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L’angélisme exterminateur…

Une polémique vient de naître en France suite à un nouveau fichier de la population complétant la panoplie de ceux qui existaient déjà. EDVIGE – c’est son nom - est l’acronyme d’Exploitation documentaire et valorisation de l’information générale.
Le gouvernement veut rassembler les données des citoyens lambdas afin de constituer une banque de données qui servira à la police, à la gendarmerie et au RG afin de mieux contrôler les citoyens susceptibles de créer des désordres ou de mener des actions délictueuses.
En France, il existait avant EDVIGE, le STIC (plus de 20 millions de personnes fichées) créé illégalement en 1995 par Charles Pasqua, et légalisé en 2001 par Daniel Vaillant. Le JUDEX, qui est son équivalent au sein de la gendarmerie nationale, lui aussi créé de façon illégale.
Et enfin CRISTINA, le dossier secret à l’usage du contre-espionnage et de quelques hauts fonctionnaires et ministres qui y ont accès, et que les citoyens n’ont pas à consulter.
Et en Belgique ?
On a droit aussi aux regards soupçonneux des Autorités. Les responsables qui se font élire sur un programme de fermeté craignent que, de la violence urbaine à l’action terroriste, ils ne soient les victimes électorales d’une contre-performance, le jour d’un grand affrontement avec la jeunesse ou lors d’un attentat que la police n’aurait pas prévenu.
Justement, le courant est favorable à la flicardisation du royaume.
Le pouvoir a besoin de savoir ce que font les gens, le fichage des syndicalistes et des militants politiques étant déjà le fruit d’une vieille organisation, il manquait les citoyens ordinaires, ceux qui sont sans casier judiciaire et sans activité associative, en vertu du grand soupçon. Comme Knock qui trouvait en chaque homme bien portant, un malade qui sommeille, le pouvoir est persuadé qu’un honnête homme est un délinquant qui s’ignore.
Au nom de l’angélisme exterminateur, le citoyen moyen tient un discours sur sa sécurisation à peu près identique à celui des Autorités. Personne ne voit parmi ces gens au-dessus de tout soupçon, que les libertés dont ils font volontiers le sacrifice pourraient bien un jour leur manquer terriblement, s’il advenait qu’un régime musclé remplaçât la démocratie déjà chancelante, confisquant les derniers droits qui restent à monsieur Tout-le-monde.
Le chef de l’UMP et président de la République française et avec lui toute la droite sont les représentants d’une catégorie de citoyens dont l’histoire s’assimile au contrôle des masses, de l’Ancien Régime, à l’actuelle République, en passant par l’Empire de Badinguet.
Pour ces gens-là, EDVIGE est absolument nécessaire.
Contrairement aux masochistes qui adorent être en fiche « puisqu’ils n’ont rien fait », la presse française et certains militants de gauche se posent des questions quant aux renseignements qui seront collectés. Sous la dénomination "état de la personne" le fonctionnaire ou le militaire aura à choisir parmi les options suivantes : "homosexuel", "transexuel", "handicapé", "sans domicile fixe", "personne se livrant à la prostitution", "travesti", "relation habituelle avec personne prostituée", "personne atteinte de troubles psychologiques", "usager de stupéfiants", "permanent syndical".

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Pour calmer les esprits Michèle Alliot-Marie déclare qu'elle va réfléchir "quelques semaines". Mais elle précise que les renseignements sont les mêmes que ceux du logiciel actuel !
Et voilà le réel problème ! Créé en 1995 de façon complètement illégale le STIC possède déjà ce genre d'information depuis 13 années, tout comme les fichiers des RG, et le JUDEX, créé dans les années 80 !... Un tiers de la population figure dans ce titanesque fichier ! L'utilisation du STIC ou du JUDEX est entrée dans les mœurs de la Police et de la place Beauvau, qui ne voyaient donc rien de nouveau dans la mise à jour de son logiciel. Mais cette information du ministère de l’Intérieur porte à la connaissance de la population des agissements qu'elle ne soupçonnait pas. Des bavures, des histoires de flics malhonnêtes et des autorités jusqu’au sommet de l’Etat prennent un relief inattendu, quoique Mitterrand s’était illustré dans le genre.
La Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) est plutôt un organisme chargé de fourrer son nez dans INTERNET, mais surtout pas dans les décrets et arrêtés de la République.
Ce n'est pas la CNIL qui s'opposera sérieusement à ce projet.
Ce qui est inquiétant pour la Belgique, déjà en pointe dans le traité Schengen, c’est l’exemple de la France flicarde et aimant se souvenir de Fouché, le premier à avoir établi des fiches sur les citoyens.
Les Flamands paraissent plus favorables que les Wallons à jouer les anges exterminateurs, par le sens qu’ils donnent à l’Etat, leur discipline toute germanique et par cette volonté de faire bloc contre « l’envahisseur » francophone qui les forme à l’obéissance militaire.
Grâce à eux et notre lâcheté habituelle, notre futur fichier sera sans doute encore plus performant que celui de la France. Peut-être existe-t-il déjà, sans que l’on ait cru nécessaire de nous en faire part ?
C’est comme le referendum sur l’Europe, un fichier national de tous les citoyens est peut-être actif, sans que l’on ait cru nécessaire de nous demander notre avis.
Si on jumelait Spa et Vichy, rien que pour le symbole ?

Commentaires

Richard, Quel puits de science tu es.Dorebul

Bientôt on nous tatouera un code-barre au bas des reins et beaucoup n'y touveront rien à redire.
Je souhaite bonne chance à celui qui essayerait de poser, ne fusse qu'un doigt, sur la partie charnue de mon anatomie sans que je sois d'accord!

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