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Aporie ataraxique.

Tandis que l’informateur s’informe, on se retourne sur l’incipit que chaque jour trace et l’on se dit que ce qui vient après n’aura pas d’importance et l’on en reste là.
Qu’importe après tout ce pays de mal aimés, cette terre jamais abandonnée, puisque c’est elle qui nous abandonne.
Il n’y a pas de peuples heureux. Il y a des gens qui le sont parmi ceux-ci, parce qu’ils s’en sont dissociés. C’est une technique bien simple, on vante les mérites du collectif pour mieux faire sa pelote en solo.
Comme il n’y a plus guère de saints, les voyous sont les premiers opportunistes. Les Saints de l’Etat belge ne sont plus moraux, ils sont productifs..
Autant équiper l’informateur d’un trident pour retourner le fumier d’asticots.
Le pourrait-il ? Ce n’est pas un manuel. Ce n’est pas un intellectuel. Il n’est rien.
Serait-il quelqu’un, que le principe anthropique est là pour le contredire.
Comment Reynders peut-il s’exprimer de manière juste, puisqu’il est DEDANS !
Depuis que la politique s’est relâchée, ce n’est plus d’éthique dont il est question, mais d’affaires.
Qu’y avons-nous perdu ? Tout si l’on en croit le philosophe, pas grand chose si l’on en croit celui qui depuis toujours n’a rien !
La fadeur alangui la pose. L’individu officiel est cette crapule tranquille qui croit en sa pérennité, parce que la bêtise est éternelle.
La misère profonde des mots résume à elle seule la tristesse de l’endroit.
Outre les avocats, certains corps de métier n’ont que le droit à la bouche : l’Etat de droit, le droit pour tous, l’étude du droit, depuis la plainte et le dol, jusqu’au constitutionnel. Plus, on s’élève, dans les statuts des hiérarchies, plus le sacré rejoint le droit. Plus on descend, moins ce droit est perceptible, au point de n’être plus rien au ras du trottoir, qu’une paire de menottes et une matraque.
C’est à dire le droit du plus fort.
Le citoyen est cette chose méprisée qui n’est réellement accréditée d’une fonction que lorsqu’elle est jugée apte à l’accomplir selon les critères de la voyoucratie.
Comment respecter des voyous ? Comment juger de la morale ?
Comment rêver autre chose que de commerce, de marchandage, de troc, de commission dans l’arrière boutique du prêt à porter Belgique ?
Qu’est-ce que l’informateur pourra désigner comme honnête ? Comment faire dans la soue de son ministère, pour n’en pas ressortir l’âme suffocant sous le lisier ?
Ces gens souffrent de la maladie de Duroziez. Leur insuffisance mitrale rétrécit leurs cœurs. Ils se racornissent pour n’être plus qu’un muscle de laboratoire.
Certes, plus ils s’atrophient, plus ils coûtent chers en soins, en courbettes, en un mot en précautions.
Comment faire qu’avant de crever, ils rendent un premier service ! Qu’ils aient servi à quelque chose d’utile ?
Qu’au moins que ce qu’ils nous ont pris nous soient restitués. Que les héritages captés, les TVA grossières, les iniquités contribuables, les injonctions d’huissiers s’accompagnent d’un remord, d’un timide geste de restitution, d’un remercîment !
Ne rêvons pas. Les choses iront ainsi jusqu’au bout. Les justifications seront à la hauteur des confiscations autoritaires, sans la justification d’un soulagement réel des misères, pour la gloire et le rayonnement d’un délire patriote.
Eux derrière et nous devant.
On ne s’amende jamais.
L’informateur et ceux dont il s’informe de ce qu’ils pensent ne peuvent pas revenir en arrière. C’est comme si on demandait à un magistrat assis, d’aller finir carrière debout.

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Les prisons sont pleines de gens qui n’ont rien à se reprocher, que de petites choses, toutes proportions gardées par rapport à ceux qui ont la clé des coffres. La truanderie à la François Villon est en délicatesse avec l’argent, vols, escroqueries, petites et grandes arnaques. Ses larrons sont tous innocents, comme le sont les cancres derniers de classe.
Pourquoi voulez-vous que les grands voyous plaident coupables et aillent les remplacer de leur plein gré ?
Le rôle de la justice, adaptée à l’air du temps, est de mettre hors d’état de nuire les petits délinquants de la misère, afin de permettre aux grands d’accomplir les missions que le peuple dans son inconscience leur a confiées !
Il serait effrayant pour la société bourgeoise que les crimes les plus odieux fussent prioritaires dans le commerce de nos Lois !
Bientôt, l’informateur se sera informé. Il informera le roi, puis seulement nous informera. De quoi ? Il nous informera de la façon dont s’interpréteront nos votes pour un futur de gens qui n’auront jamais aucun rapport avec nous, pour faire une politique dont il est impossible que nous en retirions le moindre bénéfice.

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