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Tous coperniqués !

On nous amuse avec les affaires à répétition du PS. On dit : qui vole un œuf, vole un bœuf. Mais il faut parer au plus pressé. On oublie que ceux qui ont débuté par voler un œuf, ont pris du galon depuis et maintenant volent un bœuf à notre barbe sans que nous ne pipions mot.
Que dis-je un bœuf ! C’est un cheptel qui nous passe sous le nez, comme dans les vieux westerns américains où le brave John Wayne se faisait rouler par son chef de troupeau jusqu’au jour où il découvrait que son intendant respecté était recherché par le shérif pour meurtre.
Nous n’en sommes pas encore là et nous nous contentons de ricaner au lynchage de quelques vieux cow-boys de série B à Charleroi et à Namur qui pourraient plaider l’innocence si on comparait leurs menus larcins et tripotages aux grands voyous qui nous gouvernent..
De quoi s’agit-il ? Mais des largesses que les grands commis de l’Etat se sont votées et qui coûtent des dizaines et peut-être même des centaines d’euros à chaque pensionné, chaque malade et chaque chômeur, pas grand-chose pour le beau monde, juste de quoi ne pas trop cauchemarder à la fin du mois pour les autres, ce que la chienlit magistrale ne comprend pas, évidemment.
Non. Mille fois non, les grands voleurs ne sont ni à Namur, ni à Charleroi, mais à Bruxelles vautrés dans les cabinets ministériels, le prenant de haut, ainsi que dans l’hémicycle sacré là où l’intérêt collectif devrait primer sur tous les autres.
Il s’agit de la prime Copernic, cette filouterie qui consiste à aligner les pécules et rémunérations spéciales des parlementaires et fonctionnaires sur la fiction d’un secteur privé richissime, ce qui est le cas pour les patrons, mais loin de l’être pour les personnels.
A tout seigneur tout honneur, les parlementaires avaient résolu leur problème en s'octroyant eux-mêmes un double pécule de vacances de 5.300 euros. Il faut souligner l’admirable d’un système qui permet de s’allouer des revenus sur une version personnelle du coût de la vie, sans l’aval des électeurs. On comprend que les filous-boys défendent leur démocratie comme la prunelle de leurs yeux.
Quant à nous pauvres poires… tiens, nous sommes trop bêtes.
Mais l’histoire ne s’arrête pas là.
Le personnel civil de la police bénéficie déjà de la prime Copernic. Celle-ci alloue au personnel de la fonction publique une prime de congés payés équivalente à 92 % du douzième du traitement annuel. Depuis 2002, les policiers « opérationnels » se voient refuser le paiement de cette prime, au motif qu'ils feraient partie des « corps spéciaux de l'Etat ». Bernard Jeusette, secrétaire général adjoint du Syndicat de la police, considère que « rien ne justifie d'exclure de la prime Copernic les membres de la police intégrée, dès lors que ceux-ci sont fonctionnaires de l'Etat fédéral ».
Et ils ont raison les bougres.
Le deux poids, deux mesures, n’a jamais été que pour nos petites gueules militantes, énamourées, radieuses et clapotantes dans la merde d’un système réclamés à grands cris par nous tous, centristes enculés bien profonds, joyeux et fiers de l’être, dans la kermesse socialo-libérale.

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Chambre et Sénat, militaires, Sûreté de l'Etat et magistrats se sont déjà légalement servis. Ces derniers (2.300 au total) avaient contraint l'Etat à leur verser la prime et les arriérés dus, ce qui avait entraîné pour le budget de l'Etat un débours de près de 25 millions d'euros. Par tête de pipe (+ de 10.869 €), c’était se tailler un bon steak sur la bête (nous).
Aujourd’hui 1.500 policiers, partis en éclaireurs, réclament la même soupe copernicienne. Si cette action aboutit, le ministère de l'Intérieur pourrait se voir condamner à payer une somme colossale à ses 32.000 policiers : jusqu'à 350 millions d'euros, selon une estimation du sénateur CDH Christian Brotcorne, qui ne l’a ramenait pas le jour où il a reçu son chèque copernic, entre parenthèse.
Voilà où l’appétit de nos grands démocrates nous a conduit : au bord d’un nouveau gouffre budgétaire. Le comble, c’est qu’en bonne justice, on ne peut pas refuser aux flics l’accès à la mangeoire quand les hauts fonctionnaires et les parlementaires en croquent tout à fait légalement.
C’est un nouveau séisme budgétaire qui menace Verhofstadt et ses grands professionnels des ministères.
Discrimination injustifiée à l’encontre des poulets, sans doute, mais la discrimination la plus flagrante et la plus honteuse n’est-elle pas dans la fiscalisation abusive des petits revenus et des petites pensions pour qui Copernic ne dit pas grand-chose, en-dehors de la facture !
Les montants astronomiques réclamés n'ont pas été budgétés, bien entendu. Reynders s’est contenté de nous coperniquer pour son compte personnel et les autres illustres du Royaume. Si les policiers obtiennent gain de cause, le gouvernement devra passer de nouvelles nuits blanches à trouver l'argent dans les poches des petits contribuables.
Quand je vous disais que la Commune de Charleroi était gérée par des saints laïcs ! Je propose que le gouvernement fédéral soit dirigé par les échevins de Charleroi qui ont fauté.
On serait moins volés !

Commentaires

Richard,
Depuis l'ouverture de ton blog les rapports ont changé... Et pas dans le bon sens... Ce n'est plus 10% de salauds... Mais encore un peu moins évidemment... Et inversemment un peu plus d'imbeciles... Aïe!
Pauvre de nous!!!
Serait-il utopique que de le croire : ce chiffre pourrait baisser tant qu'il égalerait ZERO..?

Diable ! Dans un sens, c'est réconfortant. Nous, les imbéciles, serions en augmentation ?
100 % d'imbéciles, il n'y aurait plus de dirigeants !
Ce serait l'anarchie... on aurait enfin l'Etat qu'on mérite.
Merci à toi d'y avoir pensé.

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