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Aux urnes, citoyens !

On va voter demain et la plupart des électeurs ne savent pas à quoi ça sert ou plutôt imaginent que ça ne sert à rien !
C’est dire si les intentions de vote restent un mystère, au point qu’en vue de l’isoloir, certains ne savent pas encore pour qui voter !
On se demande comment, avec une indécision aussi répandue, les instituts de sondage parviennent à établir les statistiques de vote avec un minimum de fiabilité ?
Y aurait-il une profession « sondé de sondage » ? Si c’était le cas, le FOREM le saurait. Alors, où vont-ils chercher leur panel ? Personne n’en sait rien.
Quelqu’un qui se dit « représentatif » de l’opinion et qui se fait sonder régulièrement, ce doit être un cas !
Ce serait une sorte d’électeur sensible à des riens imperceptibles et qui passerait d’une opinion socialiste à une opinion libérale !
Voilà où l’on en est. Non pas à cause de l’indifférence des gens mais bien de la faute des personnels politiques et de la complexité – surtout en Belgique – des montages du pouvoir.
Ne nous encombrons pas du volet régional des élections fort complexe, parlons du scrutin pour l’Europe des 25.
Au total, 732 députés sont à élire à l’assemblée de Strasbourg, où les conservateurs du Parti populaire européen (PPE) devraient entamer leur xième mandat de force prépondérante face à la gauche.
C’est comme ça, l’Européen est conservateur. On ne l’aurait pas cru.
Dans les pays où le vote n’est pas obligatoire, c’est l’électeur de gauche qui ce jour-là va pêcher à la ligne. Mais parfois le gouvernement est si mauvais, comme en France, qu’ils ont envie de voter pour l’Europe… à cause de la politique intérieure qui ne leur plaît pas ! Va comprendre ?
Façon de dire, si l’Europe je m’en fous, par contre ce gouvernement Raffarin, oui, et il va sentir de quel bois on se chauffe.
Le taux d’abstention et le succès des mouvements populistes ou anti-européens sont les deux inconnues d’une consultation peu mobilisatrice.
C’est que si à gauche, on s’en fout, à droite on mobilise. Ma boîte à lettres est inondée en ce moment des courriers de Louis Michel entouré des trombines locales de ses porteurs de canettes. De l’autre côté, par contre, la mine tristounette d’Elio Di Rupo - de plus en plus garçon coiffeur - et le sourire forcé de Maggy Yerna s’impriment sur des formats timbre poste et papier recyclé. Comme si pour contrebalancer Carrefour, le night shop du coin de la rue y allait de son stencil sur ses prix.
La participation de 49,8% enregistrée lors des dernières européennes de 1999 avait constitué un record de faiblesse depuis la première élection au suffrage universel de l’assemblée de Strasbourg, vingt ans plus tôt.
Le bel enthousiasme des nouveaux membres décrit lors de l’adhésion par nos folliculaires se dissolvera sans doute dans une forte abstention… c’est dire si l’idée européenne fait un chemin qui n’est pas celui qu’on croit.

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Qu’est-ce donc que cette Europe à laquelle tout le monde adhère, mais dont personne ne se soucie ?
Il n’y a guère, certains dirigeants des pays dont les habitants renâclaient à l’idée européenne, n’avaient obtenu le feu vert qu’après avoir sollicité plusieurs fois les citoyens, jusqu’au « oui » du bout des lèvres. Comme quoi, la démocratie par des chemins insistants et détournés est un drôle de machin.
La démocratie de la lassitude et du ras-le-bol ?
Drôle de manière d’être mandaté pour une politique voulue par une majorité !
A l’initiative de François Hollande, premier secrétaire du PS français, appuyé notamment par le chef du gouvernement espagnol Zapatero, les socialistes européens ont lancé un appel à «voter pour une Europe sociale». M. Zapatero fait figure de leader de la gauche européenne, car il est l’un des rares dirigeants de l’UE dont la formation créditée de 10 points d’avance sur la droite dans les sondages devrait sortir renforcée des européennes.
On a fait de la place aux nouveaux membres de l’Union. On a diminué les postes à pourvoir pour les anciens membres qui sont pris d’angoisse par le jeu des chaises musicales. Pas de fièvre euro-sociale chez nos PS, des velléités, certes, mais étouffées par les luttes internes pour le ticket gagnant sur la liste, à cause des possibilités réduites.
Faut se mettre à leur place. Il n’y a plus que le militant de base qui croit que faire de la politique est un sacerdoce. C’est surtout une façon de ramasser de la galette vite fait, de sorte qu’un élu sitôt « oscarisé » n’a plus qu’une idée en tête, se faire réélire, d’où sa propension à s’étaler dans les bistrots de sa circonscription, inaugurer les chrysanthèmes et faire la politique des comices agricoles façon Happart, de faire tout sauf de s’exiler à Strasbourg au Parlement européen..
Et pourtant, même si l’Europe qu’ils nous mettent sur pied est un vrai foutoir, un bazar comme dirait le Général de Gaulle, c’est tout de même une association d’anciens ennemis qui se sont rentrés dedans durant des siècles et qui pour la première fois dans l’histoire pourront s’engueuler tant qu’ils le veulent sans tirer un seul coup de feu !
Ne serait-ce que cela, ce n’est pas si mal !

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