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Elections américaines : une affaire belge !

Insondable mystère de la société belge !
Tout semble s’être arrêté. C’est comme s’il n’existait plus aucun problème, sinon l’unique, celui qui fera que nous irons tous dormir aux petites heures : qui sera le futur président ?
DHL, les nouvelles contraintes de Vandenbrouck à l’encontre des chômeurs, l’arrondissement Hall-Vilvorde, ce que pense Di Ruppo, si Joëlle Milquet mange les oranges qu’elle trimballe dans son petit panier, et notre commissaire Michel en panne de Barroso, a-t-il l’ambition satisfaite… le procès Fourniret, le prix du brut, la crise, le chômage, l’inflation… tout le monde s’en fout, à commencer par les journalistes eux-mêmes.
Nous qui ne votons pas parce que nous ne sommes pas Américains, on nous demande notre avis, nous avons fait notre choix : c’est Kerry pour la Belgique. Avons-nous assez dit que Bush était ridicule, pire idiot, sans autre preuve que notre conviction profonde. Voilà. Nous sommes des Démocrates, comme si le mot recouvrait toutes les vertus, au contraire des Républicains qui recèlent tous les vices.
Même les sportifs ne la ramènent pas. Anderlecht et ses mauvais résultats européens, le Standard et ses désastreux derniers matches, les Liégeois s’en tapent le coquillard !
Il y a des résistances, j’en suis sûr. Certains se demandent où sont les nouvelles du jour, pourquoi on voit si souvent Christine Ockrent sur RTL, elle qui ne s’occupait plus que de Bernard et des nouvelles françaises et qui se met à écrire des livres sur l’Amérique en concurrence avec Nicole Bacharan, la spécialiste de toujours.
Les speakers de radio deviennent polyglottes. Il faut les entendre parler du Massachusetts et si à Detroit qu’il prononce à l’américaine ditroy, les gens de General Motor voteront démocrate.
Et les grands enjeux, nous les savons par cœur. L’Amérique n’a plus aucun secret pour nous, si l’on en juge les regards de connivence, les sourires entendus des débats télévisés entre un épicier d’Ixelles et un vendeur de voiture de la chaussée de Wavre. Chacun croit à son idée « originale » qu’on entend à tous les carrefours. Des micros-trottoirs sur la question de l’Irak ou la nature de l’Eglise évangéliste du prédicateur Graham nous apprennent que le Belge – si superficiel d’habitude - est vraiment calé sur la politique américaine. C’est aussi le moment d’adjoindre aux Américains de Belgique, nos forces-vives qui se languissent, histoire de ne pas tomber dans l’oubli. Eux aussi sont incollables sur l’Amérique. On a même ressorti l’autre dimanche à la RTBf des réserves des musées, Eyskens et Davignon.

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Tout le monde les croyait morts. Eh bien non ! Ils respirent encore grâce à l’Amérique.
L’engouement est général. A tel point que l’on devrait proposer un échange. Nous nous occupons de la politique américaine et les Américains s’occupent de notre fédéralisme. Là, il n’est pas sûr que les gens du Wisconsin connaissent notre système. Et dire que nous nous moquons de celui qui a court aux USA ! Nous n’arrêtons pas de nous moquer des lois particulières à chaque Etat et de la manière dont la plupart d’entre eux procèdent aux élections : toujours la bonne vieille méthode du papier et du crayon, parfois un matériel vieux de cinquante ans. On se moque. On ne devrait pas. Nous, quand on vote sur ordinateurs, c’est Bill Gates qui ramasse la mise. On ne finit pas de payer la tarte de crème fraîche que Godin lui a mis dans la gueule, histoire de lui montrer que nous aussi, on en a…
Nous nous croyons tellement malins que nous ne pouvons pas nous empêcher de les trouver bêtes. Notre conviction profonde qu’ils sont incurables et que même avec Kerry, il leur faudra au moins dix ans pour qu’ils deviennent moins cons.
La politique belge nous a fait ainsi, nous croyons que la vie est dichotome, que les événements ne signifient que blanc ou noir, haut ou bas, bon ou mauvais. Nos leaders nous ont lobotomisés. Nous sommes devenus leurs vers à bois et notre univers n’a plus que deux dimensions. Nous reculons ou nous avançons. Donc, les Américains qui selon notre propre estimation sont encore beaucoup plus bêtes que nous quand ils votent, seront des cons s’ils élisent Bush et en sursis de connerie s’ils élisent Kerry.
En attendant, on ne peut pas faire un pas sans buter sur un brevet américain. On ne peut pas remuer le petit doigt sans que nous ne soyons fichés, catalogués, étiquetés, bons à fabriquer des dollars ou irrémédiablement incapables d’en sortir un seul de notre manche. Militairement parlant, nous ne valons pas la vapeur d’une frite sur la foire d’octobre quand l’US Army sort ses gros canons, ses patrouilleurs et ses armes secrètes. Et malgré cela nous n’arrêtons pas d’ouvrir notre gueule pour crier que les meilleurs, c’est nous.
Y a des jours, je vous jure, que même si on se fout que ce soit Kerry ou Bush qui va sortir du chapeau, on se prend seulement à espérer que quel que soit celui qui va bousiller la soirée de l’autre, que ce soit vite fait qu’on n’en parle plus.

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