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KOMT ER EEN REFERENDUM OF NIET ?

MM. Reynders et Vande Lanotte ont remis un premier rapport à la Commission sur BHV. Il doit tenir sur un timbre poste. Nos deux illusionnistes n’ont rien fait et donc n’ont rien à dire.
Parlons plutôt d’une autre patate chaude.
Il s’agit du référendum sur le projet de Constitution européenne. Cette affaire est parallèle aux revendications des francophones au sujet de BHV (Bruxelles, Hal, Vilvoorde). Cette fois, tous les Belges sont intéressés.
C’est une curiosité typiquement belge du Cabinet du docteur Mabuse Verhofstadt : dans le pays des Institutions européennes, capitale de l’Europe, c’est plutôt gratiné, mais aucun référendum ne sera organisé... jusqu’à nouvel ordre !
Curieux, non ? Tous les Européens vont être consultés, sauf nous, apparemment.
Ce n’est pas que le citoyen compte beaucoup dans l’Europe du fric et de l’esbroufe ; mais tout de même, si ce référendum ne sert pas à grand-chose, pourquoi l’Haut-lieu n’en veut-il pas ? Au moins, il aurait eu l’air de se conduire démocratiquement.
Explication :
Le référendum n’a pas force de loi en Belgique, mais un référendum consultatif est possible. Les représentants politiques sont divisés. Verhofstadt est pour, car il veut en profiter pour clamer son amour de l’Europe. Dehaene est contre car, dit-il, «90% des gens ne comprennent pas de quoi il s’agit». Enfin, la perle dans la bouche de ce bon gros cynique : «s’ils disent non, il faudra les faire revoter jusqu’à ce que ce soit oui.».
Malgré le nationalisme à fleur de peau quand il est question de jauger les sentiments pour d’autres amours que flamandes, les vraies raisons du refus de procéder en Flandre à un référendum sont ailleurs. Elles datent de 1963 quand on a cadenassé « l’identité flamande » en la dotant d’une frontière linguistique. Il n’a plus été question du recensement établissant clairement « qui parle quoi ? ».
Les politiciens flamands jouent la politique de l’autruche. Ils ne veulent pas savoir et surtout faire savoir, malgré les brimades et les vexations qu’ils prodiguent aux francophones, que le français en tant que langue parlée fait toujours des progrès dans la périphérie bruxelloise et que des communes entièrement flamandes il y a seulement vingt-cinq ans basculent dans le parler usuel du français.
Cette évidence est pour eux dénoncée comme le mal absolu.
Ils en deviennent fous. Ils en rêvent la nuit.
Le Vlaams Belang joue sur du velours en ce domaine. Il rassemble les plus pointus et les plus nostalgiques nationalistes rancis dans leur conviction. La fin de l’Allemagne nazie leur a fait perdre : une identité « national-socialiste » avec laquelle ils s’incluaient dans un idéal pangermaniste.
Les autres partis flamands suivent l’ogre, sans faire autre chose que le singer. Ce qui ne veut pas dire qu’ils seraient prêts à négocier l’ostracisme linguistique dont ils se sont fait une spécificité qui stupéfie l’étranger.
C’est dans le cadre d’une terre flamande en danger, que le pire peut se produire, comme la naissance d’un Etat flamand.

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On croit toujours en Wallonie que le Lion des Flandres va nous manger tout crus, si l’on tient compte du rapport des forces économiques et notre couardise légendaire à voir les choses en face, certes. Mais eux aussi sont fragiles. Nous, nous crevons de peur d’être lâchés. Eux sont empêtrés dans le grand mensonge d’une langue flamande triomphante, alors qu’en réalité elle est en déclin sévère par rapport au Français. La preuve évidente est sous les yeux de tout le monde depuis plus de quarante ans. Qui s’est armé d’une frontière linguistique et qui vit depuis à l’intérieur comme dans un ghetto ? Qui fulmine à tous propos contre les francophones ? Qui efface ou goudronne toutes les indications officielles dans les communes à facilités ? Qui en arrive à couvrir l’ensemble des Belges de ridicule ?
Ils auraient trop la crainte qu’en modifiant la loi, on en arrive à réclamer d’autres référendums.
Côté du PS, le président est contre également. Sans doute Di Rupo craint la grogne de la base comme celle qui agite aujourd’hui le PS français.
En général, on pense au PS que ce n’est pas le moment d’exposer au grand jour les divergences de l’Haut-lieu avec la base.
Cela, on le devine, ferait désordre.

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