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Oh ! les beaux débats…

Après les législatives, ça ne va pas traîner. Nos gugusses aux palabres s’asticoteront et se monteront le bourrichon pour les arrangements proportionnels sur des balances de pharmacien..
Oh que ça va être serré !
On se doute avec les revendications flamandes en avalanche, les airs effarouchés d’un Di Rupo, qui fait de plus en plus vieille fille, et les mines stupéfaites d’un Reynders, bourgmestre de Liège empêché à cause du ratage des élections communales.
Oh les beaux débats !
Les compromis de compromis de nos machiavels sortiront-ils le roi, la loi du pétrin flamandicide ?
Il n’y a pas de raison quand on commence à brader, de ne pas brader ce qui reste.
Mais la sécu ? Comment on va brader la sécu, sans foutre une pagaille noire ?
Retirer l’épine du pied de Leterme quand on va aborder le chômage sera difficile. Les Flamands sont convaincus que les Wallons se la coulent douce avec leur oseille.
Rien ne pourrait les détromper. Pourtant, s’il y a plus de chômeurs en Wallonie et pour cause, puisqu’il y a moins d’emplois, il y a plus de prépensionnés en Flandre et le prépensionné coûte cher. C’est un chômeur « de luxe ».
Quoique désastreux pour l’humanité dont on devrait faire preuve à l’égard des largués du système, les inspecteurs fédéraux du chômage raient à tour de bras et appliquent les mêmes règles de l’Escaut à la Semois.
Si les Flamands n’en démordent pas et que les liens se relâchent au point d’indemniser de différentes manières les sans travail, comment fera-t-on pour établir des conventions collectives, avec l’éclatement des interlocuteurs en zones linguistiques ? Par exemple une entreprise bruxelloise qui aurait un personnel recruté dans les trois Régions avec trois régimes différents, les personnels toucheront-ils des salaires différents et en cas de chômage partiel des indemnités particulières aux Régions habitées ?
Et les entreprises qui ont des sièges dans les trois Régions, comme Carrefour, Makro, Delhaize, de quelle manière vont-ils établir leur comptabilité ?
Plus on avance dans cette perspective, plus c’est un cauchemar. Parce qu’il n’y a pas que le chômage. Il y a les soins de santé, les taux de cotisations des mutuelles, des honoraires planchers, tout enfin va devenir inextricable.

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Le danger de cette dérive, c’est d’en arriver à la conclusion que pour que cela soit possible, il faudrait tout privatiser, comme en Amérique, même les indemnités de maladie et de chômage, surtout celles-là ! D’où une dérive possible à droite et une irréversible tendance à casser partout le sens de la solidarité, même plus nationale, mais individuelle.
Les assurances « tous risques » à l’américaine ont sombré dans un profond fiasco en Angleterre, copiant les mauvaises habitudes d’outre Atlantique. 90 milliards d’euros de déficit et des dizaines de milliers de pensionnés britanniques vivant en-dessous du seuil de pauvreté, est-ce cela la solution miracle « à la Flamande » d’une régionalisation radicale de la sécurité sociale ?
Il y aurait une telle pagaille dans les prix, ne serait-ce qu’au niveau de la consultation en médecine, avec des tarifs de remboursement différents qu’à moins pour les Flamands d’interdire aux Wallons de venir se faire soigner chez eux et à leurs compatriotes d’en faire autant en Wallonie, plus personne n’y retrouverait ses petits.
On voit bien que, malgré l’article qui a été écrit sur ce site qui portait sur la fatale diversité latine et germanique pour le divorce inéluctable, la théorie inverse qui consiste à dire « c’est impossible que nous nous séparions, ne serait-ce que pour des raisons techniques » reste fort argumentée et, par conséquent, fort probable.
Comme lever de rideau en 2007, c’est déjà pas mal, puisqu’on devra penser à ces choses avant et après avoir voté dans quelques mois, c’est-à-dire pour demain.
Dire qu’on n’en a rien à cirer et que de toutes manières nous n’avons pas le moindre pouvoir afin d’infléchir les choses dans le sens qui nous convient le mieux, c’est vrai. Mais tourner le dos à la merde que nos politiciens ont créée, alors que nous paierons toujours la facture de leurs conneries, ce n’est pas exactement ce qui nous convient non plus.
Beaux débuts pour 2007 et comme diraient nos amuseurs cathodiques « avant la situation était difficile et préoccupante, aujourd’hui, elle est catastrophique, mais ce n’est pas grave. »

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