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Une société de délinquants.

Beaucoup de beaux prêcheurs, potentiellement responsables de l’augmentation de la délinquance, sur le plateau de la RTBf, ce dimanche 27 janvier !
Petit débat entre amis du Centre – Centre gauche, centre droit – au sujet des prisons et accessoirement des prisonniers.
Faut-il les maintenir jusqu’au bout de leur peine au pain du roi, les orner d’un bracelet judiciaire ou les libérer, faute de place, au tiers ou au quart de l’accomplissement de leur temps ?
Admirable débat dans lequel l’altruiste modéré Josy Dubié, et madame Borré, psychologue et nautonier des enfers carcéraux, se démarquaient de la dureté des politiques, De Decker en tête, suivi d’une courte tête par MM. Wathelet et Alain Courtois.
Restait à madame Drisket, chargée de l’application des peines place Saint-Lambert de dresser en quelques mots le portrait social type du délinquant.
Horreur et damnation ! Le délinquant type provient essentiellement d’un milieu défavorisé, son parcours scolaire s’arrête avant la fin des études primaires ; sa famille, à peine l’enfant au monde, s’en désintéresse et s’enfonce illico dans les stupres et dans l’alcoolisme.
La voilà bien la société belge d’en haut, implacable au constat, elle voit bien que les remèdes passent par l’acculturation des couches pauvres, cependant, elle est incapable de les appliquer en oubliant volontairement les conditions économiques qui les y aideraient !
Ces gamines et gamins du centre gauche/droit sont à fesser.
Ils razzient les pots de confiture, se gonflent d’importance, se gargarisent des belles réussites à la RTBf et du haut d’une condition sociale supérieure accablent ceux qui n’en peuvent !
Quittons les tapis plain ; les pièces surchauffées et les déjeuners à la carte. Retombons les pieds dans le purin.
La délinquance augmente, bracelet ou pas bracelet, l’ancien tôlard reste « dangereux ». Il ne faut pas chercher la responsabilité principale de ce désastre social ailleurs que chez ceux qui ont conduit le pays là où il est, c’est-à-dire eux, nos admirables, et non pas ceux qui n’ont jamais rien eu à dire et qu’on ne voit d’ailleurs jamais – sinon bien filtrés – sur les plateaux de la RTBF et de RTL.
Le réflexe de ce joli monde, c’est d’abord s’exonérer de tout reproche. La délinquance n’est pas de leur responsabilité. Eux, ils se contentent de se tirer peinards des basse couches populaires. Ils jurent qu’ils ne sont pour rien dans l’accroissement des pauvretés et parallèlement dans celui des richesses.
C’est entendu, nos hardis débatteurs ne sont responsables de rien : les bas salaires, les discriminations, les incitations perverses à la consommation. C’est du domaine économique et encore, celui-ci est bel et bien mondial. Que voulez-vous qu’ils fassent ?
Ils ont eu des parents prévoyants, médecins, banquiers ou maîtres chanteurs, ils ont fait des études vite amorties par le salaire du mérite et ils ont eu le temps de s’occuper de leurs enfants qui ne pourront que reproduire leurs éminentes qualités de citoyens honorables et respectés.
De petits génies, ces futurs dirigeants, nous n’en doutons pas.
Dès lors, les couches populaires n’ont que ce qu’elles méritent.
Il ne faut pas s’attendre à quelque chose d’extraordinaire des petites gens.
Voilà en filigrane les discours qu’ils prononcent à longueur d’année.
A quand la parfaite étiologie de la délinquance ?
Il manque au drame belge, outre la parole à donner à ceux qui ne l’ont jamais, un pouvoir extérieur au pot bouille centre droite/gauche, pour l’arbitrage.

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Tous les « amis » Centre gauche/droite sont d’accords pour exercer en amont de la première condamnation une pression éducative sur les familles, la fameuse recette du mentor qui sait, et que l’immature devrait recevoir comme l’illumination venue d’en haut. .
Un bon départ serait que l’élite se responsabilisent. L’autocritique est difficile, l’ego est considérable. Surtout qu’il disent la morale, sans savoir que c’est son contraire qu’ils ânonnent !
De bons salaires, une éducation permanente, du travail considéré, voilà les trois conditions de la lutte contre la délinquance.
Dénoncer la misère, source de la délinquance, ne suffit pas. C’est s’attaquer à la misère, terreau principal de la délinquance, par des mesures économiques concrètes, qu’il faut faire.
Les moyens ? Dans une société qui assiste au spectacle d’une banque qui perd près de 5 milliards avec le sourire, on pourrait quand même dégager des fonds pour des objectifs plus sérieux que celui de jouer en Bourse.
Comment s’attaquer à la misère quand les dirigeants que nous vîmes le midi sur le plateau de la RTBf en vivent, plus ou moins, de façon indirecte ?
Car la dénoncer, quand on y contribue, c’est un peu court.
Encore que, si vous avez bien suivi le débat, je me demande même si la pauvreté a vraiment été évoquée comme facteur principal de la délinquance ?
Maintenant que j’y pense, j’en doute !

Commentaires

Ce sont des personnes, ces personnes, c'est personne, toutes, tous dirigeants, dirigeantes, vivent dans le meilleur des mondes (celui d'Huxley) : elles, ils font partie de l'élite, n'en sont pas honteu(x)se, ni gêné(e)s et se positionnent comme Rodin, le penseur, poing au front et se demandent pourquoi...? Pourquoi...? Mais pourquoi...?


Ooooh! Qu'ils sont, qu'elles sont mignones et mignons toutes, tous ces petit(e)s philosophes... Bravoooo!!! Hi hi hi!

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