« A Liège, La Bohême au Palais des Princes Evêques … | Accueil | Sabra et Chatila : 16 et 17 septembre 1982. »

Tant que ça roule !...

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La pompe à phynance s’amorce principalement en Belgique grâce à la nappe phréatique sous la bagnole. L’automobiliste belge est dans le groupe de tête des contribuables du monde entier à cracher au bassinet pour conserver le droit de conduire.
Comme le nombre de candidats au teuf-teuf va toujours croissant, les stratèges des hauts lieux auraient tort de se gêner.
Les Lois de contraintes ont beau pleuvoir, les permis coûter de plus en plus chers, les contrôles de plus en plus aberrants (le dernier qui traite du dessin des pneus va loin dans la connerie), les amendes, les brimades, les radars, rien n’y fait. Le public ne montre pas de lassitude. La bagnole, on en veut !
En contrepartie, l’Etat a aménagé l’environnement pour satisfaire les motorisés, rien que les motorisés. Le béton a coulé à flots. Le réseau d’autoroutes est un des plus denses d’Europe. L’éclairage façon sapin de Noël du moindre tronçon étonne jusqu’aux cosmonautes. Le rail et les transports maritimes ont été, par force, relégués à la portion congrue, loin derrière.
Tout irait pour le mieux dans le sens de la rafle des sous des accrocs du volant, s’il n’y avait une menace redoutable pour la poursuite du piège à cons.
C’est le prix inquiétant des carburants.
C’est si tangent qu’on a abandonné l’idée de faire payer le droit de rouler sur autoroute, qu’on a stoppé le législateur qui voulait faire allumer les phares en plein soleil, comme les Hollandais, que certaines amendes exagérées ont été revues à la baisse et qu’enfin la dernière idée de ristourner une partie des fonds récoltés à la police locale est retournée au Conseil d’Etat pour cause de vice de forme.
C’est que le plus clair des rentrées ne se fait pas sur le dos de l’automobiliste riche, mais sur celui des automobilistes pauvres puisqu’ils sont les plus nombreux. Dans cette chasse au Colvert, c’est le petit dernier qui écope. Qui est le plus sensible aux fortes hausses du carburant ? Mais, c’est le clochard de l’embrayage, bien entendu. La perspective d’un désengagement des petits dans l’aventure automobile fait cauchemarder Didier Reynders, sans compter l’effet désastreux question popularité, pour tout le monde.

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Le complexe de l’auto-tamponneuse fait place au complexe du fuel.
Champion hors concours des prélèvements liés à l’automobile, chez nous, le prix à la pompe du carburant est aussi, forcément, un des plus élevés d’Europe avec la France. A 44 $ le baril, et demain peut-être 45, 50 $ voire davantage, si momentanément c’est tout profit pour l’Etat qui voit son pourcentage s’élever avec la facture de l’OPEP, ce sera demain le signe d’une débandade et la replonge dans l’inflation.
Les brillantissimes découvreurs de l’économie, stagiaires de cabinet et vedettes des partis délégués à l’ardoise, auront beau argumenter que cette augmentation sera pour tout le monde, il s’avérera que, par exemple, l’Amerloque qui a l’essence au prix de l’eau gazeuse, sera beaucoup moins touché que nous et pourra, de toute manière, durer dans son mode de vie beaucoup plus longtemps que l’Européen.
Ce qui aura, dans les années décisives que nous allons vivre, une importance considérable.
Parce que dans les alentours de 2010, la pénurie de carburant n’aura nul besoin d’être artificielle pour spéculer sur les cours du brut, elle sera réelle.
Quid des autoroutes, des milliards engloutis dans ce moyen individuel de transport ?

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Il est effrayant de constater que nos hommes politiques savent cela et qu’aucun n’a le courage de dire les choses telles qu’elles sont.
Il sera encore temps quand nous serons dans le malheur, de nous dire qu’ils l’avaient prévu.
Il est à remarquer que ce pays continue de surtaxer le prolétaire, de gonfler la note de la TVA, bref, de privilégier le capital et les capitalistes, alors que nous sommes, paraît-il, dans une phase qui s’ouvre carrément à gauche.
Que peut-on faire ?
Payer jusqu’au jour où l’on ne pourra plus ?
Alors, nos grands génies diront exactement ce que dit l’auteur misérable de ce blog. Et c’est encore nous qui passerons pour des imbéciles.

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