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Déprime à la FEB.

Après vingt années de politique « pousse dehors » les gérontes de la FEB et Frank Vandenbroucke, le ministre, font machine arrière sur les prépensions. Il paraît que le pays ne supportera pas le poids de celles-ci cumulées aux retraites, dès 2030. Si l’on considère que cette année-là Tony Vandeputte aura 84 ans et aura perçu plus de 25 années d’une pension qui n’est pas celle de monsieur tout le monde, on a raison de s’inquiéter !
La FEB s’est fendue d’un « cinglant » rapport selon l’expression d’un gazetier de la Libre Belgique. Evidemment ce cinglant rapport stigmatise les « vieux » (on est vieux à 50 ans dans les entreprises) afin qu’ils résistent à la mauvaise ambiance… à cet air de renoncement qui souffle dans les manches à air conditionné des directions, pour qu’envers et contre l’employeur, ils ne lâchent pas prise et tiennent bon jusqu’à 65 ans, voire davantage.
Frankie Vandenbroucke, l’homme au quotient si élevé que du haut de son crâne on voit ses dents, a déjà fait la leçon à l’ONEm qui va biffer les chômeurs de longue durée qui n’auront pas satisfait à la mode actuelle de chercher du travail là où il n’y en a plus. Ce socialiste flamand nouvelle vague (de licenciement) ne veut pas le savoir. C’est que la FEB a donné de la voix. Il paraît que le coût de ces chômeurs de luxe que sont les prépensionnés est supporté par les entreprises. C’est Pieter Timmermans, directeur de la FEB qui a trouvé cela tout seul après vingt ans de calcul ! C’est dire le poids de la démonstration et l’effarement général.
Selon le même, le Belge moyen s’est installé dans une culture de départ anticipé de sorte que les entreprises ont perdu le contrôle du licenciement. Ce qui veut dire qu’au temps heureux de la liberté de l’industrie, c’était au chef d’entreprise à foutre les gêneurs à la porte. Alors qu’aujourd’hui, c’est l’employé qui décide de partir parce qu’il ne supporter plus la gueule de son employeur. Le monde à l’envers !

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Mais comme à la FEB ou chez Frankie, on n’aime pas se faire remarquer dans le mauvais sens, c’est à Arnout De Koester du département social de la FEB, que revient la tâche de convertir l’acide gastrique en loukoums. « Il faut aussi que les entreprises puissent maintenir l’expérience et l’expertise en interne au prix normal du marché ». En clair, cela signifie qu’un vieux au boulot n’emmerde pas à 100 %. On regrette qu’il parte avec son expérience sans la transmettre. On aimerait à la limite qu’il reste, à condition de gagner la même chose qu’un débutant. L’idéal serait que les vieux bouchons à six semaines de la pêche à la ligne transmettent leur savoir et leur expérience aux jeunes ahuris qui montent en ligne. Cela voudrait-il dire que les ingénieurs ergonomes, les pointeurs et les découpeurs de tâches ne sont pas parvenus à dérouler le savoir en une série de gestes qu’un chimpanzé appliqué pourrait faire ! C’est tout le système de la décomposition du travail pour sa recomposition à l’usage des débiles mentaux qui s’effondre ! L’homme serait-il encore humain, au point que les héros de la mondiale entreprise aient des doutes sur leur science appliquée ? Vaste débat.
Par malheur, les intéressés ne sont pas enthousiastes du projet. Les craintes libérales sont justifiées. Le succès de la prépension ne se dément pas. Payer à ne rien faire et exercer ce droit sans contrainte de l’ONEm, Frankie Vandenbroucke n’en dort plus ! Si les ouvriers ont les privilèges des patrons, où on va ?
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La FEB ne serait plus ce qu’elle est, à savoir un banc de hotus qui pue son université de Leuven, si elle n’avait pas illustré son rapport. Les facteurs « push » (qui font sortir les travailleurs du marché de l’emploi) et les facteurs « pull » (qui soustraient les travailleurs âgés au marché de l’emploi) sont ses nouveaux gadgets. Côté « push » tension salariale entre les travailleurs âgés, plus chers, et les jeunes loups pas encore écoeurés des mœurs patronales ; côté « pull » le revenu trop élevé du prépensionné est un incitant négatif pour le pousser à remettre les bras dans le cambouis après 55 ans. C’est ce petit côté bouffon de la FEB : push et pull qui me plaît le plus.
La FEB qui pense américain avant de penser moedertaal ne pouvait pas en rester là sans ouvrir son « master plan » sur une considération architecturale moyenâgeuse avec son castel à neuf clés de voûte ! Je croyais, dans ma pauvre cervelle dégénérée, qu’une voûte n’avait qu’une clé, mais bon…
Il s’agit de mesures contraignantes et incitatives visant à maintenir les vieux dans l’entreprise. La politique de la carotte et du bâton, ça les connaît…surtout le bâton. Suit un paragraphe de charabia qui se dit créer une dynamique plus forte du marché. Evidemment, si nous n’avions pas tant de chômeurs, si les entreprises n’allaient pas faire leur cuisine ailleurs et si ma tante en avait, ce serait mon oncle…
D’autres propositions s’ajoutent aux push et pull et à ses 9 clés de voûte. La FEB attend la concertation sur les fins de carrière, annoncée par Frank Vandenbroucke, pour l’automne prochain. Si Frankie est toujours ministre de l’Emploi, bien entendu. La FGTB vient d’annoncer qu’elle ne veut pas entendre parler d’un abandon de la prépension. En cette matière nos parlementaires et ministres sont imbattables. Certes, ils terminent à des âges avancés des carrières imposantes, mais avec tellement d’avantages, qu’il n’y a pas un seul prépensionné qui dirait non à la FEB pour en reprendre pour dix ans. La voilà la solution miracle ! Le salaire de Frankie pour tous après 55 ans ! Vous verriez de ces carrières qui n’en finissent plus à la Jean-Paul II, je ne vous dis que ça !...

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