« FEB : Stratégie 2010 | Accueil | Une application de la loi de la relativité. »

Chauds… chauds… les marrons de la rentrée !

Chaude la rentrée anticipée pour Guy Verhofstadt.
Laissons pour un temps le domaine socio-économique, les déficits à combler et le plan de la FEB pour jeter un œil sur l’institutionnel dont le débat dimanche dernier à la RTBf a donné un avant goût du beau merdier dans lequel on est par rapport aux surenchères flamandes.
Ce n’est pas fortuit si les présidents des partis francophones se rencontrent mardi, à l’invitation du parti socialiste, pour arriver à un accord sur un front des francophones. Mercredi, les gouvernements régionaux, communautaires et fédéraux se retrouveront pour un Comité de Concertation qui aura déjà l’air d’un forum institutionnel.
On n’a pas fini en Flandre de ressasser les bonnes et les mauvaises nouvelles du scrutin du 13 juin. Les résultats du Vlaams Blok font des jaloux tous les jours et la tentation est forte de relancer les revendications flamandes dont la finalité est bien en vue maintenant puisqu’il s’agit d’aller vers une confédération des Etats Flamands et Wallons, gadget qui n’est pas viable et qui à terme fera éclater la Belgique.
Premier constat, l’autonomie fiscale de la Flandre, impôt des personnes physiques et impôt des sociétés, est réclamée par TOUS les partis néerlandophones !
C’est évidemment la solidarité entre Flamands et Wallons qui est en cause, les premiers accusant les seconds de n’être que des suceurs de roue. Selon une étude de la Kredietbank publiée dans la presse flamande, les Flamands donneraient 3,6% de leurs revenus aux Wallons et aux Bruxellois.
Bien entendu si des mécanismes de solidarité dans l’hypothèse d’une autonomie fiscale n’existaient plus, autant dire que l’Etat belge aurait terminé carrière. Malgré l’extrême complaisance des Belgicains wallons à l’égard des Flamands, les Francophones se verraient placer au rang d’assistés, si la réforme adoptait une formule où la Flandre donnerait ce qu’elle veut à ses pauvres. On se doute de la nature du chantage exercé qui menacerait non seulement les francophones de la périphérie bruxelloise, mais encore tout ce qui se traite encore actuellement d’égal à égal avec nos partenaires.
La Wallonie peut-elle vivre sans l’apport financier des Flamands ? Disons-le tout net : NON, dans ses composantes actuelles, sans une autre solidarité à trouver qui ne peut-être que celle de la France. Très vite, nous serions confrontés à l’alternative de vivre sous la tutelle de la Flandre ou de la France, s’il s’avérait que les Flamands entendent moduler leur contribution à ce qui resterait de pouvoir d’un Etat confédéral. Dans le premier cas, la rancœur des Wallons et leur humiliation ne pourraient qu’accélérer le processus de désagrégation ; dans le second, l’entrée de la Wallonie dans la République française entraînerait un casus belli entre la France et la Flandre à propos de Bruxelles. Il ne resterait plus à la Communauté européenne qu’à apaiser les esprits en décrétant Bruxelles ville européenne et extraterritoriale, ce qui ne manquerait pas de susciter un tollé en Flandre qui en a fait sa capitale.

france3.jpg

L’ennui de ces scénarios catastrophes, c’est que les Wallons ont été anesthésiés depuis trop longtemps par les partis francophones qui ont toujours privilégié l’opinion dominante encore fortement ancrée dans les populations d’une appartenance à un Etat belge qui malheureusement n’est plus qu’imaginaire. Au lieu d’ouvrir les débats sur cette question majeure à tous les courants d’opinions et notamment aux Rattachistes, les partis se sont cramponnés à cet Etat au point d’accorder jusqu’à présent une réponse affirmative à toutes les revendications flamandes, alors que dans le même temps, les mêmes ne trouvaient rien à proposer du côté des revendications wallonnes. Personne en Wallonie n’a fait la moindre allusion, par exemple, aux réticences des Flamands, sous l’impulsion du Vlaams Blok, d’accueillir des étrangers, alors qu’ils ont été extrêmement heureux de l’appoint d’étrangers, mais Hollandais, cette fois, aux élections communales dans les Fourons. Ce qui a permis de faire basculer la majorité fouronnaise du côté de la Flandre.
Alors tant pis, ou tant mieux. Nous n’aurons bientôt plus qu’à devenir valets des Flamands ou devenir Français. Pour ma part, je choisis la France. C’est une vieille idée de traditions liégeoises et le département de l’Ourthe me va comme un gant.
Et si par aventure, comme on le prétend dans quelques dizaines d’années avec le changement climatique les Flamands vivent les pieds dans l’eau, il leur restera toujours la possibilité d’opter pour la nationalité française afin de se mettre au sec dans nos Ardennes, et nous serons encore assez cons pour leur accorder des facilités !

Poster un commentaire