« Un cœur sensible. | Accueil | Encore une semaine cruciale de passée ! »

Hébétude.

Si en Belgique la crise se prolonge, plongeant les Wallons dans une sorte d’hébétude quant à leur avenir ; en France, même Fillon premier ministre parle de faillite, sans que visiblement le pessimisme des Français pour leur avenir s'en trouve aggravé.
Mieux même, depuis que Sarko les a pris dans ses bras, les Français trouvent que broyer du noir ce n’est pas si grave que cela.

hebetude.JPG

Notre moral serait donc affecté davantage par l’imaginaire de notre devenir que les Français.
Pourtant, les Français ont été taxés de manque d’ambition et rappelés à l’ordre sur leurs engagements budgétaires par la Commission européenne.
Notre paradoxe veut que nous jouions avec cette peur de l’avenir comme un déprimé joue avec sa déprime, sans vraiment chercher à en sortir.
Marie Arena – que j’ai si souvent éreintée pour que je puisse me permettre d’en dire du bien – a annoncé ce jeudi au Parlement la création d'une "Commission Wallonie-Bruxelles 2009". Cette commission a pour but de définir un projet francophone dans une Belgique de plus en plus incertaine.
Eh bien ! ce projet tant attendu, qui ose enfin imaginer l’avenir, un avenir qui aurait dû être perçu avec enthousiasme par les Wallons unanimes, c’est à peine si la rue en est consciente et en a parlé.
Alors, poursuivons la position du fœtus dans cette Belgique de 1831 qui n’existe plus que dans le livret de la Muette de Portici et attendons-nous au pire.
Prenons notre Prozac en groupe, et si vous n’êtes pas gay, attendez-vous à ce que cela vous fasse mal la première fois que Leterme entrera rue de la Loi comme Premier ministre.
Et en prévision, achetez de la vaseline, car elle vous sera bien nécessaire. Il ne reste plus qu’à lire le même texte qu’il y a trois mois dans la presse, avec quelques superlatifs et quelques points d’exclamation d’ajouts :
« …les tout prochains jours, seront cruciaux pour l'Orange bleue. Ce samedi devait d'ailleurs être une journée clef. D'une part en raison d'une « importante » réunion interne au CD&V sur le thème du virage, à prendre ou pas, vers moins de prétentions institutionnelles. D'autre part, parce qu'une réunion des quatre présidents de parti avec l'explorateur Herman Van Rompuy sur l'institutionnel était prévue. Vendredi après-midi, elle fut annulée. « Van Rompuy a senti qu'il n'y a pas de consensus ; il n'avait donc pas intérêt à réunir les présidents »…
Les Wallons attendent donc un virage des Flamands pour déguster l’Orange bleue !
A moins… à moins que le refus farouche de Joëlle Milquet n’ait finalement conduit les Flamands qui ne se sentent pas tout à fait prêts à nous larguer, à prendre patience jusqu’à la législature prochaine.
Si les négociateurs flamands parviennent à calmer les flamingants et retirent BHV des préalables, les Wallons crieront à la victoire et se rueront à la signature de n’importe quoi. Les Belgicains se verront gratifiés d’un rabiot de quatre ans. Il n’y aura rien de changé en apparence, seuls les spécialistes constateront après quelques temps que les partis francophones auront sorti de leur vocabulaire les mots de BHV et de préalable, de sorte que ce sera plus facile qu’en 2007 de former un gouvernement pour la législature suivante.
Sinon, les « sages » de la Commission Wallonie-Bruxelles 2009 auraient intérêt à siéger non-stop pour nous sortir un projet de Constitution qui tiendrait la route.
Mais paradoxalement, les Wallons sont tellement convaincus que cela va encore passer, qu’ils se préparent à échanger leur hébétude, contre l’hébétude à la française.
Dans l’idéal, il faudrait que la Flandre nous sorte un grand communicateur de la force d’un Sarkozy pour nous endormir complètement.
On ne voit ni Leterme, ni Van Rompuy dans le genre.
Après trois mois de recettes qui n’ont fait que brûler les fonds de marmite, on pourrait peut-être s’intéresser en Haut-lieu à l’inflation et aux bas salaires ?
Il y a gros à parier que dans ce domaine, ils seront tous d’accord pour ne concéder aux pauvres que les moyens de ne pas crever tout de suite.
S’il n’y avait qu’un consensus possible, ce serait celui-là.
Qui dit qu’entre dirigeants des deux bords tous les accords sont difficiles ?

Poster un commentaire