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Confession en confection, tous les MR portent à gauche !

Le faire-valoir : Monsieur le ministre, en quoi le mouvement libéral est-il révolutionnaire ?
Loulou : Sans entrer dans les détails, nous avons repris toutes les revendications de Julien Lahaut.
Le faire-valoir : Vous êtes communistes ?
Loulou : Absolument. Le MR est à la gauche du parti socialiste.
Le faire-valoir : Pouvez-vous nous dire quelles étaient les revendications de Julien Lahaut ?
Loulou : Ces revendications portaient sur un nouveau statut des mineurs de fond. Il serait malséant pour le pays que l’on ne tienne pas compte du travail pénible de la mine.
Le faire-valoir : Mais, monsieur le ministre, il n’y a plus de mineurs de fond !
Loulou : Qu’est-ce que vous en savez ? Et quand bien même, est-ce une raison pour ne pas reconnaître la pénibilité de ce travail ?
Le faire-valoir : Mais.
Loulou : Je reconnais bien là l’argument de la droite…
Le faire-valoir : …de la gauche.
Loulou : Je dis bien de la droite, puisque nous sommes plus à gauche que le parti socialiste.
Le faire-valoir : …donc la gauche, c’est la droite.
Loulou : Je ne le vous fais pas dire.
Le faire-valoir : C’est tout ? C’était ça le programme de Julien Lahaut ?
Loulou : Bien sûr que non. Nous ne sommes pas comme ceux qui à notre droite…
Le faire-valoir : …à votre gauche…
Loulou : Vous n’allez pas recommencer ?
Le faire-valoir : Excusez-moi.
Loulou : …poursuivent un soi-disant programme de gauche, alors qu’il est dicté par…
Le faire-valoir : …par la droite ?
Loulou : Voilà, vous avez compris.
Le faire-valoir : Et la suite du programme de Julien Lahaut ?
Loulou : Si vous m’interrompez sans arrêt, les gens vont croire que c’est voulu et que nous n’avons pas d’autres revendications. Or, c’est faux.
Le faire-valoir : Je suis toute ouïe.
Loulou : Nous l’avons encore redit à notre bureau. Le roi Léopold doit partir. Cela aussi, était dans le programme.
Le faire-valoir : Mais il est parti !
Loulou : C’est bien la preuve que ce que nous proposons, nous l’obtenons.
Le faire-valoir : Et vous êtes d’accord avec Julien Lahaut quand il s’est écrié « Vive la république » de la tribune du Parlement ?
Loulou : Premièrement, ce n’est pas notre grand leader disparu qui a crié « Vive la république ». Deuxièmement, nous sommes d’accord avec lui.
Le faire-valoir : Donc vous êtes pour la république ?
Loulou : Qu’est-ce qui vous fait croire que Julien Lahaut était pour la république, puisqu’il ne l’a pas dit ?
Le faire-valoir : Il était pour quoi, alors ?
Loulou : Il était pour un régime souple, avec une gauche au pouvoir, c’est-à-dire nous les libéraux ses successeurs, en attendant une soviétisation à la belge.
Le faire-valoir : La prise du pouvoir par le peuple ?
Loulou : Exactement. Nous sommes au pouvoir. Donc le peuple a réussi sa révolution. Il y a bien encore la droite qui nous gêne un peu, mais elle n’est plus si forte qu’avant.
Le faire-valoir : Mais les Institutions n’ont pas changé. Nous sommes toujours dans un Royaume.
Loulou : Oui. Et nous en sommes fiers. Le roi dans ses nouvelles fonctions est davantage l’émanation du peuple. Les Institutions grâce à nous vont avoir leur plein effet et vous verrez si elles ne sont pas révolutionnaires.
Le faire-valoir : En quoi le sont-elles ?
Loulou : Elles sont révolutionnaires parce qu’elles traduisent la révolution accomplie du peuple.
Le faire-valoir : C’est tout ?
Loulou : Nous avons toujours voulu donner le pouvoir au peuple et nous sommes heureux d’y être arrivé sans effusion de sang.
Le faire-valoir : Qu’en pensent les industriels, les banques, les classes libérales, enfin tous ceux qui vous appuyaient auparavant ?
Loulou : Nous les avons convaincus. Eux aussi se sont mis au service du peuple. Du reste, ils l’ont toujours été, c’est la droite qui voulait faire croire du contraire.
Le faire-valoir : Quelles mesures allez-vous prendre à leur égard ?
Loulou : Puisque le peuple a retrouvé la Constitution pleine et entière, il est juste de donner quelques compensations à la partie du corps social que vous venez de mentionner, comme, par exemple, l’exonération de la taxe sur les revenus au-dessus de cent mille euros, diminution des droits de succession sur de nouvelles bases, tous les biens immobiliers au-dessus de dix immeubles transmis seront exonérés, augmentation des arrhes et honoraires des notaires, avocats et médecins de 25 %, bref, rien que du social.
Faire-valoir : Qu’en pense la FEB et le MR ?
Loulou : Un nouvel esprit règne dans cette honorable institution. Le croiriez-vous ? Messieurs Vandeputte et Davignon relisent Karl Marx. Le baron Lippens écrit une étude sur Lénine. Messieurs Duquesne et Ducarme ne jurent plus que par la révolution d’octobre, enfin Didier Reynders s’est inscrit à la chorale des chanteurs orthodoxes de Saint-Pétersbourg..
Faire-valoir : Qu’allez-vous proposer à votre futur congrès ?
Loulou : Nous souhaitons établir la fête nationale au premier mai et la fête du travail au 21 juillet. Nos congressistes sont priés au banquet d’arborer le béret du Che. Tant pis si nous avons quelques réticences de ces dames… La révolution passe avant la coquetterie.
Faire-valoir : Elle sera dure ou ne sera pas !
Loulou : De quoi parlez-vous ?
Faire-valoir : de Votre révolution.
Loulou : Ah ! bon…
Faire-valoir : A quoi pensiez-vous ?
Loulou : A la même chose que vous, coquinou !

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