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La pauvreté aux Etats-Unis.

Quand je pense que nous courons après le modèle américain… que Reynders a bâti sa carrière chez les bourges sur l’ « american way of live », nous voilà beau…
Encore dix ans braillait « La Meuse » au temps où c’était encore un journal « …et nous atteindrons le niveau de vie des Américains. »
Catastrophe ! L’Amérique n’est plus ce qu’elle était et Reynders ferait bien de se recoucher, son Tintin n’était pas rembourré de dollars, mais seulement de son.
Le fossé entre les riches et les pauvres aux Etats-Unis est de plus en plus large et le nombre de personnes ayant basculé dans l'extrême pauvreté n'a jamais été aussi élevé depuis 30 ans, dixit une étude américaine récente.
Près de 16 millions d'Américains vivent dans "une pauvreté profonde et sévère", soit un revenu de moins de 9.903 dollars (7.540 euros) par an pour une famille de quatre personnes, dont deux enfants, indique une étude basée sur le dernier recensement américain datant de 2005, citée par McClatchy Newspapers analysis.
Les économistes avaient noyé le poisson avec la notion de pauvreté
Selon eux, on est pauvre avec des revenus annuels inférieurs à 19 300 dollars (environ 100.000 FF ou 15.000 euros) pour une famille de 4 personnes et en dessous de 9 645 dollars pour un célibataire.
Ici, il s’agit bien d’une extrême pauvreté avec 7.540 euros l’an pour 4 personnes ! Si 16 millions d’Américains sont extrêmement pauvres, il va de soi que 30 à 40 millions de personnes n’atteignent pas les 19.300 dollars.
Cela fait plus de 50 millions de personnes qui se serrent la ceinture tous les jours.
Charmant pays ! Charmant système !
Le comble, c’est que l'explosion de la pauvreté aux Etats-Unis s'inscrit dans un contexte économique en expansion.
Cette fois, tout devient clair : le système capitaliste conduit à la pauvreté.
Le nombre d'Américains très pauvres a augmenté de 26% de 2000 à 2005, pendant cette période de croissance extraordinaire.
Ces constatations devraient au moins inquiéter les partis de gauche suspendus aux lèvres des économistes collaborant avec le mouvement libéral.
Se pourraient-ils qu’ils nous conduisent sciemment vers une nouvelle misère ?
De quoi faire frémir.

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Rayon statistique toujours, la pauvreté américaine toucherait 12,7% de la population, contre 12,5% en 2003 et même 11,3% en 2000, point le plus bas. Parfait, en Belgique on n’en est pas très loin. Encore un petit effort, quelques fermetures, quelques dégringolades de salaires et nous serons au Top niveau de l’aventure capitaliste.
Mais les économistes ont réponse à tout. Ils nous disent qu’on n’est pas pauvre tout le temps aux States, because l’extrême mobilité des travailleurs et, du point de vue des personnes, il vaut mieux avoir pendant quelques mois un faible revenu provenant de son travail, plutôt qu'être dans l'assistanat.
Ils oublient la statistique. Les chiffres y sont constants. Il y aurait donc un « roulement » de la pauvreté qui ferait que les Américains alterneraient misère et revenu décent, en oubliant les laissés-pour-compte : personnes âgées, malades, handicapés, qui n’ont pas la chance d’alterner !
Que sous-entend ce va-et-vient de la richesse à la pauvreté, sinon la terreur de perdre son emploi et de se retrouver du jour au lendemain dans la précarité absolue ? Le « Tu es viré » des films hollywoodiens, ce n’est pas de la rigolade, mais une réalité, d’où la souplesse des travailleurs américains, leur absolue vassalité au boss.
Il n’est pas question de désigner les Etats-Unis comme l’ennemi public n°1 des peuples de la terre, les gens y sont victimes du même phénomène que nous. Mais il convient à la lumière des événements, de crier casse-cou.
Que, nous recommanderait, la sagesse ?
D’affiner les analyses, et poser la question à l’Europe : le capitalisme à l’américaine est-il le meilleur moyen de civilisation possible ? Et sans tomber dans la démagogie et l’exaltation d’un autre système (le communisme a complètement raté), d’imaginer autre chose, plus adéquat au bonheur général, afin d’arrêter l’exploitation de l‘homme par l’homme.
Est-ce déraisonnable ? Est-ce si utopique ?
Il reviendrait à l’honneur de la gauche, même caviar, d’oser y réfléchir.

Commentaires

beaucoup de gens l'ignorent encore ou refuse d'admettre l'echec du model economique americain, la seule chose que je demanderais serait de m'envoyer le rapport economique faisant etat de tout cela

Cher Monsieur,

Votre article est très interessant, surtout par les temps de déprime économique qui courrent ...

a+

Aristote

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