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Chantal, Robert, Fernand et les autres.

-Si ton meilleur ami voyait ta femme aller à l'hôtel avec un type, te le dirait-il ?
-Ecoute Robert, on en a déjà parlé. Je ne suis pas marié.
-Moi, si.
-Chantal et toi, ça fait combien de temps que vous êtes ensemble ?
-Sept ans.
-Eh bien, tu vois…
-Je vois quoi ?
-Vous êtes comme les deux doigts de la main.
-Ne m’avais-tu pas dit que tu ne dirais rien, si tu voyais quelque chose ?
-Je me tairais.
-Pourquoi ?
-Parce que je n’ai pas à m’immiscer dans les ménages.
-De sorte que tu ne me le dirais pas ?
-On peut se tromper aussi. Admettons que je voie Chantal entrer dans un hôtel avec un type…
-Tu l’as vue, hein ? Tu l’as vue ?
-Elle pourrait y exercer son métier. Travailler pour l’Horeca. Tiens, je connais un représentant en produit de salle de bain. Il lui arrive d’entrer dans un hôtel en même temps qu’une cliente. Tu sais combien il y a de salles de bain par hôtel à Liège ?
-Chantal est avocate. Je ne vois pas ce qu’elle ferait dans un hôtel avec un type.
- T’ai-je dit le contraire ?
-Non. A quoi cela sert-il, puisque tu ne me le dirais pas.
-Alors te voilà rassuré ?
-Rassuré parce que tu ne me dirais rien ? Je me demande si tu ne te tais pas exprès, pour augmenter mes soupçons.
-Pourquoi tu sais quelque chose ?
-Elle m’a dit au début que son patron lui tournait autour. C’était du temps où elle était stagiaire.
-Et alors, il y a longtemps.
-Oui. Mais, depuis elle ne me parle plus de rien. C’est comme si ce type n’existait plus.
-Elle l’a remis définitivement à sa place. Plains-t-en !
-Sans m’en parler ?
-Une femme n’a pas besoin de son mari pour régler ses sortes d’affaires.
-Alors, tu ne sais rien ?
-Rien !
-Et si tu savais seulement une petite chose, tu me le dirais ?

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-Ah ! on recommence le débat ! Non. Par principe, je ne dirais rien. Quand tu as trompé Chantal, lui ai-je jamais dit quoi que ce soit ?
-C’était un revenez-y de jeunesse d’un seul après-midi.
-N’empêche que tu as tenu à me le dire.
-Oui, puisque tu m’avais rencontré avec la dame.
-Tu n’avais pas besoin de t’expliquer. Je ne te demandais rien.
-Je n’étais pas certain que la solidarité masculine jouerait, puisque tu es aussi un ami de Chantal.
-Tu devrais savoir qu’entre hommes, on garde le secret…
-Bref, si Chantal me trompait tu me le dirais.
-Mille fois non. Tu es obstiné, toi alors.
-Tu n’es pas comme moi. Par amitié pour toi et par solidarité de sexe, je te le dirais.
-Tu veux me faire devenir enragé. Puisque je te dis que je n’ai personne.
-On dit ça…
-Robert, as-tu quelque chose qui te chiffonne à propos de Chantal ?
-Non. je n’ai qu’un vague soupçon. Toi qui la connais, peux-tu me dire…
-Mais qu’avez-vous ? Vous m’emmerdez ! Toi qui me demande si elle a quelqu’un et elle qui me demande si j’ai quelqu’un…
-Comment ça ?
-J’ai voulu dire, que c’est agaçant de toujours répondre la même chose…
-Non Fernand. Tu as dit que Chantal te soupçonnait d’avoir quelqu’un !
-Qu’est-ce que tu vas chercher là ! Tu m’agaces et me fais dire n’importe quoi.
-Ainsi, elle te voit. Elle te fait des reproches. C’est nouveau, ça…
-On s’est vu par hasard. Elle sortait de son étude. On a bavardé. Elle m’a questionné à propos de toi…
-Tu me prends pour un con. Elle t’a reproché d’avoir quelqu’un. C’est un comble ça…
-Elle a voulu dire que je devrais chercher une personne et que ce n’était pas normal que je n’aie personne…
-Tu as dit le contraire ! Si je m’attendais. C’est clair. Elle t’a fait une scène. Elle me trompe avec toi ! Hier soir encore on plaisantait et elle disait que si tu ne trouvais personne, c’est parce que t’es moche ! Et je l’ai crue, la garce…

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Si non e vero, e bene trovato!

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