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Un et un font deux zéros.

Les circonstances actuelles m’obligent à anticiper les articles. De sorte qu’il se peut parfois que deux articles de deux jours différents paraissent quasi simultanément. C’est le cas actuellement. Le lecteur est prié de faire la part des choses et de bien regarder la date de parution. Merci de votre compréhension.

Nous sombrons dans l’infamie des comptes de boutiquier.
Les études que nous poussons sont toutes orientées dans le sens de la rentabilité directe. Nous privilégions les mathématiques et nous abandonnons l’Humanisme pour ce qu’il est : un empêcheur de célébrer en rond les professions qui rapportent.
Ce qui fait qu’aujourd’hui, infiniment plus que chez les Anciens, on ne nous parle plus que de la rigueur mathématique. On n’a jamais fait aussi peu de cas de la célébration de la métaphysique et de l’abstraction.
C’est une double face du monde moderne. D’un côté on exalte les vertus, le sens du devoir, le civisme et d’un autre on n’éduque pas les enfants dans ce sens. Au contraire. On leur dit ; bats-toi, sois un tigre, dans un monde où tu dois faire ta place. On irait presque prétendre que seul le résultat compte et que peu importe les moyens, du moment qu’ils passent à travers des règles sans s’y faire prendre.
Cette double face éclaire l’aspect le plus repoussant d’une démagogie du verbe et l’irrévocable duplicité des « vertueux » luttant contre la chienlit.
La constante apologétique des mathématiques relève de la plaidoirie d’avocat ne croyant pas ce qu’il dit au seul bénéfice d’une méchante cause.
Dans sa fonction « acquittante », il faut pour l’avocat des mathématiques que le monde qui s’élabore soit innocent.
Non. Il ne l’est pas.
Et pour une fois comme en cent, tout le monde à tort ;
Les réussisseurs n’ont pas besoin de se priver.
La jeunesse studieuse sera donc parfaitement mathématique et, ayant oublié la métaphysique se trouvera fort dépourvue de réflexion lorsque viendra le temps des catastrophes.
En vrai, les efforts entrepris ailleurs que pour conforter le camp du concret, sont mal ou ne sont pas payés.

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C’est devenu un crime de réfléchir, d’écrire avec des mots justes dans des situations que l’on décrit avec toute la rigueur d’un esprit libre.
Dans le nouveau travail de la matière moderne, on procède par équivalence, comme la fiction et l’extrapolation, le rêve, la poésie et la critique ne sont pas des matières « sérieuses » voilà toute une partie de la jeunesse dont la vocation n’est pas prise en compte, voilà toute une jeunesse qui s’obligera aux mathématiques et dont le futur désiré inadaptable sera retransformé en un autre destin plus convenable, sinon plus convenu.
Le monde de l’équivalence a remplacé le monde de l’égalité a très bien dit Péguy.
Le monde de l’équivalence est essentiellement un monde où cela revient au même.
On le voit bien dans les emplois proposés. Vous êtes chimistes, mais on a besoin d’un chef de vente en électroménager, vous êtes universitaire donc équivalent et moyennant un léger remodelage de votre cursus, vous vendrez des aspirateurs mieux que personne.
Malheureusement les responsables de cette dérive suivent le fort courant, celui qui conduit vers le monde des affaires intégral. Quand on interroge les responsables, ils avouent leur impuissance avec toujours la même antienne : « Nous ne sommes plus responsables de rien. Nous ne faisons qu’accompagner la tendance. Elle nous conduit à des catastrophes nous en sommes conscients ; mais nous ne pouvons rien y faire. Nous ne démissionnons pas Nous sommes contraints d’agir de la sorte. »
Voilà, la boucle est bouclée. Au contraire d’Elisabeth Guigou et de son désormais célèbre « responsable, mais pas coupable » les mentors de nos enfants, nos illustres du micro facile sont « coupables, mais irresponsables ».
On ne pourra désormais plus que s’attendre au pire.
Une sorte d’illettrisme aux jeux des zéros multiples d’une intelligence de robot éclairera désormais le monde de sa science exacte.
On ne s’étonne déjà plus des balbutiements hors de toute syntaxe de nos parlementaires. Par comparaison avec la sottise qui envahit l’espace, ce seront bientôt les derniers faux-vrais « lettrés » qui disparaîtront sous les chiffres et les mémoires virtuelles de nos décadences futures. Les autres, les anciens, les vrais lettrés seront enterrés depuis longtemps.

Commentaires

Mwouai! On prône le respect des règles et on ne respecte pas les moments de parution de ses articles! Tout fout le camp, je vous dis ;-)

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