurrent du PTB !
Voici le « J’accuse » du nouveau Zola concurrent de Raoul Hedebouw.
« J’ACCUSE. J’accuse ces gouvernements de non-assistance à personne en danger. Quand on voit que 45 % de nos citoyens risquent de basculer dans la précarité, qu’on a déjà aujourd’hui deux citoyens belges sur trois qui se privent de loisirs, de culture, pour pouvoir simplement disposer encore de moyens suffisants pour se chauffer, pour s’éclairer ou pour se nourrir. Quand on voit le nombre d’indépendants qui sont à deux doigts de basculer vers la faillite. Des commerçants et des restaurateurs sont forcés de fermer boutique quelques jours et devoir éventuellement avoir un deuxième job pour nouer les deux bouts. Oui, il y un choc sociétal majeur qui se prépare, et je trouve qu’on n’a pas une réaction gouvernementale à la hauteur des enjeux ».
Le tout est de savoir si une réaction gouvernementale est encore possible « à la hauteur des enjeux ». Si Maxime Prévot était rappelé comme sauveur des usucapions serrés l’un contre l’autre sur la plateforme du tramway ou si le glaive libéral n’allait pas lui trancher le cou symboliquement pour haute trahison, Prevot devrait y penser.
Cette défense des petits, Bouchez ne la lui pardonnera pas. Magnette sera bien content de la gaffe à la Lutgen du président des « Engagés », les Ecolos passeront leur tour, tout à la traduction en wokisme du « J’accuse » de Prévot.
On ne dépasse pas impunément la ligne rouge entre capitalisme et marxisme. Si les propos de Prevot ne sont que des mots au sortir d’une table bien arrosée, les trois prêtres du libéralisme pourraient pardonner… mais s’il à l’intention d’engager des pourparlers avec le PTB et qu’il est vraiment sincère dans ses propos, alors il est perdu pour les salons libéraux bruxellois qui font les princes des bons gouvernements.
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1. Défi étant un souriceau du MR.

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