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Une puce innovante.

Vrai la gueuserie a le drapeau en berne. Les as de la galipette n’ont plus que le choix entre l’usine et l’atelier. En-dehors, il n’y a que la taule.
L’idéal pour le patron, les miches au soleil.
Ce n’est plus la tolérance zéro, mais double zéro.
Enfin, le bourgeois respire. Ça redondance qui n’avait rien à cacher, cachera même plus son ombre quand il ira pisser.
La technologie est prête.
On n’attend que le ministre pour couper le ruban.
Après les discours et le champagne, les petits fours c’est pour nos gueules au-dessus de 180°.
De quoi il parle, l’autre, diront les obèses et les bonards de la machine à décerveler ?
Mais, mes loulous de la puce à identification par fréquence !
C’est un animal qui correspond d’où on veut et à qui on veut, de la valeur d’un demi timbre poste. Cette haute fréquence peut s’introduire partout, même dans le slip de l’infidèle, sans que les espionnés y entravent que dalle.
Le barbare s’appelle RFID (radio frequency identification).
La chose est un ordinateur communicant d’une puissance provisoire à l’ordinateur de ma grand-mère et qui date de 20 ans à peine.
C’est Marc de Fréminville qui le dit. Avec un nom pareil, les barons du système seront rassurés. Car Fréminville rassure d’abord et avant tout les détenteurs de portefeuilles bancaires, les couillons qui croient qu’ils vont devenir bourgeois et les voyous établis honnêtes depuis des réussites dans la démocratie active. Et d’énumérer la traçabilité (mot nouveau contrairement à son emploi ancien) dans tout ce qu’on veut, du livre de bibliothèque, à la soupe au chou des hospices pour vieux avant l’âge, jusqu’à piéger la bague de la main de ma sœur dans la culotte du grenadier.
C’est dire l’intense usage et le retour à la morale par dénonciation électronique !
Les ploucs du pentagone pourraient larguer de ces puces interconnectées sur des zones à risque, de sorte que les héros de l’US Army n’auraient plus qu’à sortir les blindés du garage juste pour anéantir sur renseignements précis les vilains barbus qui font tant de tort à l’Amérique triomphante !
C’est que ça jase, ces mécaniques-là !
Avec eux, on sait tout. Le temps qu’il fera demain et pourquoi, hier, c’était la drache. Ce que les ours polaires mangent le dimanche et pourquoi mon beauf est chômeur depuis 20 ans.
Ces grands auxiliaires de la bourgeoisie paisible peuvent être fixés sur les plaques des voitures, si bien que le radar ne serait plus au coin de la rue, mais embarqué, comme le pépé à l’arrière.

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France Télécom en pète de rire son ceinturon d’accrochage au pylônes : 13 milliards de machines en Europe ont la possibilité de communiquer entre elles.
Fréminville est aux anges, malgré des grincheux qui s’inquiètent de l’usage qu’on pourra faire de ses petits mouchards.
Les grands magasins s’apprêtent à vider tous les vigiles et les inspecteurs en filature de la clientèle, alors qu’une association de consommateurs interpelle la conscience collective « Big brother est peut-être déjà dans votre chariot alimentaire ?».
La complaisance bouffonne du public aidant, il ne manque plus aux dragées Fuca de prendre à bord une puce photographiante pour jauger l’étron bloquant.
Quand tout le monde reconnaîtra tout le monde, il sera inutile de voter, puisqu’on saura à l’avance quel est l’heureux élu du jackpot électoral.
On aura ainsi fait le tour et comme tout ce qui n’est pas permis est défendu, il suffira de nous coller une puce quelque part pour nous punir anticipativement de ce que nous n’avons pas encore fait mais qui ne saurait tarder.
Les bourgeois qui n’ont rien à se reprocher pourront ainsi se voir reprocher leur médiocrité naturelle, leur avarice profonde et l’impudeur de leur opulence… quand les puces électroniques par une sorte de retournement d’opinion fréquent chez ceux qui ne sont pas payés pour, feront du marxisme au lieu du capitalisme.
Mais il sera trop tard pour les arrêter.
Il faudra dire aussi que le capitalisme y aura mis beaucoup du sien par la persévérance avec laquelle il réduit l’effort des uns à ne torcher que le cul des autres.

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