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Réunion pour rien à l’Elysée.

Une question vient à l’esprit de ceux qui ont toujours à cœur le bien du plus grand nombre (les autres sachant se défendre eux-mêmes) : dans une Europe où les couacs financiers se multiplient, doit-on poursuivre la politique de privatisation des grands services de l’Etat à sa population, à savoir : la poste, les chemins de fer, les distributeurs du gaz et de l’électricité ?
Le libéralisme dès qu’il brasse des milliards et englobe des milliers de personnes a prouvé que c’était son côté pervers qui finissait par l’emporter. C’était fatal et couru par avance qu’une crise comme celle que nous vivons surviendrait tôt ou tard.
L’égoïsme n’est qu’un moteur de petite cylindrée. Lorsqu’il monte en puissance, il s’étouffe. C’est vérifiable aussi dans le monde politique. Ceux qui tapent dans la caisse, les concussionnaires et les prévaricateurs sont au sommet des hiérarchies, responsables d’administration, bourgmestres députés et sénateurs.
On n’entend plus ces temps-ci les grandes gueules du libéralisme brailler leurs slogans.
Mais, que sont devenus les voyageurs de commerce de la « dérégulation », les intégristes du laisser-faire ?
Ils sont rentrés dans le rang, attendant que l’orage passe et surtout que leurs homologues à l’Europe poursuivent sous cape le dépeçage des grands services d’Etat de la Communauté en autant d’industries privées.
Devant les plaintes nombreuses des utilisateurs au sujet de qui est déjà passé dans le privé, va-t-on poursuivre la démolition ?
Les postiers sont inquiets du sort réservé à la Poste et nous avec eux. Leurs arguments sont forts. Ils touchent à l’équité de la distribution et à la réception des colis et lettres partout dans le pays. On sait bien que le Privé ne pourra pas tenir ses engagements et pour l’y aider, nos massacreurs en chef cassent déjà les réseaux de distribution afin d’aider les futurs repreneurs, peut-être s’attendent-ils à être recasés par ceux qui achèteront des morceaux de l’entreprise ?
Allons-nous rester les bras ballants, alors que nous sommes en pleine démonstration de la duplicité capitaliste quand il s’agit de choisir entre les intérêts de quelques-uns et ceux de la collectivité ?
C’est un paradoxe aussi de croire que le Privé va se contenter d’un petit bénéfice « altruiste » pour les services qu’il rend, alors que nous avons devant nos yeux la démonstration du contraire à l’échelle mondiale !
On a vu les prix de l’énergie décrocher : mazout, gaz et électricité, les organismes de contrôle y ont montré leur incompétence. Il faut dire aussi que les prix affichés sont au bout d’une chaîne complexe. Et plus elle est complexe, plus des petits malins s’en mettent plein les poches. On ne voit pas bien où le consommateur gagne au petit jeu de la dénationalisation ?
Si certains en appellent à de nouvelles règles, encore faudrait-il savoir lesquelles et qu’en sera-t-il du programme en cours de l’Europe ?
L’argument souvent employé par le privé concerne l’esprit fonctionnaire. L’avidité conviendrait-elle mieux ?
Aujourd’hui que sont réclamées des interventions publiques et que l’on peut considérer que les garanties exigées des banques assistées ressemblent à des nationalisations, il faudrait quand même que l’Europe éclaircisse sa position.
Barroso, le président dogmatique de la Commission européenne, est-il toujours le grand prêtre de la concurrence ? Qu’en sera-t-il des règles actuelles sur les participations publiques et les fusions acquisitions ?
Ce type est impayable et il a réponse à tout. On pouvait croire qu’il allait rabattre de sa superbe. On se trompait. Barroso rebondit : « Vous avez vu comme les règles de concurrence n'ont pas été un obstacle à des mesures d'urgence ? Les règles que nous avons en Europe nous permettent d'avoir la flexibilité nécessaire. »
Il arrive à faire d’une défaite du capitalisme, une victoire de sa souplesse !

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Ces gens des Commissions européennes ont été choisis pour leur orthodoxie capitaliste. Ils ne représentent pas les citoyens dans leur diversité.
A l’image d’Antoine Seillière, patron des patrons européens, ces grands commis de l’Europe nous chapeautent en fonction des incurables d’un capitalisme de privilèges. Ils n’en démordront pas. L’économie s’effondrerait-elle complètement, entraînant des millions de gens dans la misère, qu’ils auraient encore des arguments pour démontrer que c’est parce que nous manquons d’esprit d’entreprise !
Ils sont partis de certaines banques à la sauvette par la petite porte, ils sont toujours dans les avant-scènes de la notoriété à parler en notre nom.
Peut-être attendent-ils que nous devenions violents pour lâcher les chiens ?

Commentaires

Il ne faudra pas oublier tout cela lors des élections européennes de 2009.

J'ai entendu dire par Javeau (Ecolo)ce midi à l'émission dominicale de RTL que les députés européens libéraux et CdH s'étaient opposés au projet de création d'une agence publique européenne de notation des instruments financiers...Faudra tenir ça à l'oeil!

