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Vivez comme avant !

Faudra-t-il une catastrophe écologique majeure, pour que nous ayons, par la force des choses, une attitude moins behavioriste à l’égard des populations qui travaillent dans des conditions de rendement de plus en plus accélérées ?
Autrement dit, nous pencherons-nous sur le sort des hommes, parce que ce qu’ils produisent et la manière dont ils produisent mèneraient à rendre la planète invivable ?
La conscience universelle s’éveillerait ainsi non pas en réfléchissant à la peine du travailleur, mais parce que nous risquons de ne plus entendre bientôt le chant des oiseaux !
Faisant peu de cas des sociétés humaines, le système capitaliste apparaît fort peu adapté à la conservation de l’espèce. Comment pourrait-on espérer qu’il le fût davantage pour le petit chemin qui sent la noisette ?
Le déni de réalité d’un Dobeliou, la rage productiviste dont font preuve Chinois et Indiens, nous éloignent au contraire d’un moratoire généralisé des activités polluantes, consommantes et prédatrices.
C’est un paradoxe que les écologistes n’ont pas encore assimilé : tout le monde est d’accord qu’il faut faire quelque chose, mais personne ne veut commencer…
Non sans raison, comment faire pour que celui qui commence ne soit pas le dindon de la farce ?
On chiffre le premier boum du réchauffement à la hauteur de la crise de 29 : des millions de chômeurs, des usines qui ferment et un marasme économique qui s’installerait durablement sur l’ensemble des activités humaines.
La crise de 29 était évitable. Qu’a-t-on fait pour l’éviter ? Rien ou pas grand chose. A côté des spéculateurs ruinés, des désastres évidents, les initiés, les profiteurs opportunistes se sont rapidement enrichis de la misère générale.
Il en sera demain de la même manière au premier désastre écologique.
Des industriels sont à l’affût des matériels qu’il conviendra de construire. Epurateurs d’eau, vêtements adaptés, nébuliseurs performants, production d’atmosphère oxygénée pour maisons climatisées, toutes choses que le commun sera incapable d’acheter mais que l’accumulation incroyable des richesses permettra à une élite de s’offrir. On voit d’ici le slogan des dealers des nouveaux produits : « Vivez comme avant ! ».
Voilà ce à quoi notre travail opiniâtre, notre profond amour de la société de consommation, notre indéfectible confiance en nos lois et notre démocratie, vont aboutir : un désastre.
Le devenir de l’homme sur la seule planète qu’il connaisse et qu’il cochonne fait-il suffisamment sens à ceux qui détiennent le pouvoir et, partant, l’orientation générale, pour qu’ils acceptent de lâcher assez vite leur mode de technique à faire du fric, pour revenir à une morale et à des concepts en harmonie avec le respect : respect de l’homme et respect de la nature, les deux – on le sait aujourd’hui – étant indissolublement liés ?
Cette interrogation est au cœur de toutes les autres.

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L’écologie nous refait découvrir le sens du mot apocalypse. Pour éviter Caron qui nous attend à la porte des enfers, il faut renoncer au système capitaliste trop égoïste, incapable de limiter le profit, lancé dans la course à l’abîme vers des coûts les plus bas et les techniques les plus polluantes, tuant chaque année des millions d’êtres humains dans une chasse effrénée à la performance, injuste, maniaque dans ses décisions, impitoyable pour tous dans sa logique de course vers l’avant, vers l’abîme.
Mais le remplacer par quoi ?
Le pire des dégâts de ce système est en nous. On nous l’a appris à l’école, Sarko ne cesse de nous le répéter, nous devons produire bien et vite. Toute notre morale se résume à cela. Peu importe si elle écrase en cours de route les trois quarts des citoyens, y compris, évidemment, ceux qui ont été élevés pour.
A force de nous inculquer ces notions de la « morale » libérale, le mal d’extérieur est entré en nous. Nous applaudissons le consumérisme ! Le mot nous désigne bien par notre épistémè rivés à la société de consommation. Tous les politiciens le savent, la consommation de biens revêt une importance capitale. C’est un miracle que les élections viennent de renflouer la barque des écolos, malgré tout. Il est vrai que les consommateurs-électeurs n’en sont pas conscients.
Le consumérisme n’est pas vraiment une idéologie au sens politique, clairement identifiée et s'opposant à d'autres, mais plutôt une idéologie économique, sans grand thème et sans grand chef, donc plus insidieuse. Le consumérisme est largement rattaché à la notion de post-modernité. Du socialisme collaborateur au mouvement libéral le plus idéologiquement à droite, personne ne le condamne. Avoir une politique contradictoire et raisonnée n’est pas à l’ordre du jour.
Le monde crèvera, certes, mais en consommant !...

Commentaires

L'interview du "Spit'" dans Le Soir a dû te faire plaisir, Richard!

Qui se cache derrière certaine définition de Wikipédia...
...Oui! Il en fait aussi partie :
Richard!!!
http://fr.wikipedia.org/wiki/Consum%C3%A9risme
Félicitation!

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