Eve, Fatima, Aicha : même combat !
Rien de légalité des sexes na été définitivement réglé dans notre société occidentale. Quant à la société musulmane, nen parlons pas. Le poids de la religion et des traditions y est encore bien lourd.
Nous navons pas encore bien évalué lhérédité dans notre comportement que ce soit de lhomme à la femme ou de la femme à lhomme. Depuis lorganisation virile de la Cité dans la Grèce antique, nous trébuchons sur la volonté des grandes religions monothéistes qui mélangent morale et sacré pour nous plier à la représentation de la femme impure.
De ce point de vue, si nous avons progressé, nous ne pouvons pas en dire autant des autres confessions, si lon considère que chez nous la religion chrétienne est celle de référence.
Pourtant, il y eut de tous temps des femmes en révolte contre les injustices attachées à leur sexe.
Linégalité aujourdhui saute aux yeux malgré des Lois et des bonnes volontés. Si les femmes travaillent, elles forment le plus gros bataillon toute proportion gardée en matière de chômage. Elles ont à qualification égale un salaire inférieur en moyenne de 8 points par rapport aux hommes. La précarité est leur sort, lorsquelles élèvent seules leurs enfants. Mariées, elles cumulent souvent les tâches ménagères avec leur emploi.
Bien que le 50/50 ait été admis par tous les partis dans la distribution des mandats, les hommes font encore le gros de la troupe. Encore que létablissement des listes ne devrait être que de la compétence des électeurs, ce qui risquerait de nous éloigner encore plus du 50/50 parfait.
La révolution contraceptive est à lorigine des progrès actuels en donnant à la femme – pour la première fois depuis les débuts de lhumanité - la maîtrise de sa personne, tant au point de vue des enfants que de la sexualité. Cest de ce progrès que naîtront les moyens qui lui permettront dêtre vraiment un jour légale de lhomme.
Les réticences au progrès de cette égalité nécessaire viennent principalement des hommes, mais aussi des anciennes institutions et des lois qui ne se réforment pas assez vite.
Légalité parfaite ne se fera pas demain. Peut-être naura-t-elle jamais lieu, tant les progrès réalisés doivent être gardés avec une vigilance extrême, sous peine dêtre repris. Comment pourrait-elle se réaliser quand le monde musulman est encore de ce point de vue au Moyen-Âge ; quand, des femmes occidentales rechignent à exiger lapplication des Lois ; quand, enfin, certaines vivent encore dans la sujétion des schémas anciens de la famille et de lorganisation sociale ?
Vraiment légalité, le partage, la solidarité sont-ils compatibles avec un futur de plus en plus axé sur les principes de léconomie, alors quon sait que la gestion de cette économie est en grande partie dans des mains masculines ? Comment nous débarrasser de ce concept dexploitant cherchant le moindre coût chez les enfants et chez les femmes : main dœuvre abondante et peu ou mal rémunérée ?
Agissant dans lombre et exerçant des moyens de pression inqualifiables pour justifier une politique de ségrégation salariale, nos modernes commerçants complètent leur main dœuvre à bon marché des pays dAsie et dAmérique du Sud, par des bataillons de chômeuses dont le système capitaliste sest fait une spécialité quil dilue dans les sociétés intérimaires ou des boulots au noir.
Cest de cette pesanteur des faits dont il faudra se débarrasser. Et ça, compte tenu des obstacles et des complicités, ce nest pas pour demain.