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Entendez-vous le bruit de l’or.

(air connu)

Ha ! qu’on s’amuse en nos pays, bien tondus par les « lois » de la concurrence détournés en ententes illicites entre compères, maquillées « exemptions » afin d’éviter l’article 81 du Droit communautaire.
On peut dire que les voyous en col blanc se sont débarrassés de leurs dernières peurs du gendarme. Ils y vont à cœur joie.
Pourquoi se gêneraient-ils, puisqu’on est en pleine révolution droitière ?
L’Amérique tourne de l’œil, l’Europe la suit au pas cadencé, on n’a jamais tant voté pour que le libéralisme foufou nous en mette plein la vue !
Les industriels se font dorloter. Les eunuques rétablissent le droit de cuissage. C’est vent debout pour la croisière du 23 mars.
Sarkozy fait bling-bling et Didier L’Embrouille embraie… La faillite vire au vice et qu’on aura voté pour, nom de dieu !
Rien ne les dérange plus : leurs anciens ratages, leurs petites saloperies entre amis, c’est pas de leur faute. Eux travaillent… enfin, ils font travailler les autres pour le meilleur système qui soit au monde. La Liberté éclairant le monde, grâce à Luminus et passez à la caisse. Vous n’êtes pas d’accord ? Un petit 10 % en plus, c’est bien fait pour nos gueules.
Quelques petits hoquets, deux ou trois paroles en chanson, et hop, le populaire marche !
Les rombiers vont casser des mines de plomb dans l’isoloir aux prochaines élections en remplissant les petits ronds dans la hâte de l’étreinte : de quoi plomber la démocratie pour bien longtemps… le style, c’est de porter à droite…
Nous voilà beaux avec les prix qui grimpent et les salaires qui baissent rongés par la surenchère d’une concurrence organisée pour nous plumer.
Il faut dire que nous avons notre Bush national en la personne d’un Didier L’Embrouille, chef train des nouvelles mesures au MR, expert à la belle école du libéralisme avancé et qui ose traiter les pâlottes propositions de Di Rupo d’obsolètes et leur diffusion d’indécente !
Tout cela parce que le président du PS accusait le ministre des finances d’avoir vidé les caisses de l’Etat, pour faire des cadeaux aux entreprises, ce qui est vrai !
Evidemment, comme le MR donne l’exemple, les banquiers en profitent.
Ils se sont versé des bonus massifs l’année dernière à faire rêver Carla ! A l'issue d'une année où le système financier a connu une véritable crise cardiaque, et où Wall Street a dû être sauvée en urgence par une baisse des taux de la banque centrale, c’est gonflé et obscène.
Pas qu’en Belgique que ça rigole…
L’Amerloque est bonard, le sud de l'île de Manhattan aussi. Au Financial district, les cinq plus grands établissements ont payé à leurs employés 66 milliards de dollars en 2007, soit 9 % de plus qu'en 2006 ! En pleine crise économique, les quasiment faillis trouvent encore le moyen de se sucrer !...

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Laissons parler le spécialiste Hugo Dixon. Piqué du journal « Le Monde » :
« La légitimité des gains dans le système capitaliste vient de l'idée que ceux qui travaillent dur et prennent des risques bien calculés gagnent beaucoup d'argent, et que ceux qui sont fainéants et prennent des risques absurdes en payent le prix. Ce système de la carotte et du bâton est supposé créer une économie efficace. Mais ce dont nous sommes témoins aujourd'hui à New York et à Londres est un système de la carotte et de la carotte. Les banquiers gagnent beaucoup d'argent quand ils font bien et beaucoup d'argent quand ils font mal. »
« Ce système de rémunération des financiers a deux conséquences très graves. Premièrement, il attire de plus en plus de gens talentueux dans la finance. Comment des professions nobles et indispensables comme l'enseignement, la médecine ou, simplement, le management dans les entreprises classiques peuvent-elles lutter ? Accaparer le potentiel de talent par une seule activité n'est pas la base d'une société et d'une économie prospères. »
« Deuxième conséquence dangereuse de cette situation : le système de carotte et de carotte encourage Wall Street à prendre des risques toujours plus importants. Après tout, plus le pari est important, plus la carotte obtenue est importante, si les choses se passent bien. Et si cela se passe mal, vraiment mal, les banques centrales se porteront au secours des établissements et du système. »
« Le marxisme est une philosophie qui a fait faillite. Mais sa critique du capitalisme - les profits sont privatisés et les risques socialisés - a toujours contenu une part de vérité. Les derniers bonus extravagants à Wall Street en sont la démonstration. Si cela provoque des réactions brutales du reste de la société, les financiers ne pourront s'en prendre qu'à eux-mêmes. »
Ce papier est signé, encore une fois, Hugo Dixon. Bravo !
Je l’ai presque intégralement cité, tant on ne peut mieux écrire sur la chose.
Reste à entonner la chanson des cocus. Où les trouver ? C’est bien simple, plus on est mal payé, plus on est cocu. A ce compte, il y en a un paquet et pas qu’en Amérique. En « Régions », c’est pas Namur qui dira le contraire, on ne les compte plus !
Le chœur sera grandiose…

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