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Salaud d’bourgeois !

Ce qu’au siècle dernier on appelait communément la classe moyenne faite de commerçants, d’artisans, d’employés de bons niveaux, d’enseignants s’inscrivant dans la sphère universitaire, ainsi que certaines professions libérales, est tout bonnement en train de disparaître.
Tout le cycle permettant le renouvellement des couches sociales dans un aboutissement au stade ultime de l’élévation : la bourgeoisie, s’est arrêté brusquement.
Le récent dilemme des boulangers cuisant leurs pâtes au four électrique, s’arrêter ou se déclarer en faillite, se retrouve sous d’autres facteurs impondérables au stade des décrochages et des mises sous tutelles, dans toutes sortes de branches artisanales, des gérants de magasin, aux professions libérales sous contrats gestionnaires.
Le seul « cache-misère » d’une ascension interrompue vers le stade bourgeois reste la classe politique subventionnée par les deniers publics, c’est-à-dire nous, pauvres cloches ! On connaît la rengaine qui consiste à énumérer les avantages qu’offre la politique aux élus, pour voir les mines s’assombrir. Jalousie ?... sans doute un peu. Honte surtout d’entretenir une pléthore de Jean-foutre !
Cet effet de rupture dans le cycle économique risque à termes, de mettre à mal la machine économique libérale, bref de ficher par terre les espoirs que conservent encore l’Europe et les Amériques dans le néolibéralisme.
Les dirigeants de l’Europe ont une explication de l’actuel appauvrissement des deux classes indispensables au système : moyenne et inférieure, ce serait une mauvaise conjoncture groupant des éléments imprévisibles de défaillance, comme la guerre en Ukraine et les modes de consommation à adapter aux réformes nécessaires pour le climat. Voilà un discours préparatoire à une forme d’austérité dont on n’a pas compris la vraie raison, tout simplement l’essoufflement du consumérisme par appauvrissement des richesses naturelles exploitées « jusqu’à l’os », sans le moindre soucis de renouvellement.
Les économistes sérieux y voient aussi le prolongement logique de la crise des subprimes de 2009.
Si bien qu’à l’heure actuelle, la bourgeoisie ne se renforce que d’histrions d’estrade comme Georges-Louis Bouchez, Charles Michel avec quelques autres du MR et la partie de la nomenklatura du PS qui aura réussi à se hisser dans les « bons » coups des salaires au top !

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La bourgeoisie devient de fait l’ultime réservoir d’hommes de pouvoir symbolisant la démocratie, ce qui par antithèse condamne le système à une large oligarchie des trois opinions bourgeoises : celle des Réformateurs libéraux, des socialistes et des démocrates chrétiens.
La bourgeoisie est détestée par une large partie de la population. La définition de Marx et Engels dans le Manifeste du parti communiste reste d’actualité « la bourgeoisie est la classe sociale dominante qui, dans un pays capitaliste, détient les moyens de production et exploite le prolétariat en essayant de maintenir le coût de la main d'œuvre le plus bas possible ». On peut vérifier la justesse de cette définition par la volonté d’Emmanuel Macron et d’Alexander De Croo de tout tenter pour amortir le choc inflationniste actuel… sauf celui d’augmenter les salaires !
Marx avait déjà soulevé la question de l’imbrication de la bourgeoise dans un autre chapitre du « Capital » par la corruption des politiques.
Partout où elle a conquis le pouvoir, la bourgeoisie n’a laissé subsister que le froid intérêt, les dures exigences du “paiement au comptant” ou à échéance à des taux usuraires. Elle a fait de la dignité personnelle une simple valeur d'échange; elle a substitué aux nombreuses libertés, si chèrement conquises, l'unique et impitoyable liberté du commerce. En un mot, à la place de l'exploitation que masquaient les illusions religieuses et politiques, elle a mis une exploitation ouverte, éhontée, directe, brutale.
Qu'est-ce que la bourgeoisie en 2022 ? Après décantation et constat de la mauvaise passe dans laquelle sombre le libéralisme, la bourgeoisie relève de la lutte des classes et d'une domination par l'argent.
Le bourgeois de « gauche » (bobo ou bourgeois-bohême), caractérisé par ses diplômes, n'est pas nécessairement dans une situation aisée, tandis que, celui de droite, l’est plutôt avec un solide compte en banque. Il est plus conservateur. Son homologue de gauche l’est par état d’esprit.
On est toujours le bourgeois de quelqu'un. « Ni Marx, ni Lénine, ni Trotsky n'étaient fils de concierge », beuglait Yves Montand répétant ce qu’on lui soufflait à la télé. Cela reste valable au siècle suivant, à une époque où « le bourgeois, c'est l'autre », disent les ragondins de la pensée unique.
Il semble que nous entrions dans des temps nouveaux. La société enlève ses masques et montre un tout autre visage.
La bourgeoisie est passée du symbole à la réalité. Au fil des jours difficiles, son égoïsme va se montrer sous un éclairage permanent. Elle restera du côté des gens qui ont tout, alors que la population est surtout faite de gens qui n’ont rien.
Et ça, c’est l’explosif social de demain.

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