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Aux universités des PS.

Les PS français et belges traversent des turbulences à la fois différentes et parallèles.
A l’Université d’été de La Rochelle, Lionel Jospin vient de péter les plombs. Lui qui a tout raté, y compris l’essentiel, la course à la présidence, qui n’est pas socialiste pour un sou et qui l’a dit avec tellement de conviction lors de son investiture de 2002 que tout le ponde en a été convaincu, voilà qu’il donne des leçons aux candidats à la candidature ! A quel titre ? A celui de son « expérience » de ratage complet ?… Enfin, à part Ségolène Royal qui reste souriante (son meilleur argument) les autres fulminent, s’inquiètent, s’observent, se positionnent. Résultat sous des dehors amusés (Lang), d’économistes rigoureux (Strauss-kahn) ou professoral (Fabius), on s’aperçoit de deux choses, la première qu’ils ont vieilli et la seconde qu’une grande inquiétude les anime.
Quant aux candidats incertains, Lionel, on l’a vu tel qu’en lui-même et Hollande, rondouillard et les yeux écarquillés en public et probablement le même dans le lit à côté de Ségolène. Si bien qu’on ne pourrait imaginer sa candidature que comme une tactique commune avec madame Royal. Monsieur ferait diversion.
On ne voit pas bien en cas du triomphe de la dame, comment les autres candidats pourraient s’y rallier sans manger leur chapeau.
Quant au socialisme belge, il attend le vent dans une mer d’huile, mais qui cache des récifs et des hauts fonds du côté de Liège et Charleroi. Dans un discours prononcé à l'occasion de la clôture des Universités d'été du PS, Elio Di Rupo a reproché au MR son "manque de loyauté". "Je souhaite savoir si le MR est toujours dans le gouvernement (...) On ne peut pas continuer comme ça", s’est-il exclamé.
Laissons de côté la stérilité d’un discours destiné à dire quelque chose et reprocher aux autres, par manque d’idées, ce qu’il pourrait reprocher à soi-même. Ce qui était à la fois amusant et inquiétant, c’est l’homme, son enthousiasme feint, sa façon de résumer ce que le parterre de ministres et de hauts responsables pensent, c'est-à-dire rien !... et dans les moments où il convenait de hausser le ton en parlant du MR, cette petite voix de fausset, si féminine dans l’aigu qu’elle faisait penser à Gérard Jugnot dan un film récemment passé à la télévision « papy fait de la résistance » avec le même timbre de voix lorsqu’il tempête, fulmine, à la différence que l’acteur était volontairement ridicule.
Il y a de ces petits détails dont on ne se relève pas, Di Rupo devrait le savoir.
Quant au dossier des prisons, même si le scandale émane d’un centre fermé (drôlement ouvert en l’occurrence), on n’y est pas si mal que cela puisqu’on y laisse des assassins présumés assister à des matchs de foot,
Pour revenir à la loyauté, Di Rupo et ses ministres sont plus loyaux que les autres au pacte libéral du gouvernement. C’est bon à savoir.
A quand la fusion ?
Ainsi, Di Rupo comme Maingain et Deprez pourrait épouser toutes les formes de loyauté à domicile, dans un même local.
Il est vrai qu’on sent chez lui un goût pour la chose chrétienne, qui passerait avant son amour de la société libérale. Alors son mysticisme prendrait le pas sur son libéralisme. La fusion avec Dieu, évidemment c’est autre chose !... Vaste mission, doux rêve !...
L’Utopia belge serait une sorte d’intégrisme socialo-libéral et divin. Evidemment, si Di Rupo peut mettre Dieu dans sa manche, on se demande qui aurait pu lui résister aux Universités d’été, le concierge, peut-être ?

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Quant aux rodomontades récentes du ministre-président flamand Yves Leterme, Di Rupo a battu le tambour de 1830 pour lancer un appel aux forces vives du nord et du sud du pays afin de réfléchir sur "ce que ce qui nous unit ». Ce qui nous unit le plus, c’est la pluie qui chausse la Flandre de bottes en caoutchouc. Les perspectives de la montée générale des eaux, rappellent à Yves Leterme que les points culminants se trouvent en Wallonie et qu’il ferait bien de s’en souvenir. Mais, évidemment, Di Rupo est trop passéiste et attaché au mythe de la Muette de Portici, pour savoir que l’avenir est « à la porte d’ici ».
En résumé, le PS franco-belge bat le beurre. N’est plus socialiste qu’olivier Besancenot qui n’est ni du PS, ni belge, mais dont les idées sont proprement sociales, justes et filles du vrai socialisme.
C’est ainsi. C’est lamentable. Qu’est-ce que vous voulez ? A force de tirer les gens vers le bas, les deux PS nous ont rendu médiocres.
C’est la raison pour laquelle il faut s’attendre à ce que la nullité recueille une fois de plus le maximum de voix.

Commentaires

Toute démocratie est par essence une médiocratie.Pourquoi dés lors s'étonner et s'indigner de ce qui est dans la logique des choses? On nous dira que c'est le moins mauvais des systèmes (Churchill). Il en va ainsi de toutes les paroles historiques: elles sont à ce point figées et "naphtalinées" qu'on ne prend plus la peine de vérifier leur pertinence.Il en va de même pour l'égalité entre les hommes. Pure fiction juridique! A-t-on jamais vu des hommes égaux sur le plan du potentiel physique ou intellectuel? On se croit obligé, en démocratie, de jeter des perles aux pourceaux pour les amadouer et les convaincre de "bien voter"!
Ton persiflage sur le PS marque une déception.Peut-être es-tu trop exigeant? Ou peut-être avais-tu placé trop d'espoir dans une construction humaine? La déception est alors à la mesure de tes espérances déraisonnables.Pour ma part, j'ai toujours voté PS et pourtant les raisons de désespérer sont innombrables...!
La seule vraie voie pour en sortir, c'est de miser sur l'éducation, la culture, la connaissance, la recherche...(la solidarité en découle comme produit naturel d'une culture bien digérée, il n'est pas nécessaire de la mettre en avant)!C'est la culture et l'éducation qui font le sel de la vie. On s'en rend toujours compte après. Mais pour y arriver, il faut valoriser l'effort. Pour le bien de la communauté, réintroduisons donc le martinet. C'est pour votre bien, mon enfant...!

Je ne reproche qu'une chose au PS, c'est qu'il n'est plus socialiste. Ce qui me permet de le confondre avec la droite dans une même réprobation.

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