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Plafonneur liftingueur.

On le savait sans que cela produise autre chose que des haussements d’épaule, toutes les stars, aux irréprochables silhouettes, aux seins parfaits, aux lèvres comme des ventouses de WC, c’est du bidon, du toc, de la tromperie sur la marchandise. C’est à coup de dollars qu’elles se fabriquent une « magazine attitude ».
Autrement dit, si la laideur est gratuite, la beauté a un prix et il est gratiné.
Reste à savoir ce qu’est la laideur et ce qu’est la beauté ?
Parfois certaines imperfections ont du charme.
On a vu des beautés aidées par la chirurgie esthétique, se racornir par des tirages de peau accélérés et devenir en quelques mois des espèces de momie égyptienne.
Je ne citerai pas des noms ; mais, certaines « vieilles » de l’écran auraient mieux réussi leur fin de parcours en ne se faisant pas retendre comme la peau d’un tambour.
Le cinéma au contraire du théâtre, par le jeu du gros plan est parfois cruel. Les maquilleurs ont beau replâtré les visages, rien n’y fait, on devine les craquelures. Au théâtre, la distance est invariable et la convention est telle qu’on y a vu des jeunes premières de cinquante ans, sans que cela suscite le rire.
Quand le décor est naturel et que la star doit courir pieds nus à la frange des vagues vers son amant de tournage, à la voir avec toutes ses peintures de guerre, la vaste poitrine tressautante et les fanons sous les bras, embrasser à pleine bouche un jeune premier qui pourrait être son petit fils, on est pliés en quatre.
Mais nous sommes dans le domaine de l’illusion. Celles qui passaient pour un bon coup un quart de siècle avant, ne résistent pas à la tentation une dernière fois de tourner dans la catégorie nymphette. Alors, botox, implants, chirurgie sont les charges de cavalerie qu’elles entreprennent pour nous montrer une dernière fois leurs seins qui jaillissent des bonnets 95 C, leur visage soudain rajeunit dont la bouche avale la langue du partenaire, comme l’avaloir les papiers gras.
Elles n’hésitent pas à se nouer l’estomac, à maigrir à force de produits et, résultat, la sveltesse artificielle les font apparaître squelettiques. Au premier relâchement, c’est le ventre qui reprend ses droits.
Et c’est le drame.
L’embonpoint fait disparaître les rides, tandis que la maigreur creuse des sillons profonds sur des visages émaciés.
Un journal de Bruxelles s’est amusé à dresser la liste de ces impératrices de charme qui se sont fait retoucher le portrait. Peine perdue. Plus simple aurait été de dresser la liste des courageuses qui s’acceptent telles qu’elles sont, elle eût été plus courte. Dans le fond, ce sont elles qui vieillissent mieux et qui occupent les emplois adaptés à leur âge véritable.

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La beauté exposée est affaire de mode.
Voilà dix ans, le grand chic, la spécialité parisienne était la lèvre pulpeuse. Moralité, il y eut une compétition et la championne que tout le monde connaît et que je ne nommerai pas, promena pendant dix films une bouche de canard, à faire gerber le bellâtre chargé de lui donner la réplique.
Puis, le nec fut le botox. Des ravagées comme Mars par ses canaux, à coup de botox, ont réduit leurs sillons et comblé quelques ravines. Sauf que ce produit n’a pas d’effets à long terme et que l’opération, qui n’est pas sans danger, doit être répétée régulièrement.
Tout ça pourquoi ? Pour dire au temps, ce bourreau implacable : « encore un moment, s’il vous plaît ? »
Il y a une sorte de justice immanente à la gloire des ménagères de cinquante ans, c’est qu’elles sont aujourd’hui bien plus jolies que certaines stars du même âge qui ne ressemblent plus, que de loin, à l’image qu’elles s’entêtent à donner aux journaux. Parce que, oh ! miracle, à force d’une vie régulière, on peut très bien se passer de tous ces produits que l’on se met partout, de ces manipulations d’ajouts et d’extractions, de ces cures et ces séances de jouvence.
C’est un peu la revanche des unes à l’excès de richesse des autres. Une façon de se moquer du diktat imbécile des magazines féminins qui veulent faire de leurs lectrices des esclaves d’une silhouette impossible à moins d’être anorexiques.
Si ces dames à l’écran veulent conserver leurs robes de jeune fille jusqu’à passer la soixantaine, ça les regarde. Mais, qu’elles ne fassent illusion qu’à elles-mêmes, c’est ce que l’on constate tous les jours..

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