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Isabelle Durant, Schtroumpfette chez Clairfayt.

Il faudra bien que les Ecolos, après le coup d’Isabelle Durant à Schaerbeek, s’expliquent.
On ne peut pas prétendre à une politique de gauche et tromper les électeurs en choisissant la droite.
C’est ce qui se passe, avec l’actuelle présidente des Ecolos.
Je n’ai jamais eu beaucoup de sympathie pour la gauche caviar dont Laurette Onkelinx est un bel exemple. Mais elle a raison lorsque dans la soirée d’hier – après avoir bu du petit lait en s’y croyant déjà – elle s’est dite déçue (c’est un faible mot) de l’attitude d’Isabelle Durant rompant un accord avec le PS et le CDh afin de poursuivre une collaboration avec le MR.
Ce n’est pas parce que Ecolo avait déjà collaboré avec Clairfayt à Schaerbeek qu’il fallait poursuivre, alors qu’il existait une opportunité de diriger la commune avec la gauche. Avant les élections communales de dimanche 9 octobre, cela s’expliquait par le modeste score du PS. Du fait de son bon score, il n’y avait pas à faire la fine bouche.
Je suis de ceux qui croient qu’il faut un minimum de respect de la parole donnée en politique, ne serait-ce que pour ceux qui ont voté pour un parti et pour une ligne politique de gauche !.
Si dès le lendemain on fait le contraire de ce pourquoi les gens ont voté, il n’y a plus qu’à replier les cartes et les projets et s’en foutre, en attendant le déluge.
Tout le monde savait qu’Ecolo est un parti mouvant, avec des idées farfelues parfois, fragile par ses structures et ses personnalités ; mais, beaucoup croyaient que c’était un péché de jeunesse qui le rendait d’autant sympathique que les autres partis sont encaqués dans une politique laxiste à la merci de ce que le système capitaliste veut bien leur concéder.
Bien sûr, on a assisté à la résistible ascension de Laurette à Schaerbeek avec le sentiment que son appétit de pouvoir était insatiable. Clairfayt n’a pas tort lorsqu’il accuse la dame de soumettre Schaerbeek à son plan de carrière et qu’il stigmatise la construction en cours par la ministre d’une maison à Lasne, alors qu’elle se contentera d’être locataire à Schaerbeek.
L’Olivier, malgré les ricanements d’Ecolo et du Cdh, s’imposait depuis les déclarations de principe d’appartenance à la gauche d’Ecolo.
Il faudra donc que Durant sorte d’autres arguments que ceux dans lesquels elle se cantonne et qui gênent toute la direction d’Ecolo.
Au-delà d’une certaine rivalité de femme, Elue sénatrice en 2003, Isabelle se positionne comme candidate bourgmestre à Schaerbeek, mais n’est-ce pas autre chose qui fait que la mécanique a coincé ?
Quelque chose qu’elle ne dira pas et que pourtant tout le monde a encore en mémoire.
Elle fut en son temps, vice-premier ministre de l’actuel gouvernement et ministre de la mobilité et des transports. On se souvient qu’elle fut « sortie » de l’équipe sur le problème des transports aériens et des fréquences de passages des avions au-dessus de certaines zones de Bruxelles.

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Par hasard, Laurette Onkelinx était bien placée pour ramasser ses dépouilles et poursuivre l’habituelle soumission aux ukases flamands en la matière.
C’est donc profondément blessée que Durant s’était retirée de la formation, avec l’impression d’avoir reçu le coup de pied de l’âne de la socialiste.
Bien que la suite lui ait donné raison (un récent jugement du tribunal de Bruxelles vient de le confirmer), Isabelle Durant en garda une certaine rancœur.
Est-ce une vengeance, ce retournement ? Nous ne le saurons jamais de sa bouche.
Si c’est cela, Isabelle Durant a commis une lourde faute politique qu’elle pourrait payer cher, à commencer par le désaveu du parti Ecolo, sinon, ce qui serait encore pire, le désaveu inexprimé des militants exaspérés que le parti ne pipe mots ou que Javaux nous sorte de pauvres raisons.
Tout le monde sait que le monde politique est un monde sauvage où tous les coups sont permis. Tout se règle donc, à la longue, mais sans sortir les couteaux et se faire prendre en flagrant délit.
Comment Isabelle Durant pourra-t-elle reparler un jour de loyauté ? Qui va encore croire à la parole donnée de cette parlementaire, au demeurant sympathique sur bien des facettes de sa personnalité ?
Dans cette lamentable affaire de Schaerbeek, peut-être que son haut-le-cœur vis-à-vis d’une candidate peu scrupuleuse et parachutée en plus, a été plus fort que la politique suivie de son parti. Elle devrait savoir que cela, les électeurs ne le comprennent pas, sauf ceux qui sont, comme elle, entraînés dans des actions par des haines inextinguibles et irraisonnées.
C’est dommage. Personnellement, je trouvais ce parti bricolé beaucoup plus apte à poursuivre une politique de gauche que le PS.
Il faudra bien en rabattre et constater que la gauche est bel et bien inexistante en Belgique.

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