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Les insectes suceurs.

Les Totos qui nous courent dessus croient toujours à la puissance que confère la taille d’une entreprise. C’est le galop unanime des grossiums vers le gigantisme.
La société patapouf Nittal ferait bien son déjeuner d’ARCELOR. Mais voilà, ARCELOR ne veut pas. FORTIS se farcirait bien DEXIA, mais DEXIA tient encore à la vie et s’agrippe de ses petites pattes au géranium de mon balcon, alors que DEXIA fait claquer ses mandibules, pour se lasser ensuite et disparaître par le fil, qu’à tout hasard, ce petit monstre avait collé à ma gouttière.
Guy Dollé, le raïs d’ARCELOR, rameute deux mille actionnaires de la boutique, prodigue des mamours et augmente les dividendes. Guy s’accroche à sa planche de salut. C’est la seule, tant il a su dégoûter le Gouvernement wallon par la vacuité de ses promesses et fichu en l’air le moral des travailleurs sérésiens. Mittal Steel Company NV est une société multinationale à capitaux indiens de droit néerlandais. On voit les métissages indispensables des syndicats pour le moindre rendez-vous au sommet.
Tout ce petit monde cherche des alliés et jettent à foison des pépites aux actionnaires. Ceux qui sont tricards dans les forges et les hautes températures, les Totos s’en foutent. Leur nature est de nous sucer le sang. Alors, ça suce, ça madame !...
On est dans l’économie mondiale ou le Welfare, hein ?
Et voilà le gratin de la grosse galette, lui qui croyait aux bienfaits du gigantisme, réduit à prier pour ne pas tomber sous les coups d’un raider !
Le monde des insectes est impitoyable. Celui qui ne va pas assez vite pour bouffer, se fait boulotter vite fait par un plus vorace.
Les chefs d’entreprise vivent dans la crainte et sous la menace. La logique des OPA sauvages menace leurs canapés dorés et la possession des belles secrétaires. Les péroraisons intellectuelles à Berkeley, devant un parterre de blancs becs issus des rondouillards bourgeois du libéralisme avancé, posent la question : faut-il avoir peur du capitalisme sauvage à force d’être blanchi ?
Les augures des temps modernes courent le danger de la tonte, si meurtrière aux totos.
L’OPA-mania, c’est le nouveau sport de Wall Street, histoire de sortir des sentiers battus de l’entreprise familiale qui passe la main dans les cabinets prostiputes avant d’aller à la casse, personnel compris, dans les plans des totos planétaires.
C’est l’Italien qui suffoque sans le gaz français et le Luxembourgeois qui souffre d’un ulcère à force de bouffer le curry. C’est un champ de bataille financier, peu productif, fort dispendieux en hommes et en matériel, une guerre moderne dans laquelle les libéraux belges ne comprennent rien, mais approuvent quand même, comme le sieur Lippens ou notre crack Reynders, tandis que les socialistes, scarabées excrémentiels, digèrent les merdes des autres.

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Voilà les experts, ceux qui savent tout après tout le monde et qui jonglent avec les conclusions. Ils inventent les règles, ne les suivent pas, tandis que nos cuistres du troisième type appliquent toutes les recommandations apprises par cœur dans nos Universités, ces urinoirs décadents où se pissent les calculs des money managers.
Les expressions des journaux sont adéquates. C’est le chevalier blanc qui vole au secours de la belle et saine entreprise convoitée par le Joker qui manipule le cash-flow, avec l’aisance d’un book de bonneteau. Enfin, c’est le gazetier financier qui fait des pipes aux zinzins (Investisseurs institutionnels) à longueur de colonnes.
Le tout financier qui apporte sa moisson de scandales aux USA n’a rien appris à nos charmeurs gouvernementaux. Ils ont tort et ils devraient anticiper sur les raids de plus en plus scabreux qui risquent de décimer les gros machins qui roulent des mécaniques par milliers d’ouvriers et pourraient faire en sorte que la Belgique se retrouve un jour avec le niveau de vie de la Papouasie.
Comment faire ?
Dans le dernier cas de figure Mittal contre ARCELOR, choisir entre la peste et le choléra n’est pas simple, et puis on n’a pas le choix. Verhofstadt ne s’immisce pas. Il croit dur comme fer que le plus riche, c’est le meilleur. Alors que c’est sans doute le plus salaud. On aura beau crier au stand still (trêve) il faudra bien qu’un Toto dévore l’autre.
Et si on commençait à se poser la question de savoir si de grotesques, ces déménagements de puissance ne vont pas aggraver la situation de l’emploi, plutôt que de l’illuminer comme l’arbre de Noël rêvé d’un enculeur de mouches à la Lippens ?
Quand va-t-on enfin se demander pourquoi depuis le XVIIIme siècle et par quelle aberration, a-t-on associé Libéralisme et démocratie ?
Oser aborder le sujet, ce serait enfin le commencement de la sagesse.

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