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Si on est d’accord, c’est pas pour la fermer !

« - Si les gens savaient ! …de ces grandes commissions, ces carrefours de l’intelligence, ces comptes-rendus aux « nous » pluriel de majesté, que sortent les « élites », qui l’ouvrent partout, qu’on ne voit qu’eux à l’interview, à l’avis supérieur, chez Lèche voyez ça, aux communions solennelles, chez Delarue ou Castaldi, à la RTB, aux trois journaux des trois partis, rose à la main et bleu azur à la boutonnière, « ace » sur toute la ligne, jongleur de Constitution pour l’Europe, le Zoulouland ou Coronmeuse… tellement à l’aise qu’on croirait qu’ils logent derrière les caméras, se farcissent la script et la maquilleuse… sucent la grande famille du cirque des variétés… font hurler Christine Ockrent au plaisir à force d’en avoir plein la fente de son France-Europe-Express, tandis que le détracteur en face attrape les mouches… se ratatine comme une merde sous les sabots d’un troupeau de gnous, gueule devant des chaises vides, jette ses chefs-d’œuvre à l’égout faute d’éditeurs, tous plus ou moins à la dévotion du maître, de l’excellence, de la star qui défraie la chronique et qui signe un best seller écrit par un académicien rémunéré à la ligne.
On sait tout, le moindre pet, calibré, justifié avec teneur en azote et méthane des empereurs saugrenus, têtes d’affiche des mirobolantes séries d’une démocratie qui plus elle est à chier, fait bander le joli monde. On taira rien sur les bites à plaisir, rayons côte d’Azur, les Ramatuelle à la bonne bourre dans des lits à six places, nids climatisés d’ambiance champenoise aux pétillements savamment orchestrés par des barmaids à poil sous le soleil des jardins à la française. Les femelles au concours pour le plaisir de la prostate à Barclay, les pourvoyeuses des raideurs artificielles, exactes à faire démarrer les vieilles carcasses à la main dès la descente des Jumbo jet.
Les verbeux phénomènes s’enflent de l’étonnement énamouré de la grosse sorte humaine. Les grandioses crapules des milieux financiers à chaque fois qu’on déplie une gazette à leur dévotion, qu’on applaudit à leur mérite, sentent leur bon sens chatouillé. Ils montent en transes comme si leur orgueil était un clitoris tellement flatté qu’ils n’en peuvent plus. Ils saluent la foule, intensément suffrage universel, soudée aux plaques commémoratives, prête à tout pour le premier rang, la première salve, le premier vive… »

Quand mon pote part dans l’analyse, il en louche de colère. Il se perd dans ses propositions, noie la principale sous des tonnes d’incises, se retrouve puis se reperd. Quand cela devient impossible et qu’on se regarde gênés, il coupe son flux incantatoire d’un coup de gueule qui résume tout. ah ! les salauds…nom de dieu !... les salauds.
Les consommateurs habitués aux chuchotements lèvent la tête, puis tournent la petite cuillère dans leur kawa, l’air pincé d’un Lord Anglais qui vient de manger un cassoulet et qui sent qu’il va péter alors qu’il parle de Richard III de Shakespeare. (Il faut bien que je le replace celui là.) à une charmante en vis-à-vis qui sous la table pousse innocemment son petit pied déchaussé sur la bedaine du Lord.
A la vaticination, il est champion mon pote. Il ne fait pas dans la dentelle, il inclut dans sa liste des fiottes pourries, la gauche, la droite, le commerce mondial, sa bizouquette et la chtouille persistante, son loyer, ses femmes et sa fille qui lui fait la gueule depuis qu’elle s’est mise avec un tricard dont il a appris le CV par les journaux.

- On est marron, pourris par les discours. Tiens, le rendement du bazar en Belgique…
- Tu veux parler du PIB ?
- Ouais, le PIB. Plus il augmente, plus on est dans la merde ! Comment ça se fait ?
- Là, tu touches à des mécanismes complexes, des rendements sur des nouvelles économies, des licenciements, des…

Faut pas dire… « Licenciement » à l’artiste. Ça le fait derechef monter au créneau.

