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Eschatologie…

Si l’on en croit la religion catholique, on n’a pas trouvé mieux pour l’homme après sa mort, que l’ébaudissement promis de la béatitude éternelle.
En piquant la curiosité des fidèles, c’est, l’excès supposé de cette béatitude qui a nui le plus à la religion,.
Pensez donc, il faudrait vivre en pénitents, s’abîmer dans des macérations et des pénitences profondes, souffrir en un mot, afin de mériter la joie éternelle !
Une fois les acomptes de la souffrance versés pour mériter cet Eden, l’homme s’est mis à en supposer les délices.
Et si le bonheur ainsi proclamé n’était pas à la hauteur des attentes ?
Qu’est-ce qui ferait oublier cette vie, au point de lui être mille fois supérieure de sorte que personne ne regretterait l’impasse sur les plaisirs terrestres ?
Il y aurait une sorte d’examinateur qui, à l’entrée de l’univers de la céleste présence, vous poserait la question : « C’est quoi, ton truc ? », afin que vous lui expliquiez la manière dont vous comptez percevoir dans l’au-delà, la récompense de votre bonne conduite sur terre !
Les Béatitudes décrites dans les Evangiles sont le contraire des malédictions. Mais, il n’y est écrit nulle part qu’elles procureraient du plaisir. Un bienheureux béat, ce n’est pas un esprit en éternelle jouissance, mais un esprit en éternel apaisement. Et pour que cela ne soit pas trop sec comme argument, s’y ajoute pour les petites gens un sentiment de vengeance qui fait bonne mesure. N’y lit-on pas que les premiers seront les derniers, que les puissants seront plus bas que terre et que les misérables s’élèveront à leur place !
Si j’étais Reynders, je me méfierais.
Marx et Lénine, y ont vu le soporifique temporel des masses.
Mais, on peut aussi bien y voir la revanche de l’anarchie dans le rêve de flanquer tout sens dessus dessous !
Savoir qu’un état aussi exceptionnel après la mort doit donner aux hommes l’enthousiasme d’un nouveau départ est très excitant.
Ainsi le dernier de la classe aurait eu raison de préférer le chauffage central du fond au premier banc des bons élèves. Le militant du PS serait en droit d’exulter de n’avoir jamais eu accès à la tribune et serait mille fois honoré d’avoir porté la serviette de Di Rupo. Il serait préférable de feuilleter dans son taudis les magazines people plutôt que de faire partie des héros, qui lorsqu’ils ne chevauchent pas des bolides, montrent leurs fesses aux aficionados des premières pages !
On effeuillerait avec plaisir le calendrier de la fatalité jusqu’au folio qui résumerait au jour et à l’heure prévus, la fin de notre attente, pour que le malheur s’inversât en de tumultueuses et joyeuses apocalypses.
Aussi paradoxal soit-il, mais le thème du bonheur vient de la religion catholique ! Le Moyen-âge l’avait bien compris qui inventa le carnaval et multiplia les jours chômés en hommage aux saints martyrs, qui à l’époque étaient près de deux cents à être honorés. N’était-ce pas alléger la prière et les macérations par des fêtes et du repos ? Il aurait fait beau voir qu’on travaillât le dimanche, comme Sarko le souhaite !
La lutte entre Saint Augustin et le moine Pélage se poursuit de nos jours, l’un nous voyant mal parti ici bas avec le péché originel, l’autre réfutant cette malédiction du départ.
C’est donc contre le principe de la religion que le bonheur s’épanouira, puisque Pélage fut excommunié. Cependant la réussite actuelle de ce dernier est évidente. Il y a plus de gens dans les discothèques que dans les églises.

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Sans la religion nous eussions moins goûté les plaisirs, puisqu’elle interdisait de les assouvir et qu’ainsi s’en décupla l’attrait. La permissivité aurait eu l’effet inverse.
Parmi les philosophes, mieux que Spinoza, Hegel avait bien vu les germes païens qui sourdent des livres saints.
Selon toute logique, il faut étudier une religion pour en sortir.
La religion catholique offre ceci de remarquable qu’il n’est nul besoin d’en sortir pour s’en trouver guéri !
Alors, on fait ses délices de l’Ancien et même du nouveau Testament, comme on lirait l’Iliade et l’Odyssée, avec seulement une petite remarque à l’intention des traducteurs de la bible, ceux d’Homère sont meilleurs !
L’homme n’est pas fait pour la douleur et le sacrifice. Les premiers prosélytes sortant des catacombes auraient dû le savoir. Les mises à mort des Césars ne leur ont été d’aucune utilité.
Nietzsche l’a écrit dans son Gai Savoir, la douleur ne grandit personne, à l’exception de Jean-Paul II. Encore faut-il faire la part de son exposition à la curiosité générale, sachant que dans sa jeunesse, il avait été un homme de théâtre.
Sommes-nous pour autant des êtres de plaisirs, détournés de la foi par les songes creux d’une société consumériste ?
Je n’en suis pas sûr !
Jules Renard l’a assez dit « La vie est brève. L’ennui l’allonge. ».
Faut-il vivre vieux et s’ennuyer beaucoup pour mériter le ciel ?
C’est une éventualité à laquelle la religion n’a pas encore répondu.

Commentaires

J'ai longtemps cru, jusqu'au jour où je me suis mis à réfléchir. C'est l'un ou l'autre mais pas les deux.

Comme je suis d'accord avec Jules Renard.............

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