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Coke is not good for me !

(Egalement publié par Proxi-Liège, 24 janv. 04)
Les coca-colistes accrocs revenus de Bombay ont mis au point un patch avec la photo de José Bové selon la technique du fumeur qui arrête ses conneries.
La multinationale y est comparée à Krisna-la-guerre, alors que les altermondialistes seraient plutôt pour Vichnou-la-Paix, comme a dit Pierre Dac dans un sketch resté célèbre.
On se demande si les limonadiers savent eux-mêmes ce qu’il y a dans leur mixture. On y trouve un peu de tout. A croire qu’ils ont remis en service l’alambic des Borgia. A Plachimada dans l’Etat du Kerala, les habitants se plaignent - depuis que Coca-Cola puise dans les réserves d’eau du village - que la nappe phréatique diminue. En plus, les bistrotiers amerloques rejettent des eaux impropres qui par infiltration rejoignent le sous-sol.
On croirait arroser les champs au kérosène.
José Bové, le ticket du Forum altermondialiste en poche, y est allé voir de plus près avec quelques membres du Mouvement Mondial contre la privatisation de l’eau.
Expliqué en hindi, l’affaire est loin du dossier ficelé en amerloque. Les traducteurs des juristes de la firme chipotent sur les termes. « Major pollution » est intraduisible en Inde et surtout pas par « pollution majeure ».
Ce n’est pas seulement les terrains gratuits et la main d’œuvre bon marché qui attirent les « marquants » de la planète, mais la législation en matière d’environnement des pays pauvres qui est inexistante.

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Coca-cola n’a pas montré la voie, ARCELOR non plus d’ailleurs. La décentralisation, c’est plus vieux que Davos… Déjà l’empire romain décentralisait. C’est dire…
A New Delhi, le Premier ministre Atal Behari Vajpayee, c’est Orgon dans Tartuffe qui dit sans arrêt « Le pauvre homme ». Lui, pense aux dollars qui risque d’être inconvertibles en roupies, si le président de Coke jette l’éponge et s’en va polluer ailleurs.
Une dizaine de mois après le démarrage de l’usine, la qualité de l’eau a baissé au point d’en devenir non potable. Les paysans ont eu des problèmes de peau et des difficultés respiratoires. Aujourd’hui, ils sont obligés de faire deux kilomètres hors du village pour trouver une eau moins chargée en saloperies diverses.
Des études ont permis de déceler des métaux lourds dans l’eau dans des proportions inquiétantes.
Seulement voilà, Coca-Cola est une puissance, un état dans l’état. Suite à la protestation générale, le gouvernement local a refusé de prolonger l’accord d’implantation. Mais, les sodas-brothers ont déposé une requête à la Cour du Kerala.
Par mesure de précaution, il a été recommandé aux limonadiers de restreindre leur pompage de la nappe phréatique.
Elle est chouette la mondialisation du commerce ! L’obésité pour l’hémisphère Nord, des allergies et des cancers pour le Sud. C’est ce qui s’appelle le partage des inconvénients.

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