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Di Rupo… Mons t’attend !

Les réflexions des militants se recoupent.
Les témoignages de Guy Spitaels et Jean-Maurice Dehousse convergent. Ils ne le disent pas explicitement, mais leurs critiques le sous-entendent : il faut remplacer Elio Di Rupo à la tête du P.S.
Clairement défini comme unitariste, monarchiste et passéiste, Di Rupo est une machine à perdre. Faire tomber l’essentiel de la faute sur les socialistes de Charleroi, c’est commettre une erreur de jugement. Diluer sa responsabilité dans la direction collégiale du bureau est un manque d’élégance.
Seulement voilà, qui mettre à la place ?
Le PS manque sérieusement de personnalités de premier plan, en-dehors de celles que l’on voit depuis trop longtemps vanter les mérites du chef, et qui sont inaptes, de ce fait, à un jugement sain sur la situation actuelle.
La dérive du PS depuis que la direction nationale tourne le dos aux personnalités liégeoises est manifeste.
Cela ne veut pas dire qu’il y a de grosses pointures place Sainte Véronique, cela signifie que les militants liégeois avaient autrement de la gueule, il y a vingt ans.
Il y eut curieusement dans les décisions prises de manière générale à la formation de l’Etat fédéral, des mesures qui visaient nettement à diminuer le pouvoir des Liégeois dans les instances nouvelles. Qu’on ne vienne pas me dire que les socialistes des autres parties du pays n’étaient pas en principe d’accord pour diluer l’authentique force de gauche à Liège, qu’on sentait capable d’entraîner les autres fédérations vers un socialisme plus revendicatif.
Mais voilà, le pouvoir corrompt ! Après avoir écarté Liège, ce fut pire qu’avant !

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Dans le remembrement des Communes, c’est de façon délibérée que l’on aggloméra autour de l’ancien Charleroi, les populations en suffisance pour faire de l’entité la plus grande ville de Wallonie. Ce choix était délibéré. Liège dérangeait les plans d’un socialisme de collaboration. Ce fut la première agression. Pour laisser l’ordre ancien, à savoir garder Liège en proportion égale de ce qu’elle était, il suffisait d’intégrer Ougrée à la Ville. Pourquoi avoir arbitrairement associé cette commune à Seraing, alors que le Sart Tilman en fut détaché en partie pour faire en sorte que l’université restât sur le territoire liégeois ?
Puis, il y eut ce troc malencontreux à la frontière linguistique qui sacrifia les Fourons contre une commune flamande du Hainaut. Nouveau recul.
Enfin, on choisit Namur comme capitale de la Wallonie, faisant de Liège, la rivale de Charleroi, par le fait que Namur, entre les deux, à l’air du bon petit maître entre deux molosses.
On voit aujourd’hui que ces calculs n’ont mené à rien de bon et que le socialisme à la montoise achève la pire période depuis la fin de la guerre.
C’est embêtant pour les progressistes que ce socialisme soit tombé aussi bas, au moment où les libéraux reprennent du poil de la bête grâce au forcing de Sarkozy en France.
Comment aussi affaibli, divisé, ce parti va-t-il pouvoir arrêter l’offensive libérale contre les petits ?
Car, cela s’est toujours mal terminé avec les libéraux.
Déjà on le voit bien, les Michel parlent d’un libéralisme social. C’est un oxymore en soi.
Enfin, Didier Reynders gonflé par sa victoire va faire entendre sa voix sur les deux autres, et lui, ce n’est pas du libéralisme social qu’il veut, c’est libérer les marchés, réduire les taxes des entreprises et éventuellement augmenter la TVA des produits de grande consommation, pour faire payer aux petites gens les libéralités qu’il distribuera aux entreprises.
A côté de cela, qu’aurons-nous dans l’opposition, un homme-orchestre qui passera le plus clair de son temps à agiter son petit drapeau trois couleurs et à faire la sourde oreille à la volonté exprimée par la Flandre d’avoir plus d’autonomie.
Voilà où nous en sommes.
Le Bureau aura beau se réunir tant et plus, un moratoire remettre à plat la situation à Charleroi, si c’est pour écouter le même discours qu’on entend depuis trop longtemps déjà, ce n’est plus la peine d’insister. Le plus grand parti de Wallonie, qui ne l’est plus tout à fait aujourd’hui, aura vécu.
Peut-être sera-ce une bonne chose.
Les hommes et les femmes reprendront le goût de la chose publique et descendront dans la rue. Enfin, l’Internationale ne sera plus une pose d’estrade, mais un réel chant de combat…
Les dirigeants socialistes actuels au pouvoir empêchaient les gens de rêver. Peut-être que le rêve restitué à la rue, est la meilleure espérance ?

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