Depuis quelques années j'entends toujours la même chanson : le secteur privé est bien plus qualifié et efficace pour s'occuper du monde de la finance, de l'économie et aussi, tant qu'on y est, des biens de première nécessité. Au bénéfice de tout le monde, bien entendu. J'en conclus donc que les quelques milliards investis par l'état vont forcément être dilapidés dans d'aussi mauvaises mains que celles des fonctionnaires.

Ou alors, on nous aurait menti ? Non, je ne peux pas y croire.

J'écoutais tout à l'heure l'émission "Riposte" et l'économiste Bernard Maris nous disait que, évidemment, lorsqu'il y a un incendie, on pense d'abord à l'éteindre avant tout. Pas d'accord avec lui. Moi j'espère que l'incendie va tout raser pour recommencer sur de nouvelles bases. C'est pas interdit de rêver.

Je suis assez d'accord avec stienne. Le privé, les banques et les épargnants, tout le privé s'est trompé en croyant que les arbres monteraient au ciel.
Maintenant les garanties ont fondu. Il nous retera à brouter l'herbe, au ras des paquerettes. Espérons quand même que l'Etat, lui ne tombera pas trop vite en faillite.
Pour revenir au débat général, du rôle du pouvoir et du "Service Public", je pense qu'il est plus important que les activités (le travail) soient bien gérées que de savoir qui est le propriétaire des entreprises concernées.
Il est évident que les Etats doivent suivre de très près les secteurs stratégiques comme l'énerge, les transports et la finance.
Mais est-ce une raison pour faire dépendre toutes les entreprises concernées des ministres, de leurs cabinets et des partis politiques?
Pour les services au public, rien n'empèche de les faire faire par le privé et d'en assurer un contrôle strict avec un contrat clair et une surveillance attentive. Cela permet d'éviter que l'"Etat" soit juge et partie.
Pour moi, l'enlèvement des ordures à Liège, confié au privé ne fonctionne pas si mal.
Par contre, je trouve qu'à la Poste, pour le courrier et les recommandés, ce n'est pas évident. Il faut dire que le problème de cette entreprise
c'est qu'elle a aussi une activité de banque (dans laquelle la Générale de Banque avait une participation, je crois).
Or il s'agit d'un tout autre métier qui à mon avis est trop éloignée de la distribution du courrier.
Notre petite Belgique a pas mal de progrès à faire dans la façon de gérer les administrations et les entreprises publiques.
L'Etat français et l'Etat allemand notamment y ont une longueur d'avance. Les dirigeants savent y prendre leur respontabilité et être de vrais capitaines.
EDF par exemple, dont l'Etat français est propriétaire à 85 % vient d'achetre British Energy avec l'appui actif de l'Etat anglais qui y détenait 35 %.
Cela dans le but de développer la production d'élecricité nucléraire, un métier qu'elle connait bien.


Je suis de Liège aussi. Je confirme que mes poubelles sont bien collectées et c'est la moindre des choses. Je les paie assez chères quand j'achète des sacs, je paie des taxes communales et je paie aussi, je crois, des taxes spéciales sur les ordures (trop crevé pour vérifier cette information maintenant). Je paie donc deux ou trois fois l'enlèvement de mes poubelles.

J'ai lu dernièrement dans le canard enchaîné que les ordures produites par les ménages représentent, en France, 4% des déchets du pays. Le reste revenant aux industries et aux agriculteurs. Je serais curieux de savoir s'ils s'acquittent bien des 96% qui leur échoient.

Pour revenir sur un thème plus général, je pense que le seul leitmotiv du secteur privé restera toujours de faire du pognon, le plus possible. Si on veut baser une société la-dessus, libre à chacun d'y croire mais ce n'est pas moi l'utopiste.

Merci stienne,
Le secteur privé est vraiment très souvent à côté de son leitmotiv. Voir le nombre de faillites de personnes phisique et morales.
En Belgique, on atteint +/- 10.000 tous les ans. Elles voulaient sans doute faire du pognon. Mais pour toutes sortes de raison, elles n'y sont pas arrivées.
N'oublions pas non plus une autre sorte de "privé". Les individus (dont nous sommes) et les personnes morales ASBL, parfois subsidées.
Devons nous tout attendre de l'"Etat", c'est à dire des autres que nous payons de toute façon. Soyons utopistes. J'espère bien que je le suis !
N'est-ce ainsi que nous imaginerons l'avenir.

Bien sûr que pas mal de sociétés se plantent. Mais il y en a aussi quelques-unes qui réussissent : qui contrôlent le marché de l'eau, de l'énergie, de l'emploi, ...


Franchement, comment peut-on accepter que des milliers de chômeurs soient aux mains des sociétés d'intérims, ces esclavagistes modernes !

Et moi aussi je suis pour l'individu. Mais l'individu que je défends, c'est toi, c'est moi, c'est le gars qui a créé ce blog. Et je pense que pour le défendre vraiment, il faut le protéger contre certains individus qui ne reculent devant rien pour exploiter leur prochain. Bon, je m'arrête là parce que mon discours commence à prendre des allures évangéliques et c'est ridicule.

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