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La Flandre wallonne.


-Comme c’est bizarre !
-Je ne dirai pas « vous avez dit bizarre, comme c’est bizarre » ; mais, vous n’êtes plus venu ici depuis quand ?
-Depuis 2007…
-Après les fameux deux cents jours sans gouvernement ?
-Oui.
-Alors, je comprends.
-Je ne sais quelle langue parlent les passants.
-C’est un idiome évolué. Cela a beaucoup changé après 2007. La langue officielle est devenue générale en même temps elle s’est transformée.
-Et le français ?
-Interdit.
-Pourquoi le parlez-vous ?
-Nous sommes en privés. On voit nettement que vous êtes étranger.
-Donc en public…
-Vous encourez une amende de 500 vlaams.
-Vlaams ?
-C’est le nom de notre nouvelle monnaie quand ils se sont retirés de l’Europe. Il fallait bien une nouvelle monnaie.
-Et les Wallons ?
-Quoi, les Wallons ? Ils sont heureux. Ils ont enfin un maître qui veille sur eux. Vous êtes ici à Arlon, dans le Luxembourg flamand.
-Les VB ont annexé la partie francophone de la Belgique ?
-Voilà bientôt dix ans.
-Comment est-ce possible ?
-En 2007, comme on ne parvenait pas à former un gouvernement, ils se sont accommodés de la majorité simple pour tout. Une majorité simple, c’est quand même une majorité. Une majorité des deux tiers - pourquoi pas des neuf dixièmes ? – ce n’est pas une majorité ordinaire, mais une majorité arbitraire..
-Et alors ?
-Ils ont donc gouverné le pays au nom de leur majorité et démocratiquement déposé des lois.
-La Wallonie a disparu ?
-Pas précisément. Ils ont simplement remplacé la Belgique par la Flandre sur l’ancien territoire belge. Il y a eu vote. C’est maintenant la Flandre wallonne. Comme la gare des Guillemins s’appelle « Gare du docteur Borms. »

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-On y parle quoi en Flandre wallonne ?
-Vous êtes ici à Arlon et dans les magasins, dans la rue, vous entendez parler quoi ?
-La chose indéfinissable dont je parlais tout à l’heure. Je reconnais certains mots...
-C’est du flamand simplifié.
-Voilà qui est renversant.
-On se fait à tout.
-Et vos politiciens que sont-ils devenus ?
-La plupart ont épousé une fille du Nord. Ce qui fait qu’ils sont devenus défenseurs du sol et Flamands première catégorie.
-Et les autres ?
-Ils militent en France pour l’Afrique francophone.
-Je ne vois plus aucune industrie. De quoi vivez-vous ?
-Des chômeurs flamands.
-Comment se fait-il ?
-Ils nous envoient les chômeurs du Nord qu’ils indemnisent mieux que les nôtres, ce qui fait que nous avons un apport intéressant de vlaams, leur monnaie.
-Et les Fourons ?
-C’est le drame. L’afflux de Hollandais dans ces communes fait que les Pays-Bas revendiquent le territoire. Ils veulent l’annexer.
-Et José Happart ?
-Il a pris le maquis. Il vit quelque part du côté de Francorchamps où il reçoit l’aide d’un Anglais féru d’automobiles.
-Je suis heureux de vous avoir rencontré. J’étais à deux doigts d’entrer à l’administration communale pour demander un permis de séjour.
-Qu’alliez-vous faire, malheureux ? Sans parler comme eux ? Retourner au Soudan, la situation y est meilleure.

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