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Des insectes et des hommes

Nous croyons pouvoir naviguer à notre aise dans une Société que nos grands-parents ont largement contribuée à créer et que nous sommes en train de peaufiner à l’aise. Une Société démocratique, c’est-à-dire, façonnée par le plus grand nombre, pour le plus grand nombre.
C’est en principe une association heureuse d’individus pleinement conscients que cette forme de construction sociale les rendra heureux.
Si c’est cela l’objectif, un rapide bilan de la situation nous démontre instantanément le contraire.
La robotisation des individus au travail par l’économie à flux tendus pour le prix le plus compétitif est un désastre pour l’ensemble de l’humanité. Cela met non seulement la santé des personnels en cause, mais réduit à la misère une frange de la population grandissante, qualifiée à tort de marginale, de sans logis, d’assistés sociaux, de personnes âgées sans moyens, de telle sorte que la paupérisation grandit.
Les populations sont les victimes du rendement sous la contrainte, au seul avantage d’un parasitisme légal amplifié des dernières métamorphoses du capitalisme que dénonce l’altermondialisme.
Le parasitisme est une association étroite entre deux situations, un peu comme certains insectes dans la nature. Le parasite, jouit de tous les avantages de la communauté, tandis que son hôte doit en supporter les inconvénients.
Très répandu dans le monde animal, le parasitisme n’en est pas moins devenu la règle chez l’homo sapiens, vérifiant par là que notre état animal est identique au reste des êtres vivant sur cette planète.
Le parasitisme joue chez l’homme un rôle d’autant plus important, qu’il retentit directement sur des ensembles, plutôt que sur la relation du maître au valet.
Toutes les activités humaines sont, en effet, parasitées. La multiplication des formes du parasitisme va entraîner – si elle n’entraîne déjà – des catastrophes. Nous en ressentons les effets, au niveau de l’écologie.
L’observation sociale nous apprend – comme dans le règne animal – qu’il y a trois manières d’être parasite et de vivre aux dépens de son hôte.

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La première consiste à s’installer dans son logement et à profiter de son travail et de ses provisions. C’est la notion de profit de l’actionnariat qui en veut toujours plus. Illustrée à petite échelle sur le terrain, c’est le cas des propriétaires suceurs qui installent leurs victimes dans des galetas et qu’ils exploitent, tapis à proximité ; politiquement, ce sont les expulsions des peuples vaincus dont les vainqueurs occupent les biens. L’appropriation par Israël des biens des Palestiniens expulsés après 1963 est un bel exemple de parasitisme politiquement correct. Le coucou ne fait pas mieux.
La deuxième est d’exploiter directement le corps de la victime. Le parasitisme de la deuxième catégorie compte des exemples dans la manière dont la victime s’épuise à des besognes abrutissantes et mal rétribuées. La prostitution en fait partie.
Les monstrueux hangars sans fenêtres des zonings industriels, avec une seule porte afin de mieux surveiller entrée et sortie, sont des entrailles dont la fécondité dépend d’une activité d’esclaves où luttent pour la survie les parasités assaillis par des parasites, eux-mêmes victimes d’un parasite mieux armés et ainsi de suite.
Enfin la dernière manière est d’être parasite interne. Pénétrer dans le corps de l’autre y dévorer tout son suc et le laisser après consommation telle une enveloppe vide.
Le parasite vendeur de drogue entre dans cette catégorie par marchandise interposée. Les maquereaux pourraient à la fois faire partie de la catégorie 2 et de la catégorie 3.
Dans la nature, une chenille zygène sert de nourriture à des larves d’apantélès, hyménoptères parasites. Les larves sortant du corps épuisé mais encore vivant de leur nourrice, filent chacune un cocon ovoïde près de la chenille. Un autre hyménoptère parasite plus petit, introduit ses œufs dans le cocon d’apantélès. C’est un parasite de parasite, ou hyperparasite !
La société humaine fourmille de parasites de parasites !
Littéralement grignoté de l’intérieur, le parasité meurt après service. Visités par la silicose, ainsi mouraient jadis les mineurs vers la cinquantaine.
C’est tout à fait récent que certaines formes de parasitisme capitaliste soient interdites et réprimées dans nos Sociétés.
Mais, est-ce un progrès moral ? Ou bien, comme les hyménoptères, laisse-t-on le parasité en vie, parce que mort, non seulement il ne produit plus, mais son agonie, parfois lente, entraîne trop de dépense pour une survie désormais improductive ?

Commentaires

D'accord sur le constat mais quelles conclusions pouvons-nous en tirer?
Si le parasitisme est un comportement animal instinctif auquel nous n'échappons pas, nous ne pouvons pas établir une distinction entre nous et la masse des autres qui seraient les parasites (c'est d'ailleurs ce que tu fais remarquer implicitement).
Je suis donc aussi un parasite, notamment quand j'achète au Carrefour une chemise à 5 euros (0,5 de matières premières, 0,5 pour la petite esclave, 1 pour son patron, 1,5 pour les différents intermédiaires et 1,5 pour Carrefour qui se révèle in fine le plus gros bénéficiaire).
Posons-nous plutôt la question de savoir ce que nous pouvons faire individuellement pour avoir un comportement plus éthique sans attendre que les autres (les politiciens, les capitalistes, les maquereaux,...) veuillent bien changer d'abord leur comportement.
J'ai assisté hier à un exposé sur le réchauffement climatique réalisé par des personnes qui prônent la constitution de petits groupes de "simplicité volontaire" au sein desquels les participants s'encouragent à changer petit à petit et sans culpabilisation leurs comportements quotidiens. Je trouve cela positif et je crois beaucoup à la vertu de l'exemple et à l'efficacité de petites cellules qui finissent par entraîner un effet "boule de neige".
Mais la vraie question est: "Est-ce que je veux vraiment changer mon comportement? Au fond, je ne suis pas si mal, que mes successeurs se démerdent...".

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