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Les grandes enquêtes du FOREM.

Aujourd’hui, savoir envoyer une lettre de démission.

Monsieur Roger Bontemps
Chef du Personnel
S.A. MONTRE-EN-MAIN
Zoning des Hauts-Sarts

Mon cher Roger,
Tu permets que je t’appelle Roger et que je te tutoie.
Après lecture tu ne t’en formaliseras pas et tu me comprendras.
Je souhaite me dégager de la société Montre-en-Main tellement vite que je pense ne plus y travailler dès lundi prochain.
Envoie-moi mon préavis, sur le compte que tu connais pour l’avoir si chichement honoré à chaque fin de mois depuis que je bosse dans la boîte. Rembourse-moi, par la même occasion mes arrivées tardives depuis deux ans, que tu sanctionnais par une retenue sur salaire tout à fait illégale.
En réalité, j’avais l’intention de quitter le service plus tôt, attendu que ton concurrent direct, A La Bonne Heure, S.A. m’a engagé depuis un mois. Si je suis resté jusqu’à ce vendredi, c’est que j’ai recopié tous les dossiers clientèles que je prospecte dorénavant pour mon nouveau patron. J’emporte les deux bilans, celui pour le fisc et l’autre pour le Conseil d’Administration.
Tu sais comme j’ai souffert de ton rapport à la direction générale au sujet de mes arrivées tardives et de mon manque d’enthousiasme au travail. Tes mouchardages continuels m’ont enlevé à tout jamais l’idée – si jamais je l’ai eue – de dénoncer mes collègues de bureau pour mériter une promotion ; par contre, te dénoncer à la direction serait un régal. Si tu ne te conformais pas à mon désir de dégager vite fait, je me verrais dans l’obligation d’envoyer à ta femme les photos que j’ai prises à la remise des cadeaux de nos trois pensionnées. Tu y serrais drôlement Suzy, de la réception client.
Tant que j’y pense, n’oublie pas d’ajouter le pécule de vacances dans ma prime de départ.
Si notre patron Hubert Montre-en-Main ne veut pas satisfaire ma demande malgré ton appui et qu’il m’oblige à prester un préavis, dis-lui qu’il risque de passer trois mois dont il se souviendra, ma maladresse, mon absence de conscience professionnelle, ma santé délicate coûteraient plus cher à la boîte que mon départ immédiat.

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Tu te doutes que, ce que je pense de toi, n’est pas un concert de louanges.
Je ne suis pas le seul. Mes collègues sont unanimes. Certains ont fait plusieurs boîtes. Un salaud de ton espèce est rarissime. Pourtant, ils ont une sacrée expérience. Certains ont fait de l’intérim, autant dire qu’on les a fait valser d’un coin à l’autre, le FOREm s’y entend.
Te poster dans les couloirs pour minuter notre temps dans les toilettes, tes sélections des bons et des mauvais employés, non pas d’après leurs capacités, mais aux petits cadeaux que certains te font pour que tu cesses de les menacer de les foutre à la porte, ta façon de pincer les fesses des femmes d’ouvrage que tu dénoncerais sans vergogne à la police des étrangers si elles t’opposaient de la résistance, et combien d’autres saloperies, font l’unanimité contre toi dans la boîte.
Oui, mon cher Roger, tu es un parfait saligaud et Montre-en-Main ferait bien de se méfier de toi, s’il veut encore prendre du bon temps à l’avenir et jouer au train électrique dans la salle des conférences avec sa secrétaire déguisée en chef de gare, pendant qu’on fait le boulot.
Car, à toi tout seul, tu es capable de faire tomber la boîte, mon cochon !
Nous sommes tous à nous demander à quoi tu passes tes journées quand tu ne nous espionnes pas ou que tu ne furettes pas dans nos armoires ; car, enfin, on ne t’a jamais vu travailler, même pas coller des enveloppes.

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C’est par hasard que le coursier a trouvé dans ton tiroir des photos des employées dans les vestiaires en train de changer de bas ou de blouse. Tu n’as pu faire les photographies que du local voisin dont tu es le seul à posséder la clé. J’ai gardé quelques épreuves au cas où tu ne serais pas assez persuasif près du patron sur mes exigences.
Voulant relancer la clientèle avant de te laisser à tes turpitudes, je me suis permis d’utiliser la machine à timbrer pour quelques centaines d’enveloppes dans lesquelles j’ai mis les catalogues de la maison concurrente que je représente à partir de lundi.
Ton attaché-case étant en plein cuir et le mien en carton, j’ai fait l’échange. Malheureusement, tes documents ont glissé lors du transfert et certains sont tombés dans la poubelle qu’une technicienne de surface, comme tu les appelles en te foutant d’elles, a vidé dans le container du garage. Si tu veux les retrouver, il faudra te dépêcher, le camion de la voirie passe demain matin.
Enfin, sur le parking, je n’ai pas résisté au plaisir de rayer ta nouvelle voiture, obtenue avec les primes que tu t’octroies, alors que ce n’est pas toi qui bosses, mais nous.
Voilà, on s’est tout dit.
Mes respects à Rosine, ton épouse. Avec ta carte de crédit, je lui ai envoyé une douzaine de roses à mon nom. J’espère que tu ne te formaliseras pas de cette privauté. Tu ne la mérites pas, mon cher LSD (licencié sans délai - c’est ton surnom au bureau.)

Affectueusement, Freddy.

P.S. Ta carte de crédit est parmi tes documents dans le container.

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