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Jean-Denis au niveau 1 !

Qu’est-ce qu’on va faire de Jean-Denis ? C’est la question du jour à la Communauté française.
Etrange administration publique que la nôtre.
Après le drame de l’affaire Dutroux, personne n’avait remarqué que Jean-Denis Lejeune, le papa de Julie, s’était investi à fond dans l’aide aux enfants et la traque aux criminels pédophiles, sans diplôme, puisqu’il était ouvrier-carrossier à la Ville de Liège.
On l’a vu à Child Focus, attaché de direction, essuyer les plâtres et courir partout pour la réussite de ce projet, sur le temps que déjà, dans la coulisse, s’affrontaient des universitaires pas plus intéressés que cela au sauvetage des enfants en péril, mais diantrement au courant des catégories de fonctionnaires pour s’assurer d’abord, d’un statut en rapport avec leurs hauts mérites.
Sautant d’un emploi à l’autre, à la limite de claquer la porte, c’est le délégué général à l’enfance, le moustachu Lelièvre, qui le recueillit dans son service. Avec, faut-il le dire, des amis un peu partout, haut placés comme on dit, et principalement au sein du PS, Jean-Denis et le Délégué étaient parés contre tout retour de manivelle.
Jean-Denis n’est pas un homme de bureau. Il est un homme de terrain, ce que les grandes écoles ont si difficiles à produire au grand dam des Administrations qui sont saturées de ronds-de-cuir à ne plus savoir qu’en faire.
Atypique, Jean-Denis semble tourbillonner, sans cesse en mouvement, pour la colonie d’assis de nos ministères. Il dérange, certes, on jalouse ses voitures de fonction, ses frais, son salaire, son peu de goût à se caler les fesses sur les fauteuils en simili des grades supérieurs.
Puisqu’il fallait bien partir touché par la limite d’âge, son patron et protecteur, le délégué Lelièvre le laisse se débrouiller avec les rase-murailles qui consacrent plus de temps à chercher la manière de monter en grade que de rembourser aux citoyens sous forme d’un travail honnête, les bons traitements que la magnificence de l’Etat leur alloue. Ils avaient, bien entendu, repéré le fauteuil vacant.
Lelièvre exit, Jean-Denis vaque à la Communauté française, mais on ne sait au juste de quel droit il y possède un statut de premier rang, en même temps qu’il se lance dans une ASBL « Objectif Ô » dont il coule de source qu’il en est le président.
On le voit partout, de-ci, de-là, Afrique, Amérique, Haïti, que sais-je encore.
Il y a, en même temps que quelque chose de touchant, une propension au « matuvuisme » chez cet homme-là !
Ce type est dangereux disent les détenteurs de hauts diplômes qui, par défaut de projet, leur permettent d’être « en règle » pour accomplir des tâches de niveau supérieur.
Il est dangereux parce qu’il fait la démonstration que les valeurs humaines qu’il incarne ne se gagnent pas sur les bancs de l’université. Il démontre par son travail que l’on peut être ouvrier carrossier et bien meilleur dans l’action que tout le staff d’une Simonet qui n’aime tant que de s’aller approvisionner en cerveaux, parmi les petits génies qui sortent régulièrement de l’Université dont on ne sait que faire.

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Il prouve que les tâches que l’on confie aux degrés supérieurs de l’administration ne sont pas indéchiffrables et hors de compétence du menu fretin, qu’il s’agit avant tout de récompenser des fidèles de parti qui n’ont pas eu la chance de toucher le gros lot comme parlementaire ou ministre et qui se contentent des cabinets et des postes – souvent de sinécure – enviés par nos cinq mille fonctionnaires.
L’Haut-lieu s’émeut. Le PS fait le gros dos. Le MR ricane, parle de passe-droit, d’hérésie administrative.
L’emmerdant, c’est que le Jean-Denis est populaire, reconnu, célèbre, dynamique et véritablement soutenu et porté par le souvenir du martyr de sa fille.
Rabattre le caquet d’un homme comme ça et le remplacer par une ombre diplômée, même d’Oxford, c’est casse-gueule pour les messieurs de la jactance parlementaire.
Comme on l’écrit dans le Soir : « Nous avons tous le sentiment d'avoir une dette morale envers Jean-Denis Lejeune. En soi, c'est totalement irrationnel. Mais cela permettrait d'expliquer, peut-être, l'obligeance des pouvoirs publics à son égard », résume un ministre préférant l'anonymat.
« C'est une figure emblématique, confirme un autre. Il a ses entrées dans tous les milieux. Il pèse énormément dans l'inconscient collectif. Il le sait, et il en joue. »
Il faut trouver une porte de sortie à ce gêneur, cet atypique, disons-le : cet ouvrier qui ose se mêler aux jeux de la cour des grands.
On pourrait, à sa demande, payer son salaire de directeur-président de l’ASBL Objectif Ô. Il ne serait pas contre. On le licencierait en douce, personne ne saurait rien. L’Inspection des Finances n’est pas d’accord, dans quelle rubrique attaché ce salaire déguisé en subsides ?
Van Rompuy a le gouvernement que l’on sait, comme son prédécesseur, il aime certainement le foot. Il pourrait engager Jean-Denis Lejeune comme libero ?
Voyez Leterme, si s’attaquer au symbole, c’est heurter l’opinion, on sait bien cependant que les carrières de ministre sont, parfois, bien plus courtes que les carrières de footballeur.
Le public s’y est fait.

Commentaires

Si on veut qu'il soit "UNIVERSITAIRE" Il suffit de lui décerner un doctorat "honoris causa"

Perso, je suis universitaire et j'ai aussi été à Oxford mais ce n'est pas pour cela que je prend les gens pour du caca. Je pense que ce n'est pas l'université qui rend les gens hautains mais plutot leur arrivée en politique !

Ce type fait un travail formidable contrairement aux autres connards de l'administration qui tentent de le descendre en flamme.

C'est juste de la jalousie de fonctionnaire !

Je suis dégouté de voir aussi que des quotidiens tel que "Le Soir" participent à la mascarade sans même donner un droit de réponse (peut-être même que Monsieur Lejeune l'a décliné ce qui serait encore tout à son honneur de ne pas vouloir répondre aux imbéciles).

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