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Le con essentiel est français.

C’est Monsieur Qu qui le dit « Si la Chine dit oui aux limitations, cela revient à plus de protectionnisme ». Et monsieur Qu est un expert. Il aurait dit aussi « Je ne connais qu’un homme en France capable de vendre des chemises aux Chinois et c’est Patrick Sébastien. »
C’est vrai que c’est une grande gueule, Sébastien. Il l’ouvre sur tout et à propos de tout. C’est le Jean Claude Van Damme français !
Sentencieux, moralisateur, c’est le parfait Pic de la Mirandole d’un audiovisuel qui n’en manque pas.
L’autre soir chez Fogiel, il a déclaré « L’essentiel de la connerie, c’est de juger sans savoir. »
A partir de cette chamfortisation de l’omnipraticien du PAF, on en est sûr aujourd’hui, Patrick Sébastien, c’est l’essentiel de la connerie française.
Nous en Belgique, on est très fort aussi. Mais depuis qu’on a exporté vers les Etats-Unis le prince belge de la connerie, Jean-Claude, tel qu’en lui-même, on est un peu à court… On a bien des personnages politiques, Di Rupo, Michel, Reynders, ces pitres officiels ne feraient pas dix secondes aux marionnettes de l’info, tandis que Sébastien, lui, en sa qualité de con essentiel qu’il ne doit qu’à lui-même, tiendrait une bonne heure.
Il faut tout pardonner aux cons. Ils n’en peuvent.
C’est leur état naturel. Aussi on pardonne tout à Patrick Sébastien, ses refrains de lavabo, ses inoubliables paroles du Gambadou, son œuvre littéraire qui tient en un seul fort volume.
C’est ainsi que Gazier, un autre con essentiel, mais mort depuis longtemps, a été immortalisé par un certain Michel Adam, dans son magistral essai sur la bêtise : « Toute œuvre qui appartient à la littérature française a pour caractère d’être écrite en français. » C’est qu’il ne connaissait pas encore l’ouvrage que Patrick vient de publier et sur lequel on peut se poser la question de la langue.
L’héroïne en est une certaine Denise, personnage inspiré de la patronne d’un club échangiste parisien... Mais où va-t-il chercher l’inspiration, le petit polisson ? Heureusement que pour les bonnes mœurs, on n’aura pas besoin d’interdire ce monument, il est illisible.

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Et si toutes les sous-maîtresses de nos « clandés » étaient comme madame Denise, les femmes d’œuvre pourraient s’en inspirer. Cette Mère Térésa des bordels a proprement sauvé Patrick Sébastien de la déprime. Avant, il était con, après le bouche à bouche de Madame Denise, il est devenu essentiel, une quintessence qu’il sera difficile d’égaler.
C’est avec Michèle Bernier, la fille du regretté professeur Choron que sa propension naturelle à la vulgarité s’est surpassée en faisant allusion à la rotondité de la dame dans ses rapports de couple avec Bruno Gaccio. Il est comme ça Sébastien, imitateur, présentateur, chanteur, auteur, déconneur, la moindre imperfection physique des autres, excite son génie. Il y voit un sujet de sketch. il tombe dessus, s’en repaît et veut en amuser sa clientèle. C’est un artiste complet de la connerie. Il ne peut pas dire un mot, interrompre ses voisins ou baratiner une salle, sans qu’il n’y ait une intention de faire rire qui fait mouche auprès des imbéciles, des « conquis depuis ses premières gaudrioles», dusse-t-il montrer son slip à pois à une assistance pliée en deux à l’avance.
Il ne peut pas sur le plateau rester cinq minutes sans une « amabilité » qui ne devienne aussitôt vulgaire, sans une allusion à sa carrière, à ses mérites et à la chance que vous avez qu’il soit là, en permanence, pour vous.
Il trouve instantanément génial, un artiste qui l’approche. Non pas qu’il pense vraiment ce qu’il dit, mais parce que « la gloire » de l’autre pourrait rejaillir sur lui.
A la soirée avec Fogiel, combien de fois a-t-il dit qu’il ferait un bon impresario à l’adresse de Victoria Avril qui se jette à cinquante ans dans la chanson ! A cette occasion, on a pu constater aussi l’extrême retenue de Guy Carlier envers le con essentiel. Ce n’est pas la première fois que je trouve cette prudence suspecte, à partir du moment où Carlier a d’habitude la dent dure pour les inconnus et les célébrités douteuses. Si on veut avoir un début d’explication, pour Carlier et Fogiel, on peut se référer à la carrière de ce dernier, quand on sait qu’à ses débuts à 19 ans, c’est Patrick Sébastien qui l’a engagé pour une panouille.
Que les amitiés perdurent, que les ascenseurs se renvoient, l’industrie et les Services publics sont pleins d’histoires de copinage, mais que ces gens essaient de nous prendre pour des imbéciles en faussant notre jugement sur les nullités qu’ils nous présentent, et ce avec les deniers publics, c’est jeter le cochonnet en-dehors du rectangle.
Comme dit si bien le con essentiel « Les boules Quiès sont le walkman du pauvre », les masques aveuglants sont la protection des dormeurs et des téléspectateurs, encore que, si nous voulons échapper au con essentiel, c’est encore plus simple, fermons le poste.
Ce que j’ai fait naturellement.

Commentaires

Bravo ! cela fait du bien. Merci.
Brnd

C’est vrai... Je me demande pourquoi je m’acharne chaque semaine à suivre cette émission ?

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