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La gauche en France et en Belgique : état des lieux.

Les Socialistes français sont franchement embêtés après le rassemblement de 200.000 militants sur le plateau du Larzac d’une gauche qui apparemment n’a plus rien à voir avec le parti de Jean-François Hollande et cela à quelques jours de l’ouverture à la Rochelle (le 29 août) de leur université d’été.
Une gauche de la gauche, c’est ce qui pend au nez de tous les partis qui collaborent au pouvoir. En Belgique, Jacques Yerna n’avait cessé de réclamer le droit de tendance au PS, ce qui a toujours été refusé par tous les présidents du parti.
Au Larzac, en saccageant le stand du PS, les 200.000 ont manifestement tourné le dos au rapprochement. Ce désintérêt pour le socialisme de participation met un terme aux tentatives d’ouverture initiées de la gauche plurielle par Montebourg et Emmanuelli.
Comment sortir de l’impasse ?
Ne conviendrait-il pas en France et c’est valable pour la Belgique, de définir le réformisme dans lequel s’engagent les militants, et jusqu’où peuvent collaborer les socialistes avec le système capitaliste sans déchoir ?
Il est à craindre que François Hollande, n’ayant pas redéfini le cadre des réformes et après le mauvais coup de Jospin déclarant tout fier – le malheureux ! – que son programme pour la présidence de la République n’était pas socialiste, la méfiance vis-à-vis des courants plus à gauche du PS ne produise les mêmes effets que par le passé, c’est-à-dire n’alimente une polémique qui, en France comme en Belgique, s’est toujours terminée par des invectives.
Cela commence déjà avec la prise de parole de Vincent Pétillon qui déclare : Il est grand temps de montrer les dérives et les contradictions de certains discours ; de montrer qu’à la gauche de la gauche, tout le monde n’est pas aussi fréquentable ».
Quand on sait que parmi les thèmes proposés par la direction du PS, il y aura un atelier sur « L’extrême gauche avec ou contre la gauche ? »
Les plaisanteries des blogs des deux derniers jours sur la lutte des partis de la majorité en Belgique pour le monopole de la gauche, ne sont pas finalement si éloignées de la réalité que cela.
Juste retour du boomerang, le PS du temps de Jospin avait axé sa politique sur l’amalgame entre la droite classique et celle de Jean-marie Le Pen, Jean-Pierre Raffarin ne manquera pas de renvoyer le brûlot aux socialistes en citant les propositions les plus farfelues de l’extrême gauche comme faisant partie de la « grande » famille de gauche. C’est d’autant vraisemblable que Raffarin est empêtré dans ses réformes fort controversées et qu’à la rentrée, que l’on voit chaude, il faudra aussi parler des 10.000 morts supplémentaires dues à la canicule.
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On va une fois de plus débattre de la démocratie et rejeter au-delà d’une ligne qui passe à la droite de la droite et à la gauche de la gauche les antidémocrates, thème facile et surabondamment pourvu de clichés, lors même que nul n’a jamais bien défini ce qu’est la démocratie. Mieux encore, avec la mondialisation du commerce et l’effacement de l’humanisme au profit de la rentabilité, bien malin qui pourrait se vanter de savoir dans quel camp est la démocratie ?
Le départ volontaire de José Bové à la Confédération paysanne sans qu’il soit question pour lui d’un quelconque parachutage dans un parti, alimente un peu plus la controverse. Cette façon de faire interpelle l’ensemble de la classe politique frileusement attachée aux mandats âprement disputés. Au PS il n’est pas dans la logique d’abandonner un mandat après cinq ans de service pour laisser la place à d’autres. Aussi suspecte-t-on José Bové de machiavélisme.
Après le coup des 200.000, cette façon de faire ne pourra que relancer la polémique d’un parti ancré dans les convictions de ses dirigeants, qui n’a pas encore digéré la mauvaise campagne de Lionel Jospin et qui, à la rentrée avec les sujets qui ne manquent pas, se trouvera une fois de plus pris de vitesse par l’extrême gauche et peut-être les radicaux que l’on n’entend guère à la veille des grandes manœuvres.

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