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Accord et désaccord…

Belgique ? Une démocratie particulière : Vote flamand = 60 % ; vote des autres réunis = 40 %.
Et encore dans les 40 %, il y en a qui applaudissent les 60 % !... et pas seulement que Didier et quelques libéraux, des socialistes aussi, sans l’oser pouvoir dire, au nom d’une abstraction : un pays qui n’existe déjà plus…
La sensibilité pratriotarde qui conduit aujourd’hui le PS à vouloir maintenir les Wallons dans leurs liens avec les Flamands n’était pas inscrite dans les mouvements et les résolutions socialistes de la dernière guerre à nos jours.
Comme on n’a jamais vu avant Di Rupo un président du PS encensé à ce point la dynastie.
C’est en 1943 que dans la Résistance le parti dans la clandestinité reprit à son compte les thèses séparatistes. Le fédéralisme à trois : Flandre, Wallonie, Bruxelles était une idée de gauche perçue comme un pas en direction de la séparation complète.
Si aujourd’hui, cette option a été reprise par les Mouvements flamands, il faut préciser que c’est au moment de la rupture avec le Mouvement populaire wallon que les Socialistes ont changé brusquement d’avis sous l’impulsion du Président de l’époque, courant qui s’est depuis confirmé par Spitaels, Busquin et surtout Di Rupo, sans que jamais la base ait été consultée. Mais cette idée qu’un mauvais ménage doit se séparer était bel et bien wallonne. Cette idée fut confirmée par la suite quand le délire flamingant fut à son paroxysme : la frontière linguistique, le renoncement au recensement des langues, la paranoïa de la coupure en deux de l’Université de Louvain, à tous ces signes d’hostilité, les wallons auraient dû répondre en claquant la porte. On a eu des tas d’occasions. C’est le PS majoritaire qui nous en a toujours dissuadé. Est-ce une question de fric ? Ces dirigeants auraient-ils touché pour nous trahir ? Que de suppositions…
Les Liégeois ont-ils la mémoire courte au point d’avoir oublié que c’est en 1945, les 20 et 21 octobre qu’eut lieu le Congrès National Wallon rassemblant des élus, des syndicalistes, des intellectuels, des professions libérales et des fonctionnaires, soit environ 1500 participants venant de toute la Wallonie. Les congressistes étaient excédés de la honteuse collaboration des mouvements flamands avec l’occupant nazi pendant la guerre, et des mille et une différences entre les deux peuples si importantes que la cohabitation dans le futur leur paraissait incertaine.
Ce Congrès vota de la manière suivante :
20 voix pour le maintien de l’Etat belge ; 154 voix pour l’indépendance ; 400 pour une large autonomie et 486 voix pour le rattachement à la France, soit 1.046 votants.
Parmi les militants socialistes, ceux qui espéraient une place dans le cadre de l’Etat unitaire qualifièrent ce vote de sentimental. Finalement, il fut décidé d’atteindre d’abord le fédéralisme.
Les unitaristes de la direction du parti avaient eu chaud !
Ce mouvement rattachiste ne sera pas pour autant gommé de la mémoire de la gauche, surtout à Liège où il est resté vivace parmi la population et les adhérents du PS, mais sans avoir jamais eu l’occasion d’en faire un courant, sous peine d’exclusion.

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Quelques personnalités françaises s’intéressèrent discrètement à ce mouvement. C’est ainsi que Alain Peyrefitte rapporta en 1986 les paroles du général de Gaulle à propos du désir exprimé de certains wallons de réintégrer la Wallonie à la France.
« …toute intervention directe « si modeste soit-elle » était exclue, pour ne pas soulever des tempêtes en Europe. » Auparavant le Général se représentait bien le drame du peuple wallon du fait de dépendre « d’un autre peuple qui ne fera rien d’autre que de l’étouffer en attendant de l’absorber un jour » et de conclure « Bien entendu, si un jour une autorité politique représentative de la Wallonie s’adressait officiellement à la France, ce jour là, de grand cœur, nous répondrions favorablement à une demande qui aurait toutes les apparences de la légitimité… ».
Que s’est-il donc passé dans l’esprit des caciques du parti socialiste de ce moment à aujourd’hui pour accepter de marché en marché, de négociation en négociation, ces capitulations aussi constantes qu’infamantes des prétentions flamandes ?
Comment se fait-il que depuis lors et à de très rares exceptions nous n’ayons jamais eu un premier ministre wallon ? Sommes-nous aveugles au point de ne pas voir que six millions de Flamands font une majorité absolue pour faire la pluie et le beau temps ? Et que le mécanisme de blocage ne concourt pas à nous protéger des lois unilatéralement votées dans l’esprit flamand !
Aux mille petits riens, nous voyons parmi les responsables du PS, que le courant royaliste et unitariste est bien là, avec sa nostalgie et son inconditionnel besoin de coller à un mythe : celui d’une Belgique qui n’existe plus depuis longtemps. Par exemple le « Liège-Limburg » pour la gare des Guillemins, quelle honte !...
Dans l’expectative où nous sommes d’un gouvernement à la flamande, les propos tenus par Di Rupo sont dégoulinants d’obséquiosité pour un Etat belge flamandisé. Ils laissent augurer que les exigences flamandes seront finalement avalisées par le montois pourvu que l’on ne touche pas à l’apparence de sa Belgique de carte postale.

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