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Faisons payer nos ours !

On peut prévoir la catastrophe et quand elle arrive en être surpris quand même.
On sait que le capitalisme joue sur les parties honteuses de l’intelligence humaine. D’évidence, le capital déconnecté du travail creuse sa tombe avec ses dents ; mais, on ne savait pas que la confiance était à ce point l’unique ressort.
Dans les grandes villes, à part les milieux financiers et les épargnants, ce qui ne constitue pas, loin s’en faut, la majorité, le grand public ne paraît pas avoir pris l’exacte mesure du drame, non pas du drame des banques, mais du drame de son avenir !
Dans les cafés, à l’arrêt des bus, dans les files aux caisses des magasins, personne n’évoque de près ou de loin, l’effondrement du système.
C’est hallucinant l’inconscience dans laquelle les médias ont fini par plonger les citoyens de ce pays ! Même les partis politiques ne parlent que du sauvetage de ce qui peut l’être ! Le mot d’ordre est de ne pas effrayer les gens par des propos réalistes.
Cette crise énorme est en même temps une formidable duperie. Les milieux informés ont peur des gens. Il devient impératif de leur mentir !
On veut bien que le sieur Philip Dierckx qui a repris le panier percé des mains de Maurice Lippens déclare que Fortis a commis des erreurs. Il n’empêche que notre argent va couler à flot dans ses coffres-forts miteux ! Car, c’est bien de notre argent qu’il s’agit, contrairement à ceux qui disent que cela n’aura aucun impact sur nos finances. Reynders n’a-t-il pas dit qu’il allait emprunter? La dette publique, qui paie ? Toujours le même : le contribuable.
Et comme on ne sait pas comment la crise va tourner, c’est peut-être à perte !...
Car le remue ménage continue. Cela va devenir une chance pour les banques qui sont tombées les premières, de sorte qu’elles auront reçu nos milliards. Et celles qui vont fermer leurs guichets bientôt ? Qui pourra les renflouer, quand nous serons bel et bien sur la paille à cause de ces dépensières immorales ?
De toute manière, que nous rattrapions nos sous dans six mois ou dans un an, c’est quand même nous qui allons mettre le plus de notre poche de tout le BENELUX, 4,7 milliards, les Hollandais 4 et le Luxembourg 2. Après Fortis, c’est Dexia qui a besoin de nos milliards. Et on les trouve de la même manière, par l’emprunt !
Et si on faisait payer aussi ceux qui commettent des erreurs ?
Un artisan, un petit patron et un salarié quand ils ne paient pas leurs factures, les traites, les impôts, ce sont les menaces, l’huissier… et ce monsieur Lippens, manager de l’année 1994, me coûte de l’argent, coûte de l’argent à l’Etat, et risque de mettre à la rue des milliers de gens, et ce type retournerait dans sa gentilhommière vivre heureux, le reste de son âge, avec le plantureux salaire qu’on lui a toujours versé et qui récompense sa mauvaise gestion…

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Qu’est-ce qu’on attend pour le mettre sur la paille, ce banquier sorti d’affaire ? Ce type doit bien avoir dans des banques plus sûres que la sienne quelques belles liasses d’euros ?
Il est vrai que les riches ne paient jamais. Ils s’arrangent pour faire payer les autres.
Ce soir une explication de Rudi Thomas de la FEB sur le krach aux States n’est pas à négliger. Selon lui, les banques ont prêté de l’argent aux pauvres, et ils n’ont pas su rembourser. Les voilà bien les responsables du drame américain : les pauvres !
On me dirait que le comte s’est tiré avec un de ces parachutes dorés comme on en voit peu, que cela ne m’étonnerait pas outre mesure.
Tout ça, c’est de notre faute aussi.
Nous sommes trop respectueux. Nous buvons leurs paroles !
L’autre jour, j’ai failli faire un accident en passant sous une affiche géante de Davignon ! Voilà un type qui ne parle plus que par sentences, même si ce ne sont que des conneries pleines de forfanteries, parole, il se prend pour La Rochefoucauld !
Franchement, ils ont quels talismans pour se la péter dans les circonstances actuelles ?
Qu’est-ce qui les autorise à nous prendre pour des imbéciles finis, sinon que nous sommes toujours à l’ordre, le petit doigt sut la couture du pantalon en toutes circonstances.
Ils apparaissent ; ils ne nous remercient même pas. Ils empochent. Même en déconfiture, on les proclame à jamais sauveurs de la Nation.
Si ça se trouve, la banque renflouée, ils partiront à Knock le Zout faire rapport à Lippens.
Et l’autre andouille, l’augure de Mons, qui estime que nous devons faire notre devoir, sauver le beau bateau capitaliste qui prend eau !
De toute façon, ce n’est pas lui qui écope !
Enfin, sans faire de catastrophisme, et si le Congrès américain venait à rejeter la dernière mouture du plan de sauvetage de Paulson ? Quid de nos généreuses donations aux banques belges ?

Commentaires

Dette publique belge: (en milliards d'euros)
2004:266
2005:278
2008:289
Il parait qu'elle diminue drastiquement!
Oui si on la pondère selon le P.I.B. Pourquoi pas la pondérer en % des parachutes dorés? Ca diminuerait plus vite encore. On verra en 2009
à quels sommets elle va encore
"diminuer".

Tiens, l'ineffable Axel Miller, patron de Dexia, qui paradait encore dimanche passé à l'émission dominicale de la RTBF en affirmant avec un sourire suffisant que les clients de Dexia n'avaient rien à craindre, s'est tiré par la porte de derrière en empochant au passage une prime de 3 millions d'euros. Que ne s'est-il pas plutôt tiré une balle dans le caisson, on aurait été définitivement débarrassé d'un con. Ah, si on pendait tous ces escrocs à la lanterne, ils ramèneraient moins leur fraise...
Dis, Papa, c'est quand la Révolution? Tais-toi et rame...

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