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La politique du bilboquet.

Non, ce n’est pas Di Rupo seul qui se délasse au jeu de Henri II, mais la classe politique tout entière.
On a l’impression que l’Europe n’est plus en position de dominer le reste du monde – derrière les Etats-Unis, bien sûr – depuis les crises des subprime et du pétrole.
Dans les faits, elle ne l’était déjà plus depuis longtemps, mais sa population avait pris du retard dans l’appréciation de sa puissance réelle.
Intégrée dans la compétition mondiale, l’Europe se défend mal et ne se vend pas bien avec un euro à 1,52 dollar. L’Amérique nous entraîne – comme toujours elle nous a entraîné – mais cette fois vers le fond.
La récente conversion des ex-pays de l'Est aux règles du marché, accroît encore la faiblesse de l’Europe dans son besoin d’énergie fossile par rapport à l’ancienne URSS.
Dans le chacun pour soi de l’économie mondiale, les intérêts intercontinentaux sont loin d’être convergents.
D’après Artus, chef économiste de Natixis, et de Marie-Paule Virard, journaliste, le capitalisme est en train de s'autodétruire.
S’il en est ainsi, la crise actuelle serait bien plus qu’une crise classique, une rupture entre l’offre et la demande, mais un clash de rupture entre un ordre qui s’effondre et un ordre nouveau dont on ne connaît pas très bien encore les règles. Nous les apprendrons très vite, à nos dépens, bien entendu. Le capitalisme n'est plus en voie de développement, mais en voie d'achèvement, comme l’ignorent encore les pompeux imbéciles qui dirigent ce pays.
Une première et évidente constatation que tout le monde peut faire : cette crise ne s’apparente en rien à la crise de 29, parce que cette dernière malgré les conséquences terribles qui en résultèrent, aurait été pire encore si les pays concernés n’avaient pu faire payer à d'autres pays son coût, et ici, on pense aux colonies naturellement. L’Europe n’a plus de colonie, donc plus les moyens d’amortir le choc sur un bouc émissaire.
L’autodestruction du système dans son fonctionnement a commencé. La crise actuelle n’en est qu’à ses débuts.
Le premier défaut de la cuirasse est politique.
Nos éminents ne se préoccupent du pays qu’à court terme. Leur vision ne dépasse pas une législature et l’amorce de la suivante, soit 5 ans environ. Ce qui revient à dire qu’ils ne sont pas en mesure d’être efficace sur le long terme.
Le second défaut, est l’information.
Les crises dénoncées ne le sont par la grande presse qu’en fonction de leur sensationnalisme. On vit la crise du pétrole, comme on a vécu la crise des hypothèques folles des logements aux USA et encore la stagnation du PIB comme une crise du ralentissement des affaires. Il n’y a que quelques journaux financiers qui les relient entre elles et qui osent parler d’une crise majeure.
Comme on multiplie les vigiles et les lois répressives de la délinquance pour rassurer les populations, alors qu’en Belgique, par exemple, la délinquance des rues est en baisse, on crie aux loups sur les guerres d’Irak, d’Afghanistan, on rassure Israël et on gesticule contre Al-Qaida, de sorte que le public a l’attention détournée du vrai et grand problème : son modèle économique dans lequel il croit être ancré à jamais, alors que ce modèle bat de l’aile et va disparaître !
Les discours des libéraux et des socialistes leurs alliés sont tout à fait surréalistes. Les syndicats eux-mêmes débattent dans le vide quand ils négocient des accords de deux ou trois ans avec le Gouvernement et les patrons.
En mai 2008, la principale occupation des mandataires et du public, c’est l’arrondissement de Bruxelles-Hal-Vilvorde ! On croit rêver… C’est le transfert des compétences !… Les nouveaux découpages linguistiques ! Et même quand Di Rupo dénonce cette urgence afin de proposer la sienne, les salaires, les pensions, les indemnités sociales, etc. il se fait complice de Reynders et du libéralisme actuel, dont personne ne voit le côté obsolète… dans un climat qui sent la poudre et l’abîme !... Il détourne l’attention à sa manière de ce qui va se passer bientôt. Ce qui ne signifie pas d’oublier de soulager la misère des plus démunis; mais, ce qui veut dire que pour une politique de justice, il faudrait déjà anticiper sur le peu d’avenir du système économique actuel et en proposer une nouvelle version, adaptée aux nouvelles donnes.

