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Prêter aux autres plus qu’ils ne valent.

Devant les violences urbaines, la prudence des citoyens redouble, même si parfois elle est mauvaise conseillère. Cette prudence se transmet à la conscience des partis. Ceux-ci placent la répression des violences au premier rang des priorités, en oubliant qu’il faut savoir pour prévoir, prévoir pour pouvoir, selon Auguste Comte, père de la sociologie.
Des interrogations restent sans réponse, notamment sur la violence gratuite. Sur des images vidéos, on voit des individus qui ne se contentent plus d’assommer un passant pour lui voler ses cartes de crédit, mais qui s’acharnent sur la victime, alors que celle-ci est à terre dans l’incapacité d’opposer la moindre résistance. Certains n’hésitent pas de l’achever, tenant pour rien l’existence humaine..
La violence pour la violence est au centre du drame actuel.
La prudence n’a aucune norme, ni aucun point de repère. Est-il « utile » de déranger la police en la prévenant de la présence de rôdeurs la nuit dans la rue, alors qu’il s’agit peut-être d’amoureux rentrant d’une soirée en discothèque ? On sait comme certaines personnes se disant citoyennes sont friandes de coups de fil anonymes sur le comportement de voisins qui n’ont que le tort de ne pas vivre comme eux. Il y a dans chaque bourgeois, un délateur qui sommeille. L’époque rappelle le souvenir des années de guerre et des dénonciations à la gestapo…
Laurette Onkelinx en se ruant sur le moindre fait divers pour illustrer sa loi restreignant, même aux policiers, la détention des armes à feu, ne se rend-elle pas complice des violences des voyous sur des personnes âgées sans moyen de défense ?
Tout le monde n’a pas la sagesse de Jaurès « d’aller à l’idéal et de comprendre le réel. »
Les recherches sur les comportements violents et plus précisément gratuits impliquent parfois des citoyens ordinaires perdant leur sang-froid ; le plus clair des agressions est cependant trusté chez des délinquants multirécidivistes.
Cette violence toute en muscles touche surtout des individus à peu de capacités intellectuelles qui font du sport, jouent à des jeux vidéos, ont des soirées arrosées et des amours expéditives, quand ils ne se droguent pas. Dans la nosographie des névroses et des maladies psychiatriques, 9 cas sur 10 relèvent de ces caractéristiques. Ce qui ne veut pas dire que ces activités sont pathogènes pour tous.
Les violents sont donc des frustrés à facultés intellectuelles réduites. Ils sont dans l’incapacité de mesurer leur comportement à l’aune d’une conscience qu’ils n’ont pas ou qu’ils n’éprouvent pas la nécessité d’exercer.
Ces frustres ne sachant pas grand chose, sont parfois paradoxalement fort avisés en accusant la victime des méfaits qu’ils commettent. Certains ont donc cette forme d’intelligence défensive qui traverse leur opacité naturelle au moment qu’il convient ; ce qui est la marque d’une profonde altération du comportement moral.

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On sait bien que la récidive de ces immatures dangereux est quasiment certaine et que relâché un individu multirécidiviste, c’est peut-être condamner un jour un petit vieux isolé ou une jeune fille qui rentre le soir chez elle après son travail.
Et pourtant, les Autorités qui sont par ailleurs si moralistes, les relâchent sans coup férir, parfois même en ne les condamnant pas. Oui, mais qu’en faire ? Relevant plus de la psychiatrie que de la justice, encombrant les prétoires et les cellules d’isolement, la Société pour s’en prémunir devrait investir tellement dans ses prisons, ses asiles et ses magistrats, qu’il n’y a aucun gouvernement qui oserait poser le diagnostic, puis chiffrer les moyens de la répression. Et quand bien même, une telle société répressive serait-elle acceptable pour tous ?
Il y a bien l’autre approche, aussi utopique, qui consiste à dire que c’est le mode de vie actuel qui fabrique ces monstres et que le meilleur moyen d’en arrêter le flux, c’est de la repenser. Combien serait d’accord de transformer la société de consommation, en une société équitable, morale, sans prêchi-prêcha et faire en sorte que les gadgets et les biens fabriqués de série qui rendent la vie parfois agréable et à d’autres moments stressante, soient superflus ? Une Société qui – si elle veut être juste – devrait aussi s’attaquer parallèlement à la criminalité en col blanc ou d’entreprise dont le coût économique est considérablement plus élevé que ceux de la délinquance « ordinaire » et des crimes violents, sinon en ne s’attaquant qu’aux pauvres, elle ferait du sarkozysme.
A quoi employer ensuite les travailleurs libérés des usines de l’inutile ?
Comment faire en sorte qu’une Société déliquescente devienne un exemple de solidarité ?
N’est-elle pas déjà allée trop loin ? N’est-il pas trop tard ?
Puisque nous en sommes à la deuxième génération déstabilisée, il devient grotesque de vouloir des parents d’aujourd’hui qu’ils s’érigent en mentors moraux de l’éducation de leurs enfants !
Ni la droite avec des programmes de reprise en main, ni la gauche avec une nouvelle fermeté, mais sous laquelle perce les anciens laxismes, ne peuvent redresser la situation.
A part la réhabilitation des anciennes méthodes humanistes dans les écoles visant à faire des citoyens plutôt que des robots adaptés aux besoins de main-d’œuvre, on ne s’en sortira pas.
N’y aurait-il plus qu’à s’en foutre en attendant que ça casse, serrer les poings sur son petit portefeuille et faire en sorte, malgré les injonctions de Laurette Onkelinx, de ne pas se faire assassiner dans son lit, sans au moins la velléité de se défendre ?
Ou faire l’essai de prêter aux autres plus qu’ils ne valent, dans l’espoir de rendre la sagesse communicative ?

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