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Le problème flamand.

Selon Bossuet, Jésus-Christ n’aurait jamais ri. Cela confère à la nation catholique flamande un air triste, sous couvert de kermesses breughéliennes.
C’est ce sérieux qui est remis en question après les élections du 13 juin et le show des bourgmestres flamands de la périphérie bruxelloise.
La réalité en politique éloigne de la morale. C’est ce qu’affirment 51 % du patronat flamand en faveur d’une association du Blok aux autres partis politiques.
Qu’aujourd’hui, il y ait la moitié des Américains qui croient encore en leur président, donne bien un aperçu de la crédulité indestructible qui fonde l’autorité de tous les régimes, qu’ils soient dictatoriaux ou démocratiques.
La Flandre est-elle peuplée de gens crédules ?
La Belgique est un bel exemple de passivité, voire d’assoupissement. Cela favorise la pérennité de ce qui est, à savoir un Royaume fédéré.
Seule la Flandre – que nous détestons exclusivement pour cela – a une attitude dérangeante dans les domaines qui regardent les Communautés.
Qu’avons-nous comme réaction en Wallonie, sinon la persistance des vieux clichés unitaristes et fédérateurs, et le sentiment de la trahison flamande à cet « idéal » ?
C’est-à-dire une réaction à l’identique au repli américain sous la bannière étoilée dès la moindre agression.
Mais à l’inverse des States, en Wallonie nous n’avons pas une politique de rechange, parce que nous n’avons pas d’opposition aux thèses de nos partis traditionnels sur l’attitude flamande… exception faite des courants séparatistes et rattachistes très minoritaires.
Et si, pour une fois que la Wallonie est unanime sur les « appétits » flamands, nous avions tous torts dans notre attitude « hostile mais pas trop » ?
Et si les séparatistes avaient raison ?
Nos seuls arguments tiennent de l’amour irraisonné d’une Belgique fédérale qui n’existe pratiquement plus. Au point d’ignorer que derrière l’idéologie flamingante - si révoltante dans les velléités nazies qu’elle manifeste - il y a une aspiration authentiquement populaire à un Etat flamand indépendant.
Que nous détestions cette tendance nationaliste, cet égoïsme de repli sur les seules valeurs flamandes, c’est un fait ; mais que cet a priori nous empêche d’être lucides sur la question de la fin de notre partenariat avec les Flamands sera sans doute, dans l’avenir, lourd de conséquence.
Cela se vérifie là où le langage majoritaire est synonyme de référence. Les irritations de nos leaders dès que l’on aborde la question flamande ne sont après tout que des réactions nationalistes de la même veine que celles d’en face. La seule différence c’est que notre nationalisme date de 1830.
Nous sommes des nostalgiques qui pleurons à l’avance ce que nous n’avons pas encore perdu, ce qui confère l’avantage à nos adversaires de savoir que de ce point de vue, les Wallons jouent battus !
L’adaptation à l’ordre en place est une des constantes du comportement wallon. Lorsque cet ordre n’offre plus aucune garantie aux citoyens, nous poursuivons dans le respect des règles que les autres ne respectent plus. Nos leaders politiques ont commis l’erreur « volontaire ? » de ne pas s’être aperçus des modifications successives qui nous y ont conduits..
Quelle est, des positions flamandes ou wallonnes, celle qui est la plus démagogique ?
Toute la question est de savoir si la société belge vaut que l’on s’adapte à elle ou si ce n’est pas elle qui doit s’adapter à nous ?

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Si les Flamands se sentent en état d’infériorité vis-à-vis de la langue française, par exemple, de quelle autorité l’analyste se réclame-t-il quand il les condamne à cette infériorité ?
Ne serait-il pas plus logique qu’il leur dise de concentrer leur force et leur intelligence dans un Etat où les hommes ne seraient pas condamnés à l’inégalité ?
La seule écharde dans les pieds des deux communautés pour une séparation à l’amiable, reste Bruxelles. C’est donc ce qui nous divise le plus qui nous lie encore.
Jusqu’à quand ?
Verra-t-on l’Etat belge sombrer dans une balkanisation prédite par Monsieur Gendebien ?
Et si le problème flamand était en réalité un paravent qui cacherait le problème wallon ?

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