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Bienvenue chez les psy !...

Il y a un tel décalage entre ce que nos bons apôtres nous balancent et la réalité qu’on en reste confondu.
Ils osent ! Au point d’avoir l’impression que tout ce qu’ils disent pourrait être mis sur bristol ou sur le carnet du jour au Figaro.
Parallèlement, il faudrait créer d’urgence une cellule psychologique pour les brokers, traders, et golden boys. Il paraît que ça se fait déjà à Londres.
Les victimes collatérales de la crise financière se rencontrent par millions ; mais, c’est dans les milieux bancaires qu’on allonge les brancards dans les couloirs de la psychologie, en attendant la consultation.
C’est comme ça. Les privilégiés restent privilégiés. Il y a comme une chaîne de solidarité des « lodens verts » et chaussures Weston. Même naufragés les gens du dessus, c’est autre chose !
Il ferait beau voir qu’un système, qui aggrave la misère de milliards d’hommes, ne fût pas capable de reconnaître les siens, afin d’en sauver quelques-uns.
Les gens jeunes, enthousiasmés du système, n’en étaient pas tous, bien entendu. Mais les classes dirigeantes ont toujours eu un faible pour leurs imitateurs. Ne serait-ce que parce que ceux qui les imitent font à leurs yeux preuves de bon goût.
Les thuriféraires étaient récompensés par de bons salaires et ils vivaient le téléphone à l’oreille, disputant les prix, vibrant aux ordres achetant et vendant leurs monnaies de singes dans l’espoir d’augmenter leurs bonus, ces bons points de l’activité boursière.
Rattrapés par l’économie réelle, les golden boys – ces gardiens du temple - se font vider du virtuel. Le béton remplace la moquette, l’atterrissage est effrayant…
La race des vainqueurs amputée de ses vaincus, il était nécessaire d’ouvrir pour ces derniers un relais qui ne fût pas la soupe populaire ! C’est ainsi que de Fortis à Dexia, sans parler des éclopés d’Amérique et d’Europe, nos faiseurs d’argent sont entrés dans le domaine de la psychologie thérapeutique.
A la découverte de la tristesse des jours, les marris (avec deux « r ») trompés, tombent dans la réalité du chômage. Eux, qui n’avaient que mépris pour les vaincus de la vie (ils n’étaient pas loin de les considérer comme des fainéants), frottent le tissus de leur costume « Givenchy Gentleman » aux étoffes grossières des hardes de seconde main. L’élégance discrète des Burberrys en prend un sacré coup !
Mais, c’est surtout la foi en l’avenir du système qui sombre dans l’athéisme économique. J’augure qu’Olivier Besancenot pourrait ajouter d’étranges recrues à sa liste de mécontents.
Le marché qui leur avait tout donné, qu'ils avaient tant idolâtré, voilà qu’il les abandonne alors qu’ils sont en pleine négociation pour un nouvel appartement à Uccle, l’avenue Louise étant devenue infréquentable.

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Ils se rendent compte qu’on leur a menti, à eux aussi, un comble, alors qu’ils défendaient la forteresse, pourfendaient les défaitistes et les socialistes (pas ceux du PS, les vrais).
Ils voient aujourd’hui qu’il n'y a pas plus moutonnier qu'un marché, fabriqué d’imitation et de panurgisme !
En usant des techniques de diffusion de la parole et de l’image afin d’anesthésier les foules, leurs maîtres, patrons entre autres des médias, ont ainsi abusé de la pensée unique qui leur sert, quand tout le monde crie « Vive l’emprunt », mais qui prend des allures de catastrophe quand « Remboursez ! » remplace le cri primal.
« Vendons, vendons » hurlent les boursicoteurs, quoique on leur dise d’attendre, effrayés par l’ampleur du plan des Etats pour le sauvetage des banques. Il vaut mieux liquider en perdant 50 % que demain en perdre 80%, voire tout…
Et voilà nos pauvres traders en consultation chez les psy.
Ils peuvent le faire. Les cabinets leur sont encore accessibles. Peut-être que demain, c’est même se rendre chez le dentiste qui sera au-dessus de leurs moyens !
Alors, brèche-dents, ils sauront ce qu’est le malheur d’être pauvre.
S’y habituer, c’est plus dur qu’être né dedans. Le pauvre est mieux équipé pour tenir le coup dans les moments difficiles.
En souhaitant aux déçus de la bonne société une intégration rapide chez Lidl et Oxfam-Solidarité, un petit détail de consolation pourrait leur faire plaisir : un bon costume n’a pas d’âge, quatre boutonnière aux manches, une ou deux fentes dans le dos, le prince de Galles ne se démode pas.
Et bienvenue chez les psy !...

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