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À QUAND LA FIN ?

La Vivaldi s’enfonce dans ses contradictions. Les Libéraux flamands ne supportent plus les libéraux francophones menés par un Georges-Louis Bouchez, corporatiste. Les socialistes se résignent à ce qu’aucune des réformes proposées, tant au Nord qu’au Sud du pays, n’aille au terme des discussions et soit votée à la Chambre.
Alexander De Croo brouille les pistes et ne sait plus où donner de la tête. Alors, il s’en prend aux partis d’opposition PTB et Vlaams Belang sans argumenter, dans l’invective, avec l’idée sous-jacente qu’il faut les neutraliser en les sortant du jeu de la démocratie. Ce faisant, il dénonce la couleur de ce Régime dont certains voient sa survie dans une possibilité d’exclusion des extrêmes. Voilà qui voudrait dire « je sauve ce qui n’est plus une démocratie, au nom de l’intérêt général qui veut conserver la démocratie » sans voir que ce paradoxe les ridiculise.
Cela fera seize ans en 2023 qu’aucun des gouvernements n’a eu de majorité dans les deux groupes linguistiques. Tantôt les Flamands faisaient l’apport des voix, tantôt les Francophones.
D’après les gazetiers de la bourgeoisie bien libérale, proches du trône et du goupillon, « La Belgique s’enterre elle-même ». Si eux l’écrivent, c’est qu’ils paniquent à la recherche d’une solution introuvable. Leur doxa que le « bidule » couvre encore au moins la législature de 2024, s’est transmise aux partis habitués à former les gouvernements. Si c’est pour reproduire la Vivaldi, ils vont avoir du mal. Mais c’est leur obsession : durer pour sauver la Belgique et le trône, par tous les moyens, y compris l’exclusion des gêneurs.
À les en croire, la N-VA et le Vlaams Belang veulent déstabiliser le Premier ministre et prouver que la Belgique ne fonctionne pas. Ne sont-ils pas dans leur rôle ? Les libéraux voudraient-ils interdire l’opposition ? Plutôt que de discréditer celle-ci, Alexander De Croo ne devrait-il pas, au contraire, s’efforcer de prouver que la Belgique fonctionne ? « Stigmatiser l’opposition, c’est un signe que sous la Vivaldi, on se met à oublier certains principes démocratiques. »
La manière dont certains partis de la majorité veulent brider la communication de l’opposition est révélatrice. On parle assez peu du Vlaams Belang et du PTB dans les médias traditionnels et pour cause, des pressions sont exercées pour qu’il en soit ainsi. Il est normal que ces partis qui ont compris la manœuvre, se tournent vers la publicité sur Facebook. Et ça paie pour pas cher.
Le PS, attaqué dans ses bastions de Liège et Charleroi, cherche à brider le PTB dans l’interdiction de cette publicité par voie légale. Cela risquerait de nous mener à des situations que connaissent aujourd’hui la Pologne ou la Hongrie.

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Depuis dix ans, la Flandre est gérée par un gouvernement fédéral qui reflète le résultat électoral francophone, mais pas le résultat électoral flamand ! C’est ainsi que le PS s’est arrogé une position de force, qui lui permet de bloquer toute réforme en profondeur. Or ce parti représente à peine 9,5 % de l’électorat de la Belgique.
Quand on refuse de trouver cela normal, on se fait traiter de populiste antidémocratique, de fossoyeur de la Belgique. Aujourd’hui, la Belgique semble surtout occupée à s’enterrer elle-même. Peut-on encore la qualifier de démocratie saine ? Maintenir cette Belgique en vie revient à nous priver de plus en plus de démocratie. Cela en vaut-il la peine ? Pas sûr que l’électeur flamand réponde par l’affirmative en 2024.
Il y aurait plutôt urgence que les partis francophones prennent conscience que la Belgique dans ses fondements actuels, c’est fini ! Les partis semblent avoir oublié que faire de la politique, c’est prévoir. D’autant que la situation actuelle a été entièrement fabriquée par ces partis, avec la complicité des partis flamands qui redoutent que la N-VA et le Vlaams Belang ne dépassent la barre des 50 % des voix, ouvrant ainsi le pays au confédéralisme, avant l’autonomie complète de la Flandre, par la proclamation unilatérale d’un État souverain, l’étape suivante.
Or, la Wallonie, quoiqu’en dise le caquetant président-ministre de la Région wallonne, a besoin du Fédéral pour ne pas que son budget parte en sucette dans les affres d’un déficit abyssal.
Finies pour la Région les facilités fédérales en cas de confédéralismes, l’ardoise, elle, resterait bel et bien sur le dos des Wallons. Que faire ? Sinon négocier pour s’accrocher au statut de Bruxelles « ville européenne et francophone » ou se tourner vers la France dans une sorte de dialogue à inventer : établir dans le futur une sorte de partenariat ?
Ne pas envisager tout de suite pareille alternative, est une faute que nous risquons de payer cher.

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