« - Où c’est qu’il va l’effort ? A quoi ça sert qu’on se la force, la nature ? …si c’est pour finir sur le trottoir par nos fines initiatives, nos souplesses professionnelles, notre mobilité ? Mais, nom de dieu ! on est fleur par tous les bouts. Dans ces conditions, c’est con un travailleur, sa bonne volonté… patron, comment je pose mes fesses pour que vous me la mettiez plus facile ? Merde… et les syndicats, qu’est-ce qu’ils foutent les syndicats ? Des accords… ils font des accords. Dix mille travailleurs en moins ? Si on en mettait 7.500 ? On vous revaudrait ça… Echangeons nos tee shorts, portons un toast aux fafs bilatéraux, au consensus, à la rénovation, aux nouveaux efforts, fais pas la gueule Arthur aux investisseurs qui nous regardent de la dunette de leur yacht qui cingle vers notre littoral, si bétonné qu’on va ouvrir des carrières de sable dans l’arrière pays pour que leurs jolis pieds se posent pas dans le cambouis.
Purges ou pas façon Staline, on dégueulera plus notre connerie dans les plaines de l’Oural, pépère, mais côté nouvel ordre mondial, dans des bidonvilles qui poussent tout doucement en périphérie, oui charmante, déjà réglé façon Légo dans des kots à 16 m² l’enfoiré, on va doubler la capacité bientôt à la tôle ondulée et au parpaing de récupération, type Mexico-banlieue. Liège craint pas la tornade, le vent qui emporte la mouscaille avec le toit. C’est pas les tropiques sur Meuse ici.
Des rescapés des stratégies intercontinentales, des miraculé de la grotte reconstituée chez les marlous de la FIB, il y en aura de moins en moins ! »

Le mot « syndicat », c’est aussi chaud qu’une passe fictive dans une cabine du hard où des abrutis ivres de solitude se poignent devant la vidéo. Mais où mon pote perd toute mesure, c’est au mot parti. Alors, il se contrôle plus. C’est pire que de se voir refuser un verre par un patron qui le trouve un peu schlasse.

« - Tout ça c’est la faute aux combines. Nous sommes entubés de partout, mais, le vraiment monstrueux engin, la Grosse Bertha soi-même, il est dans le froc des représentants du chose, j’ose plus dire du peuple, ça me fait mal aux bronches.
C’est eux qu’ont d’abord bougé leurs bénards avant qu’on tombe le nôtre. Ils se sont repliés sous les chaises à l’Europe. Ils comptent les coups entre les pétroliers et les argentiers d’un match de ping-pong dont les balles sont en uranium appauvri. Note que c’est bien fait pour notre gueule entre appauvris… Ils peuvent plus rien pour nous. La démocratie, puff, confisquée. Toi, t’es bon pour vidanger, servir à table quand t’as les mains propres, mettre en paquets leurs ordures, faire les nickels à la Jag. Quand Gros-Ballon passe de Cardiff au Real de Madrid et que tu vois sortir les faffiots, les journaux à l’extase et que t’es aux haricots jusqu’à la fin du mois, ça te fait pas gerber ?
Où il est, nom de dieu, le progrès social ? Alors le débat entre l’amerloque propriétaire et Monsieur Gros bon sens représentant du chose, c’est-y pas la noyade générale ? Le scandale absolu ? La quintessence de la plus belle embrouille qu’à côté de ça, les hauts faits d’escroquerie sont des enfantillages. »

- T’es trop long, mec que j’y coupe, pour le blog.
- Toute façon, qu’il réplique, tout part en couille. Vise au commentaire comme ils réagissent bien tes garennes.
- Là, je crois que t’as pas tort, que j’lui réponds, vexé.

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