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Football-sand à la télé.

La Presse, parce qu’elle est pauvre, que le papier coûte cher et qu’on ne peut pas fermer boutique pendant les vacances sous peine de fermer définitivement, la presse, donc, est à peu près vigilante sur le pont avec l’ensemble des rédactions, en ce mois de juillet plein de rebondissements politiques. A un moment grave comme celui que nous vivons, c’est le moins.
Mais où sont les émissions politiques et d’informations de RTL et de la Une RTBF ?
Les caïds ont fichu le camp, en vacances comme Monsieur-Tout-Le-Monde, comme des jean-foutre, salariés à vie, ils ne risquent rien !
On dit le discours d’Albert complètement nul, sans perspective, comme se réfugiant dans le passé d’un frère renfrogné et catholique. C’est bien la première fois que le monarque s’attarde sur la pauvreté qui gagne du terrain. Il emboîte le pas aux politiciens wallons. Tout vaut mieux que le communautaire.
La Belgique se meurt, la Belgique est morte… et les joyeux lurons de la RTBF s’en tapent, partis à travers le monde des cocktails de plage, assoupis sous les cocotiers, renversés sous 40° à l’ombre dans les transats de l’Aventure première classe.
RTL ne vaut guère mieux, à la recherche de sable fin des mers bleues, à plonger dans les lagons, parmi les mérous et les coraux.
Merde ! Juillet les découvre en paréo écoutant les ukulélés, alors que les partis s’enflamment !
Sur le champ de bataille, nos guerriers n’ont jamais été autant patriotes, chacun de son côté. Les busards planent au-dessus de la plaine de Waterloo. On s’y croirait encore !
Blücher-Bart De Wever marche au canon. Après une courte défaite et un cheval nommé Leterme tué sous lui, il cantonne ses effectifs à Hal-Vilvoorde. Ney-Maingain ne s’en aperçoit que la veille de la cata. C’est trop tard. Le cantonnement somnole. Les volontaires du département de l’Ourthe se passionnent pour le Tour de France. Napoléon-Reynders est fichu. Il se retire à Sainte-Marguerite. Il l’a déclaré haut et fort, il part à Sainte-Hélène le premier août. Grouchy-Di Rupo bat le beurre. Mons-La Malmaison le réclame. Il pense au beau lieutenant qu’il a laissé là-bas. On connaît la suite.
Albert II attend la RTBF avant de monter dans sa berline qui le conduira à Ciergnon. Elle ne vient pas. On appelle le roi depuis Ouagadougou où le seul journaliste repéré apprend le tamouré avec une Brésilienne du Bois de Boulogne. Le journaliste s’excuse. Il ne pourra interviewer l’ancien chef de l’Etat qu’à la rentrée. A tout hasard, il expédiera l’interview par courrier, la Cour n’aura qu’à vérifier le contenu et biffer l’inutile.
Pendant ce temps, la presse-papier héroïque aide Dunan-Milquet à soigner les blessés. Beaucoup sont dans un état grave. Le NV-A accroît la tension et le nombre de crises cardiaques.
Sur le champ de bataille, un Rouletabille du Soir écrit :
« Les 7 novembre, 20 mars, 15 juillet… Depuis treize mois, la Belgique tremble, d'ultimatum en ultimatum… De plus en plus rapprochés. À peine libéré de l'échéance du 15 juillet, Yves Leterme est coincé par un nouveau « deadline » : le 31 juillet. »
On est loin du soleil d’Austerlitz. Les charmantes de la météo font l’amour ailleurs que sur les plateaux de la RTBF. Le public dégoûté par les averses de septembre en avance cette année trouve un refuge dans la masturbation !

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A la veille de Waterloo, Albert-Louis XVIII a nommé ses chambellans. De Donnea, Langendries et Lambertz, maîtres de la garde-robe. Ils sont tellement maladroits qu’ils vident les pots de chambre par les fenêtres de Laeken. Ce dont se réjouit le marchand-drapier Armand De Decker, chef des guildes de Flandre. Il décide d’habiller ses partisans-miliciens à la couleur caca.
On relève madame Houard grièvement atteinte par une insulte du Vlaams Belang. On n’a plus de civière, plus rien qu’un grand drapeau dans lequel on l’enveloppe. Courageuse, elle offre le lait de sa mamelle gorgée du liquide précieux à nos Romulus et Remus, deux ketjes des marolles qui parlent un sabir qu’elle souhaiterait qu’il fût dorénavant la langue de l’Union nationale : l’arabo-hollando-marollien.
Et pas toujours de journalistes de télévision à l’horizon !
Des furieux investissent les locaux de nos chers absents.
Stupeur ! ce sont des robots qui diffusent « La grande vadrouille » en boucle, tandis qu’une machine chargée de trois mille CD catalogués « Cucu » poursuit sa mission de service public !
A RTL, la place est prise par le grand Rabbin de Bruxelles qui tient un Congrès sur la teigne du citronnier à Tel-Aviv ! Il est aussi surpris que les manifestants. Il appelle néanmoins la protection civile qui emploiera des gaz lacrymogènes, à tout hasard.
Les sismologues attendent la réplique du 15, prévue pour le 31. Comme il n’y a plus personne pour en parler à la télé, les ministres s’engueulent à l’aise.
Ecolo, avant son départ pour le triangle des Bermudes où Durand espère perdre Jean-Michel Javaux et vice-versa, Ecolo, disé-je, entend interpeller dès mardi Leterme ou son sosie (c’est le bruit qui court) sur les suites de la bataille de Waterloo.
Aux dernières nouvelles, Vrebos et deux journalistes des télévisions nationales – partis pour un raid dans l’Himalaya - ont été vus au camp 3, à 6700 mètres d’altitude pour une interview du Dalaï lama. Comme l’oxygène manquait, c’est une équipe de montagne de l’Armée chinoise qui leur a porté secours. L’interview est censurée par le parti communiste local. De toute manière, ils n’avaient pas vu le Dalaï lama. C’est en se rendant à Radio Pékin pour la mise en boîte du document qu’ils se sont aperçus que la Belgique n’existait plus. Ils ont été immédiatement expulsés par les Autorités chinoises sur la Thaïlande où paraît-il, ils vont faire un film sur la reconversion des pédophiles en passeurs d’opium.
A la suite des événements de juillet, quatre millions de Wallons sont déclarés apatrides. Ils réclament la protection des Nations Unies.
Et toujours la Grande Vadrouille à la RTBF.
C’est dire comme on est informés !

Commentaires

"Le monde est gris, le monde est bleu, et la tristesse est dans mes yeux, car je n'ai pas trouvé quelqu'un qui me dise "Je t'aime..." Dorebul.
Bravo, Richard, tu écris tout haut ce que je pense tout bas...

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