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Où en sont les Verts ?

NDRL : Ce texte est le dernier écrit avant que le Titanic électronique ne sombre corps et biens. Je ne sais si les intéressées à qui j’avais envoyé un courriel ont eu le temps d’en prendre connaissance. Dans le doute, je le rétablis tel quel.

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Deux femmes de caractère : Isabelle Durant et Evelyne Huytebroek

Après le délestage d’électeurs verts aux dernières élections, la coalition « Ecolo – PS » a volé en éclat, malgré des « consciences » et des « politiques » comme Evelyne Huytebroek et Isabelle Durant.
Vraiment, la première chose que l’on peut en déduire, c’est que faire de la politique, c’est un métier.
Peut-être bien que la sincérité poussée jusqu’à la naïveté et la logique qui va jusqu’au bout entraînée par la conscience n’ont jamais rapporté beaucoup d’électeurs.
Les Ecolos en ont-ils pris conscience ?
Quand on n’a pas une locomotive comme Daniel Cohn-Bendit dans ses rangs, quand des assemblées font et défont les majorités avec la belle inconscience d’un quarteron d’irréductibles ergotant à l’infini, les instances auraient-elles mille fois raisons, que cela finit par faire désordre et comme toute sanction des verts profite au PS, étonnons-nous après cela que, ce qui y décourage l’électeur intéresse les socialistes !
Que le PS ait lâché ses partenaires un peu vite pour s’acoquiner avec une droite de la pire espèce est un coup bas que l’on n’est pas près d’oublier au secrétariat national d’Ecolo.
Cette rancœur dépassée, voyons comme le parti remonte dans le vent en fin d’année.
Aucune de ses sections locales n’a vraiment été touchée et le mouvement n’a perdu que des sympathisants et peu de militants. Il se pourrait même que la leçon ait été profitable et que ce parti dont tous les projets correspondent à des inquiétudes pour l’avenir rebondisse à la prochaine législature.
D’ici là, il conviendrait de revoir la mécanique et de mieux cerner ce qui ne va pas.
Le public, lui ne perçoit que ce qu’un fin commérage du MR et du PS laisse percer dans les journaux, à savoir que la confusion règne en maître chez leurs anciens partenaires, ce qui rend les verts incapables d’une stratégie cohérente. Et il y a un peu de vrai dans tout cela. C’est aussi la raison pour laquelle le persiflage adverse est si pernicieux.
On dirait que les fautes même anciennes recouvrent tous les bons points dont ce parti a été capable.
C’est ainsi que le public ressasse toujours les taxes sur les produits non recyclables, l’affaire de Francorchamps, le survol de Bruxelles.
Qu’il soit une fois pour toutes convenu que c’est Ecolo qui a reçu la gifle sur des taxes dont le MR et le PS sont coresponsables et dont ils tirent encore les revenus sans baragouiner ; que Francorchamps n’est pas une mince affaire quand on songe à l’argent qu’il va falloir trouver pour désintéresser le patron de la Formule 1, dont la Région wallonne n’a pas le premier euro ; et enfin, le survol de la capitale par les bruyants avions de nuit n’a pas encore de solution.
L’affront fait à la ministre des transports Isabelle Durant par Guy Verhoftstad avec la complicité de Di Rupo, ce qui a permis à la mutine Laurette Onckelinx de faire un petit numéro pour ne rien décider du tout, est tout à fait dans les pirouettes qui ont toujours été celles des roués du système.
Ce qui dérange encore le public, c’est l’impression qu’il a du côté brouillon et farfelu des verts, de leur manque de connections avec la réalité et de leur propension à faire une politique des « il n’y a qu’à… ».

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Brigitte Ernst, une bien sympathique Liégeoise


Certes, on peut rêver d’un monde meilleur, même d’un monde parfait. Mais, la politique consiste à faire avec ce que l’on a dans un monde qu’il est ce qu’il est, incapable de mutation soudaine et susceptible d’un progrès millimètre par millimètre seulement.
Cela les nombreuses niches écologistes du parti différemment tournées de la droite à l’extrême gauche tirent à hue et à dia et il faut toute la diplomatie d’Evelyne Huytebroek pour éviter que ne se perçoivent trop les tumultes au grand jour.
Dans la conjoncture actuelle, l’effeuillage de la gauche classique ne pourra que se poursuivre dans la collaboration avec la droite libérale. Le fédéral a besoin d’une autre coalition que celle en place et qui ne convient guère aux citoyens modestes.
On rêve déjà pour la prochaine législature d’une coalition PS-CDh-Ecolo qui mettrait un coup d’arrêt à une politique de droite dont les effets se font sentir de plus en plus.
Il est certain que les problèmes d’environnement et d’intégration, liés aux urgences sociales devraient dans la prochaine législature être approchés avec une sensibilité plus à gauche.
Les verts ont trois ans pour se réformer, s’y mettre et reprendre leurs électeurs.
Nous souhaitons pour l’avenir que leurs querelles byzantines s’achèvent et que le nouveau secrétariat repositionne clairement le parti afin de fidéliser un électorat versatile.

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