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Revue 2005

Comme les gazettes n’ont plus rien à dire depuis une semaine, c’est le moment des rétrospectives.
Il ne suffisait pas que l’on s’emmerde aux deux festivités programmées des siècles à l’avance, il faut aussi qu’on se rappelle les grandes occasions de 2005, où entre le tsunami du 26 décembre 2004 et le tremblement de terre d’octobre au Pakistan, Anne-Marie Lizin eut le temps d’envoyer une lettre à une présidente de la Cour d’Appel de Liège, que Florence Aubenas revenait dans le monde des vivants et que Nathalie Toro était sacrée championne du monde de boxe.
Si par exemple, nous étions fin 1561, nous pourrions rappeler qu’à Poissy, le 20 juillet de cette année-là, Michel de l’Hospital réunissait dans un colloque, catholiques et réformés. Sans doute le sujet était-il moins chaud qu’aujourd’hui, encore que l’intégrisme a toujours fait chier tout le monde, la preuve, déjà en 1561… Mais, on n’est pas sûr qu’en 2005, ça intéresse encore beaucoup de monde, en-dehors des excités habituels.
Peut-être, celle-ci de 1792 ? Le 20 avril, l’Assemblée législative française déclarait la guerre au roi de Bohême et de Hongrie.
Non plus ?
Alors, il ne reste plus que les informations inédites que l’on aurait oubliées parce que trop confidentielles, ou trop gênantes, des journaux qui ne sont pas là pour jouer le rôle d’électeur.
Dans les confidentielles, j’épingle que dans la semaine du 1er décembre, c’est évidemment très récent, j’ai eu des aigreurs d’estomac pour avoir fini la marmite de potage tomates par excès de gourmandise. Le lendemain, cela allait beaucoup mieux merci.
Mais je me demande, à part une fan très sensible qui habite les hauteurs de Seraing, quelle est l’admiratrice éventuelle que cela intéresse vraiment ?
Si par hasard, ce malaise l’interpelle, qu’elle me le fasse savoir avant le dernier Réveillons. On ne sait jamais, avec tous les films merveilleux, les contes qui réchauffent le cœur, peut-être aimera-t-elle réchauffer le mien ?
Dans les gênantes, c’est la lettre de l’ami Jean-Maurice Dehousse à Elie Deworme, président de la Commission de vigilance du PS, dont personne n’a parlé. Sans vouloir dire du mal de ce respectable vieillard qu’est tovarich Emile (on voit bien pourquoi le Bureau du PS lui fait confiance), quand on n’a plus tout à fait sa tête, on ne peut pas demander celle des autres.
Dans le rayon bonnes résolutions, on remarquera les efforts que je fais en ne citant plus le nom d’un gars aux hautes fonctions qui agrémente son col de chemise d’un nœud papillon. Et ce jusqu’à l’année prochaine. J’espère ainsi retrouver un peu de crédit auprès d’une certaine personne qui m’en fit hier le doux reproche.
Peut-être ai-je le tort de faire des rétrospectives trop lointaines : 1561, 1792… pourquoi pas donner en pâture la commémo de - 1438 avant JC (rien à voir avec le feuilleton Dallas) quand Aménophis II poursuivit l’œuvre de Thoutmosis III, son père ? Mais pour la raison évidente qu’on n’est pas sûr de la date, ni du jour. Une rétrospective incertaine pourrait indisposer le lecteur.

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Une petite dernière, peut-être ? Plus près de nous, c’est en 1875 qu’Amédée Bollée met au point la première voiture à vapeur. Peut-être bien qu’on s’en souviendra quand nous serons sans essence, mais pas encore en 2006. Bien sûr. C’est encore loupé.
Une dernière remarque, personne n’a jamais tenté de faire une rétrospective à l’envers, par exemple faire la rétrospective de 2006 en 2005 ? Ainsi fin 2006, la rétrospective de 2005, aurait le recul nécessaire à la réflexion.
On pourrait statistiquement prévoir ce qui se passera en 2006. Par exemple que la démocratie sera triomphante, quoique lutant contre l’intégrisme musulman, que le Tour de France ne sera pas gagné pour une fois par Armstrong, sauf s’il se représente, que les élections communales seront gagnées en Wallonie par le PS et qu’enfin les ascenseurs de la Maison sociale « La carolorégienne » tomberont en panne moins souvent, si on les répare.
Une rétrospective qui se veut complète doit évidemment parler de la pluie et surtout du mauvais temps. La paix des confiseurs se fête en anorak sous parapluie.
Ce serait d’autant plus injuste que personne ne parle du temps qu’il fait, alors que cela a tenu en haleine des millions de téléspectateurs et de lecteurs, au long de l’année.
Quel temps fait-il ? Et surtout quel temps fera-t-il ? Voilà qui passionne le monde.
Aussi, c’est particulièrement ému que j’adresse à Mesdames Marie-Pierre Mouligneau, Caroline Dossogne, Nathalie Winden, etc. le salut que la presse devrait être unanime à leur adresser, mais qu’elle ne fait pas par dépit, tant ces grandes professionnelles sont jalousées par des confrères petits, petits…

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