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Pire encore, le gouvernement Leterme va peut-être achever sa triste et courte carrière et les mois à venir verront la population livrée au tout venant avec un gouvernement chargé de régler les affaires courantes.
Bien entendu, les causes du mal belge seront à l’ordre du jour et la situation de l’économie mondiale complètement oubliée.
Parfait. Continuons ainsi et faisons des vœux pour que nos partenaires à l’Europe soient plus lucides que nous.

Commentaires

Vous me aites bien rire avec votre crise actuelle !!!

Depuis aussi loin que je me souvienne on nous dit que c'est la crise. On nous fout le moral à zero, en continu, on nous parle d efforts, de recession, de faillite de la societé.

En attendant, en Belgique, le pouvoir d'achat a été multiplié par 2.6 en 40 ans, la croissance n'a été négative qu'une seule année en 1993 et d'un chouya seulement et quand vous nous parlez d'Europe au bord du gouffre, voila un discours du plus défaitiste et sans intérêt, excusez moi d'être aussi dur mais merde.

Merde à cette crise qui n'en fini pas depuis 40 ans et n'est réelle que dans l'esprit de quelques dépressifs chroniques. Merde et remerde.

Et pour votre Europe qui ne dominerait plus le monde, est ce vraiment important je vous le demande ? Les gens se foutent bien de dominer, dominer c'est l'apanage de ceux qui sont incapable d'etre bêtement heureux et qui s'imagine que dominer leur donnera ce qu'ils ne trouvent pas ailleurs, illusions.

Le véritable problème il me semble, ne tiens pas dans la croissance ou la domination, il réside dans le fait qu'aujourd'hui notre monde crée de plus en plus l'exclusion et c'est contre cela qu'il faut se battre. Que la Chine soit puissante, les Etats-Unis forts, le Canada brillant, est ce bien la l'important ? Que les riches soient riches, bof, qu'ils soient de plus en plus riches au détriments des autres (que je n'appelerai pas pauvres car le pauvre belge n'a rien à envier au plus riche des birman mort dans le cyclone du WE passé), c'est ca qui est difficilement acceptable.

Qu'il y ait des riches et des pauvres, ma foi, tant que les écard correspondent à une vraie différence de mérite, soit. Que des fortunes incroyables se créent au détriment de gens qui se retrouvent dans des conditions difficiles sans que cela ne corresponde à un effort supplémentaire de la part de celui qui la possède, et qu'une personne qui travaille tout autant qu'elle ne le faisait l'année d'avant perde en pouvoir d'achat alors que l'économie reste en croissance, c'est inadmissible. La combat est là, pas dans la lutte pour le pouvoir à tout prix.

La crise de politique actuelle en Belgique, me semble venir du fait que nos élus ne recherchent plus que le pouvoir pour le pouvoir, l'argent et une forme de gloire toute relative. Les idéaux, les fondements politiques n'y sont plus, ce qui intéresse Di Rupo, Milquet ou Reynders, c'est la place qu'ils occuperont, le salaire qui ira avec et les mandats qui iront à leur parti.

Si pour cela il faut crier "j'encule le MR", ils crieront "j'encule le MR", si pour cela il faut mentir, voler, tromper les électeurs, ils ne se gèneront pas. Un seul point positif : ils ne tuent pas encore !

Pour en revenir à la crise hahaha, à l'heure où tout le monde pleure pour son portefeuille, on ous annonce que le tourisme va bien. Les gens partent plus souvent, plus loin, plus luxueux !!!

4.7% pour les vacances d'hiver, on annonce 10% d'augmentation pour les vacances d'été. C'est vrai que les plus pauvres n'en bénéficient pas mais la faute à qui ? La croissance est timide mais elle est là, reste à mieux répartir. Le PS avait donné le secrétariat d'état à la pauvreté à un beauf de première, ca nous donne une idée de l'importance que ce parti y accorde.

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