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UN PIÈGE À CONS !

En Europe depuis 1980, les partis de gauche ont, année après année, perdu les liens avec leur base. En Belgique, le PS a cependant mieux résisté que le PS français. Ce n’est que depuis les deux dernières législatives que le PTB, prenant le relais, entame le matelas de voix que le PS avait conservé malgré ses positions libérales.
Après l’abandon de la Charte de Quaregnon, lors d’un Congrès à Liège, le parti pouvait orbiter autour du MR et jouer la carte du libéralisme-social, une utopie qu’un mystificateur comme Di Rupo exploita à fond. Peine perdue. Le parti s’est littéralement coupé de sa base depuis la catastrophique séquence du même Di Rupo, premier ministre.
Outre, le confortable des dirigeants du PS voguant gaillardement et sans scrupule vers le bourgeoisisme, il faut aussi compter le néolibéralisme parmi les causes de ce déclin. La vague libérale des années 2000 avait réussi à convaincre les populations qu’il était porteur de progrès et de prospérité, jusqu’à la pandémie du Covid-19. Quand les masques tombèrent (dans tous les sens du terme), il était trop tard. Les entreprises avaient, pour la plupart, émigrés vers des pays à bas salaires réduisant leurs anciens personnels au chômage. Le néolibéralisme avait vécu dans l’esprit des gens, mais pas dans celui de leurs dirigeants.
Aujourd’hui, l’Europe est restée farouchement néolibérale, malgré toutes les preuves de la nocivité de cette vision globale des marchés, alors que le peuple accablé par cette funeste économie ploie sous les coups du système, dans la stagnation sociale, sinon dans la misère.
Le néolibéralisme condamne le libéralisme d’Adam Smith au profit d’oligopoles par des ententes tacites des prix. L’économie qui en ressort est complètement déshumanisée. Elle est en passe d’anéantir ce qu’il reste de conquête sociale en Europe.
Les électeurs ont raison de rendre les partis au pouvoir responsables de la catastrophe d’une Europe désindustrialisée au moment où le contraire serait l’évidence pour lutter contre le chômage, contrer la guerre en Ukraine et surmonter la stagflation.

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L’autodéfense légitime des peuples a disséminé l’électorat d’opposition en deux parts inégales, la plus grosse revenant à l’extrême droite. C’est la géographie actuelle des Vingt-sept. Elle semble même se renforcer d’année en année, selon un sondage de Science-Po.
Le néolibéralisme est la forme de capitalisme qui donne systématiquement priorité aux impératifs politiques sur les impératifs économiques. Il s’attaque à la santé, à l’éducation et à la culture, avec les dégâts qui se voient autour de nous.
Cette action politique concerne, au premier chef, la promotion d'un nouveau modèle de sujet humain. Le but déclaré est d'amener tout le monde à penser et à se comporter en entrepreneur !
« Le programme néolibéral tend à favoriser la coupure entre l’économie et les réalités sociales. C'est un programme de destruction méthodique des collectifs, c'est-à-dire de toutes les structures collectives capables de faire obstacle à la logique du marché pur : nation, dont la marge de manœuvre ne cesse de décroître ; groupes de travail, avec, par exemple, l’individualisation des salaires et des carrières en fonction des compétences individuelles et l’atomisation des travailleurs qui en résulte ; collectifs de défense des droits des travailleurs, syndicats, associations, coopératives ; famille même, qui, à travers la constitution de marchés par classes d’âge, perd une part de son contrôle sur la consommation ». (Pierre Bourdieu).
Après ce constat accablant, il ne reste plus qu’à trouver une politique de raison autre que celle de l’extrême-droite, car sans que cela ne se voie trop, l’extrême droite malgré sa propagande populiste, fait partie du consensus néolibéral.
Mais comment y parvenir avec un socialisme grillé dans l’opinion publique et une extrême-droite dont on va voir ce dont elle est capable, car quoique les partis centristes en disent, elle arrivera au pouvoir.
La politique de rejet, le fameux plafond de verre, le cordon sanitaire et tout ce que l’on voudra n’a jamais été que de la poudre aux yeux jetée aux électeurs. Après la catastrophe communiste dans le plouf de l’URSS et l’assimilation de tous les partis à la gauche du PS à cet échec, il ne restait plus qu’à la bourgeoisie centriste de se prémunir du courant sur sa droite.
Cette politique fut une réussite au grand détriment de la démocratie qui devint une chasse-gardée pour l’entre-soi des partis de pouvoir.
Que la chance tourne et que l’extrême-droite qui poursuit sa marche en avant se présente favorite et indispensable à la formation d’un gouvernement, vous verriez le PS, le MR et les Engagés aussitôt à l’accueil et aux ronds de jambe.
Rapidement ces partis trouveraient des accointances et des points communs. Pour sûr qu’il y en a, ne serait-ce que le néolibéralisme.

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